Née en 1974 à Karlsruhe en Allemagne, Ulla von Brandenburg s’est formée en scénographie dans sa ville d’origine avant de faire une brève incursion dans le milieu théâtral. Elle décide ensuite de rejoindre la Kunstakademie de Hambourg pour poursuivre son apprentissage. Inspirée par la littérature et la psychanalyse, l’artiste conserve, dans l’ensemble de son œuvre plastique, les thèmes et la temporalité associés au théâtre. Tandis qu’elle multiplie les supports et les médiums, en passant des installations aux films, mais aussi aux aquarelles et aux peintures murales, elle met en scène tous les codes de la scénographie. 

Reconnu à l’international, le travail d’Ulla von Brandenburg a été nommé pour le Prix Marcel-Duchamp en 2016. L’ensemble de ses propositions est régulièrement salué pour sa singularité, notamment lors de la Biennale de Lyon en 2011 et de l’installation en forme de skate park présentée au Palais de Tokyo pour sa réouverture. Elle a également réalisé des expositions personnelles à travers le monde, à la Whitechapel Gallery de Londres (2018), au Musée Jenisch Vevey en Suisse (2018) ou encore au Contemporary Art Museum de Saint Louis (2016). En 2024, elle est lauréate du programme de résidences de l’Institut français à la Villa Kujoyama. 

Ulla von Brandenburg emprunte ses thématiques à la littérature, à l’architecture, mais aussi aux rituels ésotériques et aux codes du théâtre. Grâce aux masques, aux décors, ainsi qu’aux costumes, elle transgresse les normes et les hiérarchies afin de jouer sur la question de la réalité et des apparences. Dans ses œuvres, l’idée de la représentation est fréquemment développée, sous une succession d’atours scéniques, qui soutiennent le passage vers la fiction ou l’imaginaire. Elle crée ainsi des espaces et des décors, souvent perçus par l’envers et dans lesquels on entre par un rideau. 

Dans “La société des spectacles”, sa dernière exposition à la Fondation Pernod Ricard, conçue en collaboration avec l’artiste Farah Atassi, elle poursuit l’usage de cette scénographie pour une réflexion sur l’usage de la scène, du spectacle, mais aussi de l’artifice. Les spectateurs sont invités à entrer dans l’exposition par les monumentales peintures sur tissu que l’artiste a déployé sous une multiplicité de formes. De la danse à la musique, en passant par le théâtre, des scénettes sont jouées sous le regard d’un visiteur transformé en spectateur. 

Largement diffusé, le travail d’Ulla von Brandenburg a été régulièrement exposé aux quatre coins du monde. Ses installations font désormais partie des collections prestigieuses de la Tate Modern à Londres, du Mamco à Genève ou encore du Centre Pompidou à Paris. En 2023, il a également été mis en lumière au Crystal Palace Reina Sofia à Madrid tandis qu’une autre exposition est prévue, en 2024, au Bass, le musée d’art contemporain de Miami Beach.

Ulla von Brandenburg est parallèlement lauréate 2024 du programme de résidences de l’Institut français à la Villa Kujoyama. Elle effectuera son séjour au Japon du 2 août au 27 décembre 2024. Elle souhaite s’y imprégner de la vie des objets afin de repenser sa manière d’habiter. Dans cette perspective, elle envisage de documenter les formes et la vie intime des objets qui habitent les environnements kyotoïtes par la captation des ombres qu’ils produisent. 

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