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Portrait
Danse

Le travail d’Alexandre Roccoli s’exporte au Caire avec le soutien de l’Institut français

Mon écriture chorégraphique interroge le dialogue entre l’organicité du mouvement et son automatisation, entre le lâcher-prise et le conditionnement du geste.

Depuis deux décennies, le chorégraphe Alexandre Roccoli s’intéresse aux vertus curatives de la danse. Son spectacle Long Play (LP), d’abord créé avec les danseurs du ballet de Marseille, sera bientôt représenté au Caire avec le soutien de l’Institut français. 

Mis à jour le 12/10/2022

5 min

De 1999 à 2003, Alexandre Roccoli est membre du Théâtre du Soleil aux côtés d’Ariane Mnouchkine. C’est pendant une tournée de la troupe en Asie qu’il rencontre Ohno Kazuo, qui le forme à la danse Butō, avant de découvrir d’autres traditions comme le Low Country au Sri Lanka. À partir de 2004, ses recherches sur la scène techno en Allemagne l’amènent à créer un premier solo, Ersatz, avant d’initier des collaborations avec plusieurs figures importantes de la scène électronique comme Ellen Allien, Pantha du prince, Jeff Mills ou DJ Chloé. Au cours de la décennie suivante, il travaille principalement avec des artistes issus du pourtour méditerranéen, à la recherche des sonorités et des traditions chorégraphiques qui y sont ancrées. Il en résulte de nombreuses créations remarquées comme Empty Picture (2013), Longing (2014) ou Weaver Raver (2015). 

À travers de nombreuses collaborations avec des anthropologues, Alexandre Roccoli s’attache à décloisonner les disciplines, et à puiser au cœur des rituels et des légendes une matière qu’il restitue ensuite sur les scènes contemporaines. Il s’implante en particulier dans le sud de l’Italie où il s’intéresse à la tradition du tarentisme, une forme chorégraphique cathartique. Depuis 2017, il est d’ailleurs associé au festival de Naples, où il enseigne la danse à l'Université Suor Orsola Benincasa. Particulièrement attentif aux dimensions curatives de l’art, il met souvent en scène des spectacles qui se jouent au plus près du public. Depuis les tisserandes kabyles jusqu’aux paysannes italiennes, en passant par les mineurs, Alexandre Roccoli se nourrit d’histoires individuelles et collectives avant de les porter sur scène. 

Depuis la création d’After Hours au célèbre club Berghain à Berlin en 2006, Alexandre Roccoli a toujours ancré sa pratique dans un paysage international. À l’invitation du Centquatre et de Actoral Marseille, Alexandre Roccoli crée ainsi en 2021 le spectacle Long Play (LP) avec les danseurs du ballet de Marseille dirigé par (LA) Horde, sur une composition du musicien égyptien Adam Shalan. Dans ce spectacle salué par la critique, qui fait référence aux rites soufis, une masse de corps tente progressivement de se déprendre d'elle-même sans blesser ses propres membres. Portée par une composition techno syncopée et hypnotisante, Long Play (LP) aborde la question du corps collectif et de ses pulsations mentales. Après une longue tournée en 2021 et 2022, Long Play (LP) sera jouée par des danseurs égyptiens au Caire en octobre 2022. 

  • 1999

    1999

    Alexandre Roccoli intègre le Théâtre du Soleil.

  • 2005

    2005

    Ersatz, son premier solo.

  • 2006

    2006

    After Hours, créé au Berghain à Berlin.

  • 2017

    2017

    Weaver Quintet, spectacle qui s’attache à la question de la mémoire des gestes ouvriers et du monde paysan.

  • 2022

    2022

    Représentation de Long Play (LP) au Caire, créé l’année précédente au Centquatre.

L'institut français, LAB