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Portrait
Création numérique

Thomas Garnier expose « Taotie » durant Novembre Numérique

Je me réapproprie certains outils de fabrication issus des nouvelles technologies pour les mettre en perspective avec des formes de production artistiques plus anciennes.

Thomas Garnier crée des installations qui jouent sur notre perception des espaces architecturaux et sur les fantasmes qui les entourent. Son œuvre Taotie, où il revisite le motif de la Fantasmagorie, est exposée cette année à Dublin pour le Beta festival, dans le cadre de Novembre Numérique, la fête des cultures numériques coordonnée par l’Institut français avec le réseau culturel français à l’étranger. 

Publié le 14/11/2023

2 min

Né en 1991, Thomas Garnier étudie d’abord l’architecture, une formation qui sera amenée à façonner durablement son approche visuelle. Après avoir travaillé notamment sur la notion de ruines, il intègre le Fresnoy, Studio National des arts contemporains, où son installation Cénotaphe, très remarquée, est récompensée par le prix spécial Révélations Art Numériques de l'ADAGP, société des artistes français. Ses créations, qu’il s’agisse d’installations, de photographies ou de gravures, tournent souvent autour des notions d’hétérotopies et de liminalité, et dépeignent des lieux au statut incertain. Elles ont été exposées dans de nombreux événements de stature internationale, comme la Nuit Blanche en Belgique, la biennale WRO en Pologne, la biennale Nemo et la biennale Chroniques en France, mais aussi à la Fondation Fosun à Shanghai et à la Fondation Fiminco à Paris. 

Dans les pas du philosophe Michel Foucault, Thomas Garnier s’intéresse aux hétérotopies, ces « lieux autres » qui disposent de leurs propres règles et fonctionnent comme des utopies. C’est le cas avec son installation Cénotaphe, une installation où un automate construit et déconstruit un espace urbain inspiré de l’esthétique des ghost-cities. Le terme désigne les projets architecturaux non achevés qui restent figés dans le temps et acquièrent, aux yeux de l’artiste, une véritable valeur esthétique. Cénotaphe joue ainsi sur la superposition de l’installation en elle-même et sur la retransmission, par le biais d’un écran, d’un long plan séquence qui évolue dans les méandres de cette ville fantôme. Réalisée en grande partie en béton, les rebuts créés pendant la production de la pièce forment un tas, en contrebas de la cité, qui évoquent des ruines, et dont les différentes parties se révèlent au fur et à mesure de l’évolution du paysage urbain, qui filtre la lumière. 

La dernière pièce de Thomas Garnier, Taotie, témoigne de sa volonté de se confronter à des techniques et à des dispositifs anciens par le biais des nouvelles technologies. Inspirée du spectacle de la Fantasmagorie, théâtre d’ombre et de lumière où surgissent monstres et créatures fantastiques, Taotie rebat les cartes en convoquant les motifs de la robotique et de la logistique contemporaine. Un robot muni de lampes se déplace ainsi au milieu d’une cité composée de buildings squelettiques, créant un étrange jeu de lumières. On retrouve ainsi le thème de l’illusion, central dans son œuvre, mais aussi celui de la vie des machines, qui semble parfois dénuée de sens, ou au contraire résonne étrangement avec la nôtre. Taotie était visible début novembre dans le cadre du Beta Festival, en Irlande. 

  • 2016

    2016

    Master en architecture à l’ENSA Paris Val de Seine.

  • 2018

    2018

    Le Fresnoy, studio National des arts contemporains.

  • 2021

    2021

    Résidence à la Cité Internationale des Arts.

  • 2024

    2024

    (Ex)-Futur #2, exposition personnelle à la Galerie Fernand Léger.

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