Kat Válastur, chorégraphe en résidence à la Cité internationale des arts
Les spectacles de Kat Válastur déploient sur scène des processus de transformation et de guérison de l’âme et du corps. La chorégraphe développe actuellement sa dernière création, Strong Born, à Paris avec le programme de résidences de l’Institut français à la Cité Internationale des Arts.
Publié le 23/10/2023
5 min
Confiant avoir dansé depuis son plus jeune âge, Kat Válastur se forme d’abord à l’Ecole de Danse Hellénique d’Athènes, avant de bénéficier d’une bourse Fulbright aux Trisha Brown Studios, à New York. Elle achève enfin ce parcours au Hochschulübergreifendes Zentrum Tanz, à Berlin, une ville où elle s’installe et crée l’un de ses premiers spectacles, So many gens dark (2009). Chorégraphe et danseuse, elle n'interprète pas toujours ses propres spectacles, toujours caractérisés par une forte dimension rituelle, presque mythique. C’est le cas dans le remarqué Ah! Oh! A contemporary ritual (2014), à mi-chemin entre la rave dystopique et la réflexion sur le motif, intemporel, des danses circulaires. Ayant souvent recours à des scénographies à la fois simples et iconiques, comme dans Arcana Swarm (2019), pensé autour de trois statues grandes statues, les spectacles de Kat Válastur sont ancrés dans des questions très contemporaines, liées au féminisme et la multiplicité des identités.
Le travail chorégraphique de Kat Válastur envisage la danse comme une expérience transformatrice, d’un point de vue à la fois physique et psychique. Sa dimension archaïque questionne ainsi certaines structures sociales, comme les sociétés occidentales et patriarcales, pour créer la possibilité d’un autre regard féminin, qu’elle a baptisé le female gaze. Elle s’inspire pour cela de son héritage grec, et plus largement des cultures méditerranéennes, y compris dans leurs aspects les plus contestataires. Ses spectacles sont donc à la fois profondément intimes, ancrés dans un vécu intime féminin, mais ils s’articulent aussi avec des questionnements contemporains et politiques. Dans Eye, Lash! (2021), elle interprétait ainsi en solo plusieurs femmes, personnages historiques ou fictifs, comme Marguerite Porete ou Lady Jane Grey, ayant été assassinées, oppressées ou marginalisées.
Les créations de Kat Válastur tournent régulièrement dans toute l’Europe, et elle a notamment été nommée Talent prometteur par le magazine Tanz en 2016, avant d’être nommée pour le prix George Tabori en 2017. Son spectacle a également reçu le soutien de la Fondation Hermès et présenté plusieurs fois en France, au Théâtre de la Ville à Paris, aux Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint-Denis ou au Théâtre de Nîmes. D’octobre 2023 à janvier 2024, elle est en résidence à la Cité Internationale des Arts, à Paris, dans le cadre de la création de son spectacle Strong Born. Le titre de ce spectacle renvoie à l’étymologie du nom Iphigénie, en référence à un rituel archaïque, l’anasteria, qui apparaît dans le mythe d’Iphigénie à Aulis, qui apparaît dans une pièce d’Euripide. Un rituel où le sacrifice féminin se mue en acte de résistance.
- 2010
2010
Oh! Deep Sea
- 2014
2014
Ah! Oh! A contemporary ritual
- 2019
2019
Arcana Swarm
- 2021
2021
Eye, Lash!
- 2023
2023
Strong-Born