Samir Kacimi
Auteur d’une dizaine de romans, dont récemment Un jour idéal pour mourir, qui a été sélectionné pour le Prix du meilleur roman en langue arabe, le romancier algérois Samir Kacimi explore les thèmes de l’échec et de la déception amoureuse.
Publié le 07/12/2021
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Samir Kacimi est né à Alger en 1974, où il réside encore aujourd’hui. Après des études de droit, il évolue dans le domaine du journalisme culturel. C’est un reportage dans les prisons d’Alger qui le fera basculer vers l’écriture romanesque. Son premier récit, Un permis pour être perdu (2009, non traduit), est récompensé par le prix du meilleur premier roman algérien.
Auteur de neuf romans dont plusieurs chapitres ont été traduit en anglais dans le magazine Banipal (Amoureux d’une femme stérile, 2011, non traduit en français), L’amour au tournant est son premier ouvrage à être traduit en français, aux éditions du Seuil, en 2017. Un jour idéal pour mourir (2009), dont la traduction est parue en 2020 chez Actes Sud, a récemment été sélectionné pour le Prix de la littérature arabe, organisé par la fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, aux côtés d’auteurs arabophones comme Najwa M. Barakat, Beyrouk, ou encore Charif Majdalani.
Samir Kacimi puise ses inspirations dans son expérience quotidienne, au cœur de sa ville natale, Alger. A l’époque où il est encore journaliste, c’est un reportage qui lui inspire Un permis pour être perdu, l’un des premiers romans sur l’expérience carcérale en Algérie. Assistant depuis un bus à une tentative de suicide du haut un immeuble de l’AADL (l’Agence algérienne de l’amélioration et du développement du logement), il ressent une forme de jalousie devant l’intérêt que provoque ce geste qui, d’après les mots du narrateur d’Un jour idéal pour mourir, « est une exception humaine à la loi de la fatalité ».
Comme le héros de son livre, Samir Kacimi a connu de longues années de précarité et de déception avant de réussir à s’imposer comme un romancier reconnu. Son œuvre, qui se déroule dans les banlieues et dans les quartiers populaires d’Alger, explore les difficultés et le désarroi rencontrés par les Algériens de toutes les générations.
L’amour au tournant (2017), traduit en français par Lofti Nia, a permis à Samir Kacimi de se faire connaître en dehors des frontières de l’Algérie, où il est déjà considéré comme l’un des écrivains les plus en vue de sa génération. Si son style, empreint d’ironie et parfois de crudité, a pu faire scandale dans son propre pays, Samir Kacimi aborde des thématiques universelles, et ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues.
Dans L’amour au tournant, il aborde par exemple la question de la vieillesse et de la mort, à travers le parcours dans Alger de deux octogénaires qui s'interrogent sur le rôle que l’amour a eu dans leur vie. Un jour idéal pour mourir s’attaque également au thème de la déception amoureuse, qui s’allie ici au déclassement social et à la misère des banlieues.
- 1974
1974
Naissance à Alger.
- 1993
1993
Débute une carrière dans le journalisme culturel.
- 2009
2009
Un permis pour être perdu (non traduit), son premier roman, reçoit le prix du meilleur premier roman algérien.
- 2017
2017
L’amour au tournant, son premier livre traduit en français, paraît au Seuil.
- 2021
2021
Initialement paru en 2009, Un bon jour pour mourir est traduit en français et sélectionné pour le Prix du meilleur roman en langue arabe.
Du 14 au 18 novembre 2021, Samir Kacimi était à Arles pour participer à un atelier de traduction organisé dans le cadre du programme Livres des deux rives. Mis en oeuvre par l'Institut français, ce projet vise à soutenir le dialogue entre les sociétés civiles des rives Nord et Sud de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre.