Nariman Turebayev
Réalisateur et scénariste, Nariman Turebayev est une des rares figures contemporaines du cinéma indépendant kazakh. Ces films captent et retranscrivent des thèmes comme l’ennui, la solitude ou encore la quête identitaire des laissés pour compte, dans un registre poétique et mélancolique qui entre en résonance avec l’histoire troublée de son pays.
Publié le 09/12/2019
2 min
Né en 1970, dans un pays encore sous étendard soviétique, Nariman Turebayev entre en 1996 à l'Académie des Arts du Kazakhstan. En 1998, il débute comme assistant et scénariste sur le film 1977, d’Ardak Amirkulov. Son premier court-métrage, Romantika (2000) reçoit le prix Novelty & Style au Festival du film étudiant d’Almaty (Kazakhstan).
Un an après à peine, il sort son deuxième court-métrage Antiromantika (2001), puis enchaîne avec son premier long-métrage Little men (2003). S’en suivent Sunny days (2011), Adventure (2014), City filth (2017) et Remember our dance (2019). Ces films ont pour toile de fond commune le Kazakhstan post-soviétique et le destin chaotique des laissés pour compte.
Anticonformiste, Nariman Turebayev braque sa caméra sur ceux que la société préfère oublier. Chez lui, pas de héros fatigués ou de marginaux sublimés : ses films racontent authentiquement l’histoire d’exclus sans passé ni futur. Ainsi dans Adventure, son adaptation des Nuits Blanches (1848) de Fédor Dostoïevski, « le protagoniste est comme tout ceux de mes autres films : il n'y a rien avant et après lui. C'est juste lui, sans espoir. C'est l'histoire de l'absence d'amour. Et peut-être du bonheur d'être seul ».
Difficile de ne pas lire dans cette apologie fataliste de l’abandon et du questionnement identitaire, l’autoportrait d’un homme qui se décrit lui-même comme un quarantenaire divorcé et frustré, dans un pays indépendant seulement depuis 1991.
Le lien entre Nariman Turebayev et la France se tisse dès 2001 quand son second court-métrage Antiromantika est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes dans le cadre de la sélection Cinéfondation, qui lui ouvre les portes de la résidence du festival pour une durée de 4 mois à Paris. En 2002, Antiromantika remporte le Grand Prix du Festival Premiers Plans d'Angers.
La reconnaissance internationale et les distinctions s’accumulent au fil de ses productions :
- Little Men (Les Petits gens, 2003) est sélectionné dans plusieurs festivals internationaux tels que le Festival international du film de Rotterdam aux Pays-Bas ou le Festival international du film de Chicago aux États-Unis,
- Sunny days (2011) remporte le prix du meilleur film au Festival international du film de Locarno en Suisse,
- Adventure est lauréat du Prix FIPRESCI au Festival international du film Eurasia d’Almaty au Kazakhstan,
- et City Filth (2017) reçoit le prix du meilleur scénario du Kazakhstan's Critics Choice.
- 2001
2001
Son deuxième court-métrage Antiromantika est présenté en compétition à Cannes.
- 2003
2003
Nariman Turebayev réalise son premier long-métrage Little Men.
- 2011
2011
Son deuxième long-métrage Sunny Days remporte le prix du meilleur film au Festival international du film de Locarno, en Suisse.
- 2018
2018
Nariman Turebayev présente City Filth à la Cité internationale des arts de Paris.
- 2019
2019
Nariman Turebayev sort son cinquième long-métrage Remember our dance, actuellement en postproduction.
Nariman Turebayev a bénéficié en 2018 du soutien de l’Institut français avec le programme de résidence à la Cité internationale des arts. En savoir + sur les programmes de résidence de l’Institut français