Laurent Cantet est un réalisateur et scénariste français né en 1961 de parents instituteurs. Entré à l'IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) en 1983, il en sort diplômé avec son film de fin d'études Chercheurs d'or. Depuis 1993, il mène une collaboration fidèle avec Robin Campillo, co-scénariste et monteur de la quasi-totalité de ses films.

Dès ses débuts, le cinéma de Laurent Cantet creuse la question des rapports sociaux. Le réalisateur sait à merveille sonder les entrechocs de la société : du monde de l'entreprise dans Ressources Humaines, César du meilleur premier film en 2000, du tourisme sexuel avec Vers le Sud en 2005, et bien sûr, de la salle de classe, dans Entre les murs, Palme d'or à Cannes en 2008 et L'Atelier en 2017.

Ouvriers dans Ressources Humaines, collégiens dans Entre les murs, adolescentes dans Foxfire, confessions d'un gang de filles ou jeunes adultes du sud de la France dans L'Atelier, le réalisateur se plaît à travailler avec des comédiens amateurs. Une recette qui donne toute sa patte au cinéma de Laurent Cantet.

Cette expérimentation formelle qui dépasse le clivage documentaire/fiction et invente une narration qui lui est propre, le cinéaste sait aussi s'en départir. Ainsi, seuls des acteurs professionnels se trouvaient sur le plateau de tournage de Vers le Sud et de L'Emploi du temps, film inspiré de l'histoire criminelle de Jean-Claude Romand, un homme prisonnier de sa double vie.

En 2008, le quotidien d'une classe de collège parisien a captivé le monde. Auréolé par une Palme d'or au Festival de Cannes, Entre les murs a marqué un tournant dans la carrière de Laurent Cantet et scellé sa reconnaissance internationale. Ce succès a permis au cinéaste de réaliser son premier film américain : Foxfire, l'histoire d'une bande de filles qui lutte contre le machisme des années 1950 aux États-Unis.

« Après la Palme d’or, il a gardé la tête froide. On s’est dit que c’était le bon moment pour financer un film de cette ambition, avec beaucoup de décors, beaucoup d’acteurs, beaucoup de costumes. » témoigne Caroline Benjo, de la société de production Haut et court. Un film américain, certes, mais fidèle à la délicate empathie caractéristique du cinéma de Cantet.