de portraits
Portrait
Cinéma

Nicolas Philibert

Pour moi, faire un film ne consiste pas à “traiter un sujet”, mais à m’aventurer à la lueur d’une chandelle vers ce qui m’est inconnu.

Cinéaste discret et curieux, Nicolas Philibert a rendu le genre documentaire accessible au public international. Davantage animé par les rencontres que par des thèmes en particulier, son œuvre s’aventure, au hasard, vers des lieux communs pour mieux illustrer la condition humaine.

Publié le 22/11/2019

2 min

Né en 1951 à Nancy, Nicolas Philibert commence par étudier la philosophie, comme son père, avant de se tourner vers le cinéma. Préférant apprendre sur le terrain que dans une école, il commence sa carrière comme assistant-réalisateur avant de réaliser des films d’aventures sportives pour la télévision. Dès 1990, son documentaire La Ville Louvre sort au cinéma et sera bientôt suivi de son plus grand succès, Être et avoir (2002), documentaire sur une classe unique.

Observateur du monde réel, il écoute les personnes qu'il filme en les regardant – des patients de la clinique psychiatrique de La Borde (La Moindre des choses, 1995) aux employés de Radio France (La Maison de la Radio, 2012), en passant par des étudiants infirmiers (De chaque instant, 2018), et nous donne à voir une autre vision de la France.

Avec une vingtaine de documentaires réalisés en 40 ans, Nicolas Philibert a repoussé les limites du genre, qu'il a rendu accessible et attractif, en mettant en scène des rencontres inédites. Passionné et curieux, il puise son inspiration dans la France contemporaine et la poésie, et dit toujours trouver ses sujets au hasard, devant le constat de telle ou telle ignorance. Avec son regard doux et empathique, il s'efface derrière sa caméra pour filmer la condition humaine.

Nicolas Philibert est un réalisateur qui choisit son cadre, manie tout seul sa caméra pour garder la maîtrise de son sujet et monte lui-même ses films. Parfois jugé pour sa mise en scène sans artifices, le cinéaste solitaire ne se complait que dans la simplicité et privilégie les plans fixes, pour laisser ses sujets s'épanouir librement. 

À travers son œuvre, Nicolas Philibert propose une vision du monde hantée par l'apprentissage, la parole ou la différence.

Révélé au festival de Locarno en Suisse avec Le Pays des sourds en 1992, Nicolas Philibert acquiert une reconnaissance internationale avec Être et Avoir, nommé trois fois au César du cinéma et sélectionné au Festival de Cannes.

Plus de 120 rétrospectives de l’œuvre de Nicolas Philibert ont été organisées sur tous les continents, du Museum of Modern Art (MoMA) à New York en 2003 à l'Institut français du Japon en 2019.

Régulièrement invité dans de nombreux festivals internationaux, il a notamment été jury de L'Œil d’or en 2015, pour la première édition de ce Prix documentaire décerné au Festival de Cannes.

  • 1978

    1978

    Nicolas Philibert réalise son premier film La Voix de son maître, avec comme co-réalisateur Gérard Mordillat.

  • 1990

    1990

    Le cinéaste se lance seul dans la réalisation avec "La Ville Louvre".

  • 2002

    2002

    "Être et avoir", film phare du réalisateur.

  • 2012

    2012

    Nicolas Philibert explore la maison de la Radio dans son documentaire "La Maison de la radio".

  • 2019

    2019

    Un coffret de 12 DVD (Éditions Blaq out) regroupe l'ensemble de ses films

L'Institut français et le projet

L'oeuvre de Nicolas Philibert, De chaque instant, figure dans la programmation du festival Le Mois du film documentaire soutenu par l'Institut français, qui se tient du 1er au 30 novembre 2019 partout en France.

L'institut français, LAB