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Design

Laureline Galliot expose dix ans de carrière à Saint-Etienne

Mes objets sont des manifestes pour nous apprendre à accepter le difforme.

L’exposition vrai ou FAUVE, qui s’est ouvert le 15 septembre à la Cité du Design de Saint-Etienne, retrace dix ans de carrière de la designer Laureline Galliot, ancienne résidente de la Villa Kujoyama au Japon. 

Publié le 20/09/2023

5 min

Une partie de l’enfance et de l’adolescence de Laureline Galliot, née en 1986, est consacrée à la danse, qu’elle pratique au sein d’une compagnie. Attirée autant par les gestes que par les autres formes qui l’entourent dans l’espace, comme les décors ou les costumes, elle se forme ensuite en textile à l’école Oliviers de Serres. C’est le début d’une relation très intime avec la couleur, qu’elle cultive depuis et qu’elle a transposé dans l’univers du design industriel. A contre-courant d’une discipline qui considère avant tout les volumes, considérant parfois que la couleur relèverait du domaine des « finitions », Laureline Galliot sculpte directement ses objets en couleur. Elle utilise pour cela les outils numériques, qui lui permettent de travailler ses pièces à taille réelle. Elle pose ainsi ses formes à l’aide d’une ample gestuelle, qui donne vie à ce qu’elle appelle elle-même son « magma coloré ». 

A la fois peintre et designer, Laureline Galliot utilise dans son travail des outils numériques comme l'Ipad et la réalité virtuelle. Ils lui permettent de privilégier une création par touches instinctives, sans se soucier de réalisme où de modèles préconçus. En cela, elle se révèle influencée par le fauvisme, qui se souciait d’une peinture où le geste du peintre, ses émotions et son affect transparaîtrait directement de la couleur. Ses nombreux autoportraits, où elle se représente volontiers entourée de ses objets les plus emblématiques, témoignent d’une pratique où la création d’objets est aussi une étude et une projection de soi. Reliées entre elles par leur technique de conception et de fabrication, ses toiles et ses objets sont à la fois peints, modelés, puis imprimés numériquement, selon une méthode qui poursuit la perfection du geste. Mais qui manifeste aussi paradoxalement un rejet total de toute rigueur conceptuelle. 

Présents dans les plus grandes collections internationales, du CNAP au Swiss Institute de New York, en passant Mudam au Luxembourg, la SEEDS Gallery à Londres, le Centre Pompidou, ou encore le musée des Arts décoratifs et le musée d’Art moderne de Paris, les objets de Laureline Galliot frappent par leur inventivité et leur exubérance chromatique. Son travail sera bientôt mis à l’honneur à la Cité du design de Saint-Etienne, à travers une trentaine de pièces qui retracent une carrière de près d’une dizaine d’années. Laureline Galliot, qui a déjà fréquemment travaillé par le passé avec des artisans, notamment pendant sa résidence à la Villa Kujoyama en 2017, collaborera ainsi pour l’occasion avec la maison Benaud, spécialiste lyonnaise du moirage. L’occasion d’inaugurer le nouveau cycle d’expositions monographiques Présent>< Futur, initié par la Cité du design, et dédié à la jeune scène française et européenne. 

  • 2012

    2012

    Diplômée de l’ENSCI - Les Ateliers.

  • 2017

    2017

    Résidente à la Villa Kujoyama.

  • 2018

    2018

    Dried and Soft, exposition monographique chez Balsan.

  • 2023

    2023

    "vrai ou FAUVE", à la Cité du Design de Saint-Etienne.

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