Né en 1972 et basé entre Paris et les Cévennes, Olivier Ratsi travaille depuis près de deux décennies autour d’expérimentations géométriques et chromatiques rendues possibles par les technologies numériques. Pionnier du VGing, une discipline artistique qui consiste à habiller des espaces à l’aide de projections de vidéo et de lumière, il fonde en 2007 AntiVJ, un collectif qui souhaite réinventer comment les technologies permettent d’interagir avec l’espace. Grâce à la technique du mapping, Olivier Ratsi s’adapte ainsi à chaque architecture, à travers des installations in situ et immersives qui ont été exposées à travers le monde. Après une première rétrospective à Marseille en 2020, dans un espace d’exposition éphémère, la Gaîté Lyrique vient de lui consacrer une grande exposition en 2021, intitulée Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière.

Le travail d'Olivier Ratsi interroge la réalité objective et la façon dont nous percevons le temps, l’espace ou encore la matière. Ses œuvres, ancrées dans la théorie de la perspective telle que se développe depuis le Quattrocento, reposent sur une réflexion rigoureuse autour de l’espace, de ses contraintes et de ses illusions. DELTΔ, réalisée en 2014 avec son collaborateur de longue date, le musicien Thomas Vaquié, expérimente ainsi autour de l’anamorphose, ce phénomène qui joue sur les déformations et la recomposition des images selon la position du spectateur. Plus récemment, Spectrum (2020) est une installation composée de cadres en LED lumineuses qui joue sur des effets de perspective naturelle. 

Régulièrement exposé à l’international, Olivier Ratsi est également fréquemment invité dans de prestigieux événements liés à l'art numérique, comme à Mutek (San Francisco), au Microwave International New Media Art Festival (Hong Kong) ou encore à la Fête des Lumières (Lyon). Ses œuvres sont pensées avant tout comme des expériences au sein desquelles les spectateurs peuvent se réapproprier la lumière, la musique et la scénographie. Son approche se veut donc à la fois interactive et sensible, destinée à questionner nos sens et nos facultés à interpréter les informations et les percepts. Parfois monumentales, toujours à la pointe de la technologie, les installations d’Olivier Ratsi font pourtant appel à notre ressenti intime, en interrogeant comment nos sensations se redéployent à l’heure du numérique. Son travail est actuellement programmé dans le cadre de Chroniques, la Biennale des imaginaires numériques, à Marseille.