
KPG
Conteur burkinabè à la renommée mondiale, Kientega Pingdéwindé Gérard (dit KPG) puise dans ses racines ancestrales la matière d'un art poétique où la nature, les éléments et les objets prennent vie. Sa pratique vise aussi à rebâtir le lien entre les Africains et la culture orale.
Mis à jour le 22/03/2021
2 min
Né à Arbollé, dans le nord du Burkina Faso, KPG grandit entre l'imaginaire des forgerons et la culture du masque, grâce à son père. Il intègre en 1997 l'Atelier Théâtre Burkinabè (ATB), puis collabore avec des compagnies locales telles que le théâtre du Roseau, mais aussi françaises comme Ego et Engrenage(s). Très vite, son activité se concentre autour du conte. De 2002 à 2007, il anime des ateliers pour enfants à l'Institut Français de Ouagadougou et porte sur scène ses premiers textes originaux (Musée de la poule poilue en 2005, Dolé Danlé en 2007). Avec Paroles de Forgeron (2010), il affirme sa singularité de conteur réinventant la tradition Mossi en la confrontant à des thèmes contemporains. En 2017, Kossyam (2017) évoque quant à lui le renversement du président Blaise Compaoré. Fondateur et directeur du Centre Culturel Koombi, à Arbollé, KPG accorde une grande importance à l'éducation. L'opération « le Conte à l'école » permet ainsi de former le jeune public à la culture orale.
Au cœur du travail de KPG, il y a une manière singulière de travailler la langue. Le conteur élabore d'abord ses textes en mooré – sa langue maternelle – avant de les traduire en français. Cette dynamique lui permet d'enrichir considérablement le récit en usant avec ingéniosité de la polysémie et des images propres à chacun des langages. KPG aime aussi rappeler qu'il est issu de la caste des forgerons. Mais, si ses aïeuls concevaient les outils des agriculteurs, lui se voit comme un artisan contemporain qui façonne des histoires. Le recours à l'imaginaire de la forge dont les outils (enclume, marteau, etc.) s'animent, constitue un ressort essentiel de son art, une manière allégorique d'évoquer les maux de la société. Le projet Supiim (« aiguille » en moré) s'appuie sur ce principe. KPG y convie comédiens, chanteurs et rappeurs de différents pays d'Afrique dans son atelier de la forge pour faire naître un conte moderne qui évoque les crises actuelles.
Dès ses premiers projets scéniques, KPG a traversé les frontières du Burkina Faso et élargit sa renommée à la sphère francophone. En 2009, il obtient la médaille d'argent dans la catégorie « Art et récit de l'oralité » aux 6e Jeux de la Francophonie. Un an plus tard, il est invité aux rendez-vous de la francophonie dans le cadre des Jeux Olympiques de Vancouver et ouvre le 13e sommet de la francophonie à Montreux. Mais son influence s'étend bien au-delà, car le conteur tient particulièrement à l'idée de transmission. Pour lui, les crises et les conflits naissent d'un manque de connaissance de notre culture, de nos racines. Ce thème universel, au cœur du spectacle Ragandé ! Ne dors pas ! (2016), lui a permis de se produire un peu partout en Afrique (Fespaco, Festival des arts de la parole à Alger, Marrakech du rire). En 2020, pendant la période de confinement, des « live » quotidiens sur Facebook ont permis aux internautes du monde entier de découvrir les étincelantes performances de KPG.

- 1978
1978
Naissance à Arbollé (Burkina Faso).
- 1997
1997
KPG entre à l'Atelier Théâtre Burkinabè où il se forme aux arts de la scène.
- 2002
2002
Il anime des ateliers de conte destinés aux enfants au sein de l'Institut Français à Ouagadougou.
- 2013
2013
KPG est invité aux Jeux Olympiques d'hiver de Vancouver et au 13e sommet de la Francophonie (Montreux).
- 2020
2020
Son projet Supiim obtient le soutien du dispositif « Des Mots à la Scène » et de deux Centre Nationaux des Arts de la Rue : Le Moulin Fondu et Atelier 231.

KPG est lauréat des Mots à la scène 2020 avec son oeuvre Supiim. Des mots à la scène est un fonds de production des écritures dramaturgiques contemporaines d'Afrique et des Caraïbes, visant à favoriser la production de nouvelles mises en scène.