de portraits
Portrait
Création numérique

Mélanie Courtinat, artiste et designer interactive

Le pouvoir immersif incontestable de la VR m’a séduite : j’ai toujours eu envie de créer des mondes et de raconter des histoires, cet outil faisait office de porte ouverte idéale.

Mélanie Courtinat explore les possibilités narratives et sensorielles offertes par les outils utilisés dans l’industrie du jeu vidéo, comme la réalité virtuelle. Son travail est présenté sur IFdigital, le site de l’Institut français dédié à la création numérique française. 

Publié le 14/05/2024

5 min

Artiste primée et designer interactif, habituée aux collaborations avec des enseignes prestigieuses, Mélanie Courtinat travaille principalement autour des jeux vidéo. Inspirée par un univers qui la fascine depuis l’enfance, elle crée des expériences immersives à la tonalité sombre et romantique, à l’image de All Unsaved Progress Will Be Lost. Cette œuvre, sélectionnée à la Biennale de Venise en 2022, nous emmène dans les ruines d’une ville faite de béton et de brume, à la rencontre d’une femme confrontée à une menace mystérieuse. Si le travail de Mélanie Courtinat est régulièrement exposé au sein d’institutions de dimension internationale, comme Le Grand Palais ou Le Cube Garges, elle a également travaillé avec LVMH, Cartier, Chanel, Jean-Paul Gaultier, ou encore avec l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft. En parallèle, elle enseigne la théorie des jeux vidéo à l'ÉCAL de Lausanne, et donne régulièrement des conférences et des ateliers dans un contexte académique. 

Les œuvres de Mélanie Courtinat sont avant tout des objets que l’on peut expérimenter, des mondes dans lesquels on peut se plonger, souvent à l’aide d’un casque. « La notion d’interaction », explique-t-elle ainsi, « est au cœur de mon travail ». L’une de ces premières œuvres, I never promised you a garden, plongeait ainsi les spectateurs dans un jardin en mouvement, interrogeant au passage la passivité du public face aux expériences interactives dans un contexte muséal. L’une des figures récurrentes dans son travail est le personnage non-joueur, cette entité avec laquelle on interagit sans pour autant avoir à faire à une véritable personne. C’est notamment un thème que l’on pouvait retrouver dans une série de photos réalisée avec la complicité de l’artiste Salomé Chatriot, et intitulée I’m Not Tough Enough to be Online. Mélanie Courtinat collabore aussi régulièrement avec des musiciens, comme avec Agar Agar, pour qui elle a réalisé le clip Trouble, ou à travers le projet Ten Lands, qui transforme un album de l’artiste Yatoni en une véritable expérience spatiale interactive. 

Les œuvres de Mélanie Courtinat seront exposées dans de nombreux lieux en 2024 : au Cube Garges, au Pully Art Museum (Suisse), à la Biennale NOVA_XX 2024 ou encore au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. Elle y montrera notamment The Siren, une pièce qui nous permet d’incarner une héroïne toute en armure errant sur une plage au crépuscule, à la recherche de coquillages luminescents. Elle animera également des conférences et des ateliers pour la galerie Killscreen à Los Angeles ou encore au Forward Festival à Berlin. A l’origine d’une game jam se déroulant à Genève et intitulée Résidence Evil, où des artistes pluridisciplinaires se réunissent pour expérimenter autour du genre du survival-horror, Mélanie Courtinat est actuellement membre du jury du Fonds d'aide aux jeux vidéo (FAJV), au sein du CNC. 

  • 2017

    2017

    I never promised you a garden.

  • 2022

    2022

    All Unsaved Progress Will Be Lost.

  • 2022

    2022

    Elle participe au programme Digital Playground de la Villa Albertine.

  • 2024

    2024

    The Siren.

L'institut français, LAB