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Portrait
Livre

Shennawy

Toktok est une revue engagée, mais pas forcément politiquement ! Je dirais qu’elle est engagée au niveau artistique, qui est très important, et au niveau social, pour casser les tabous et avoir un autre regard sur notre société.

Figure emblématique de la nouvelle bande dessinée arabe, l'Égyptien Mohammed Shennawy fait figure de pionnier en n'hésitant pas, parfois, à dénoncer les travers d'un pays et d'une société encore en pleine transition.

Publié le 15/04/2019

2 min

Né en 1978 au Caire, Mohammed Shennawy développe dès l'adolescence une passion pour la bande dessinée, art peu développé dans le monde arabe, qu'il découvre au travers des auteurs franco-belges comme Hervé ou Franquin.

Après un début de carrière la publicité et le design produit, et quelques dessins pour le magazine Alaa El Din publiés au début des années 2000, il prend véritablement son envol comme dessinateur à partir de 2009, année où il reçoit le Prix Jeune Talent du Festival d’Angoulême pour sa bande dessinée Plus de batterie.

En 2011, Mohammed Shennawy participe à la création la revue de bande dessinée Toktok. Illustrateur et graphiste, notamment pour l'Unesco, il a fondé en 2015 avec son collègue Magdy El Shafee le Cairo Comix Festival.

C'est dans Toktok, publié au Caire à partir de 2011 que Shennawy développe véritablement son style : celui d'une bande dessinée réaliste à l'avant-garde des transitions sociétales.

Dans ce fanzine qui porte le nom de ces tricycles motorisés qu'utilisent les Cairotes pour se déplacer, Shennawy et ses collègues souhaitent s'inspirer au maximum du quotidien de leurs compatriotes égyptiens.

Par-delà les styles très différents des différents dessinateurs, la revue, trimestrielle, garde une unité de ton par le choix des sujets, sans censure, souvent orientés vers les problèmes d'une société en pleine transition depuis la révolution égyptienne.

Mohammed Shennawy participe activement au développement de la bande dessinée arabe et à sa diffusion dans le monde. En janvier 2018, il prend part à l'exposition « La nouvelle bande dessinée arabe », présentée au festival d'Angoulême, qui rassemble des auteurs en provenance du Maghreb et du Moyen-Orient. Il dirige également le recueil éponyme, paru en 2018 chez Actes Sud : La Nouvelle Bande dessinée arabe. Le livre valorise de jeunes revues libanaises (Samandal), marocaines (Skefkef) ou tunisiennes (Lab619). Des revues indépendantes, très attachées à la liberté d'expression et qui n'hésitent pas à aborder les sujets qui fâchent. Elles réunissent une même génération marquée par les printemps arabes successifs, les espoirs et les désillusions, les combats menés et les luttes qui restent à gagner.

  • 2009

    2009

    Plus de batterie remporte le prix catégorie Jeune Talent du festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

  • 2011

    2011

    Quelques semaines avant le début des évènements révolutionnaires égyptiens, Shennawy et quatre autres caricaturistes et dessinateurs créent le fanzine Toktok, une des rares plates-formes où exposer leurs travaux.

  • 2015

    2015

    Avec l'illustrateur El Shafee, Shennawy cofonde le Cairo Comix Festival, un festival uniquement dédié à la bande dessinée en plein cœur du Caire.

  • 2018

    2018

    Shennawy dirige le recueil collectif La Nouvelle bande dessinée arabe et participe à l'exposition du même nom au festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

L'Institut français et l'auteur

La Nouvelle Bande dessinée arabe, dirigée par Shennawy, a bénéficié du soutien du Fonds culturel franco-allemand en 2017.

 

Piloté par l’Institut français pour sa partie française, ce fonds favorise la coopération culturelle franco-allemande à l’étranger en appuyant des projets menés en étroite collaboration avec les acteurs culturels locaux. En savoir + sur le Fonds culturel franco-allemand

L'institut français, LAB