Né à Mazamet (France) en 1975, Abdelkader Benchamma a, tout d'abord, étudié aux Beaux-Arts de Montpellier, où il a obtenu, en 2000, son DNAP avec les félicitations du jury. Il a poursuivi sa formation à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris dont il est sorti diplômé en 2003. Deux ans plus tard, il envoie son livret de dessin, Les derniers seront les derniers, à agnès b., ce qui lui permet de participer à l'exposition Draw ! à la Galerie du Jour. Grâce à ses premières œuvres, il est reconnu comme un talent émergent de la scène du dessin contemporain et enchaîne, par la suite, les expositions collectives et personnelles en France, mais aussi à l'étranger. En 2011, sa deuxième exposition personnelle, Dark Matter, toujours à la Galerie du Jour agnès b., est présentée en parallèle de la parution de son premier ouvrage monographique.

Au fur et à mesure de son parcours, Abdelkader Benchamma délaisse peu à peu la peinture pour se tourner vers le dessin, son trait nerveux et dynamique. Dès 2015, il est invité par le Drawing Center à New York pour inaugurer leur nouveau projet de dessins muraux, The Wall Drawing commission. L'année suivante, son œuvre, Matière Noire, est inaugurée à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris pour ce qui représente sa première réalisation pérenne.

Afin d'élaborer ses dessins, Abdelkader Benchamma s'inspire de scénarios visuels, réalisés à partir de réflexions sur l'espace et sa réalité physique, ses limites et ses zones de contact avec un espace mental. Au cœur de son travail se déploient le glissement du réel, l'intrusion de l'invisible ou encore les matières indéterminées en transformation. Il utilise le dessin mural en noir et blanc pour sa simplicité et sa force graphique, tout en développant un langage voué à susciter le doute chez le visiteur. Il crée ainsi des mises en scène pour le faire douter de la réalité de sa perception, puis le plonger dans des univers à la fois instables et mouvementés. 

Depuis maintenant plusieurs années, Abdelkader Benchamma explore les origines de l'univers dans ses composantes morphologiques et symboliques. Il travaille essentiellement la matière graphique comme un signe archétypal et questionne la trace de l'image dans la neurobiologie. Avec Rayon Fossile, il se lance également dans des recherches sur le dessin comme empreinte. 

La renommée d'Abdelkader Benchamma s'est rapidement répandue à l'international. Dès le début de sa carrière, il a été invité par le Drawing Center à New York, où son installation a été conservée durant une année entière. En 2018, il a ensuite été résident à la Villa Médicis à Rome avant, un an plus tard, d'être représenté par la Galerie Templon entre Paris, Bruxelles et New York. 

Il a également fait son entrée dans le Vitamin 2D, New Perspectives in Drawing, de Phaidon, un ouvrage entièrement consacré au dessin contemporain. Il recense une centaine d'artistes essentiels à travers le monde. En 2023, son travail est exposé aux quatre coins de la planète, notamment à la Fondation François Schneider de Wattwiller, au Het Noordbrabants Museum aux Pays-Bas et au Power Plant à Toronto.