Mimosa Echard, artiste lauréate du prix Marcel Duchamp 2022
La plasticienne Mimosa Echard, dont l'œuvre entremêle éléments organiques et résidus industriels, vient de recevoir le prestigieux prix Marcel Duchamp 2022. Elle était lauréate de la Villa Kujoyama en 2019.
Mis à jour le 14/12/2022
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Mimosa Echard grandit au sein d’une communauté, dans un village des Cévennes, avant de s’établir à Marseille où elle commence ses études et explore les univers de la sérigraphie et du fanzine. Diplômée en 2010 des Arts Décoratifs de Paris, elle y rencontre le plasticien Jean-Luc Blanc, qui y enseigne, et avec qui elle collaborera et fondera le fanzine Turpentine. Parallèlement, elle commence à filmer son village natal et à intégrer de plus en plus d’éléments issus de la nature dans son travail. Représentée par les galeries Chantal Crousel (Paris) et Martina Simeti (Milan), elle est également pensionnaire de la Villa Kujoyama en 2019. La recherche qu’elle y mène sur les myxomycètes, à mi-chemin entre les règnes animal, végétal, et les champignons, sera restituée lors de son exposition personnelle Sporal, au Palais de Tokyo (2022). La même année, elle remporte le prix Marcel Duchamp.
L'œuvre de Mimosa Echard s’enracine dans une pratique de collecte très intensive, qui l’amène à rassembler des matériaux très divers. Plantes ou insectes que lui confient les habitants de son village natal ; éléments cosmétiques ou accessoires féminins stéréotypés ; rebuts de plastiques ou de matières industrielles. Autant d’éléments qui sont ensuite patiemment rassemblés à l’aide de cire, de résine, ou de procédés picturaux comme le dripping. Un travail qui semble toujours rechercher les unions contre nature et l'harmonie des contraires, et qui a parfois été interprété à travers le prisme de l’écoféminisme ou de la sorcellerie. Et qui se conjugue à des esthétiques contemporaines, comme le style girly ou les jeux vidéo, à la recherche de terrains de rencontre où la fonction des objets devient ambiguë. Une esthétique qui se retrouve dans l'œuvre qu’elle a présentée au Centre Pompidou, et qui lui a permis de décrocher le prix Marcel Duchamp, sorte de « tableau lacrymal » où une installation encadrée dans une fontaine transparente donne vie à une image à la fois fixe et troublée.
Pensionnaire en 2019 à la Villa Kujoyama, Mimosa Echard y rencontre de nombreux scientifiques qui travaillent autour des myxomycètes, de mystérieux organismes. À partir de cette recherche, elle compose une œuvre en forme de patchwork où se superposent différents éléments industriels et végétaux, associée à un jeu vidéo intitulé Sporal. Réalisé en collaboration avec la développeuse Andréa Sardin et l’artiste Aodhan Madden, il permet au joueur de parcourir les cavités d’un organisme en évolution permanente, inspiré du cycle de vie des myxomycètes. Chaque étape du jeu permet ainsi de débloquer un des 720 « types sexuels » qui caractérisent ces drôles d’organismes. À la suite du prix Duchamp qu’elle a reçu en 2022, Mimosa Echard bénéficiera également d’une nouvelle résidence à la Villa Albertine.
- 1986
1986
Naissance à Alès.
- 2010
2010
Diplômée des Arts Décoratifs de Paris.
- 2019
2019
Pensionnaire à la Villa Kujoyama.
- 2022
2022
Sporal, exposition personnelle au Palais de Tokyo.
- 2022
2022
Elle remporte le prix Marcel Duchamp.
Mimosa Echard a été lauréate de la Villa Kujoyama en 2019.
La Villa Kujoyama est un établissement artistique du réseau de coopération culturelle du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Relevant de l’Institut français du Japon, elle agit en coordination avec l’Institut français et bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, qui en est le mécène principal.