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Augmenta et l'Opéra de Paris : leur expérience avec ICC Immersion

C’était intéressant de se familiariser à cette culture anglo-saxonne de savoir présenter un projet, d’être dans l’efficacité, d’aller droit au but sur les concepts et sur les projets pour être efficace.

Lauréats du programme ICC Immersion Émirats arabes unis, l’entreprise Augmenta et l’Opéra de Paris, représentés par David-Alexandre Chanel et Éric Grebille, ont pu profiter d’un accompagnement personnalisé afin de développer leur projet à l’international. Ils nous parlent de l’immersion collective vécue sur place, de la singularité du programme et de leurs opportunités actuelles. 

Publié le 28/11/2024

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David-Alexandre Chanel (Augmenta) et Éric Grebille (Opéra de Paris) - ICC Immersion
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Eric Grébille, lors de la phase d'immersion aux Émirats arabes unis - © DR

Vous êtes tous deux lauréats du programme ICC Immersion Émirats Arabes-Unis. L’Opéra de Paris a également pris part au programme Corée du Sud, tandis qu’Augmenta a aussi été sélectionné pour le Canada. Pouvez-vous présenter votre structure, son projet à l’export et les raisons pour lesquelles vous avez choisi de participer à ICC Immersion ? 

David-Alexandre Chanel : Au sein d’Augmenta, nous construisons une technologie qui permet de déployer et d’ajouter de l’interactivité dans des espaces culturels publics, mais aussi sur scène. Elle est utilisée pour concevoir des salles immersives, notamment lorsqu’il y a des projections digitales et des interactions avec le public. Nous avons participé deux fois au programme ICC Immersion, au Canada sur deux phases : une première d’immersion collective, une deuxième d’immersion individuelle complémentaire ; et une fois aux Émirats Arabes-Unis. C’était un accompagnement très précieux car, dans le cas des Émirats Arabes-Unis, il nous a permis d’observer plus précisément comment évoluait le paysage et à quoi il ressemblait aujourd’hui en termes de perspectives de business development. Avec la cohorte, nous avons pu visiter beaucoup d’endroits, mais aussi rencontrer différents acteurs, ce qui nous a apporté une vision plus juste de l’état actuel des industries créatives et des besoins par rapport à notre produit dans cette région. 

Éric Grebille : L’Opéra de Paris est un établissement public, une institution vieille de 350 ans, qui produit et présente des spectacles lyriques ou encore des ballets. Nous avons plus de 400 levers de rideau par an avec près de 900 000 spectateurs. Pour créer toute cette magie, nous avons également une école de danse, la plus ancienne école de danse classique au monde, et tout un univers de savoir-faire au sein de nos ateliers. En participant au programme ICC Immersion, nous voulions explorer les marchés internationaux pour développer des actions d’ingénierie culturelle à l’international et valoriser notre savoir-faire. Nous avions pour but de les exporter, d’apporter notre aide, notre regard, notre expérience, à des acteurs qui souhaiteraient recevoir cette formation à la danse académique française, mais aussi notre univers d’expertise, développé au sein de nos équipes et de nos ateliers. 

 

 

Le programme propose une préparation à l’immersion sous forme d’ateliers collectifs en ligne, en quoi cette étape a-t-elle été utile pour votre stratégie à l’export et pour appréhender vos rendez-vous sur place, aux Émirats Arabes-Unis ?

David-Alexandre Chanel : Les ateliers collectifs que j’ai pu suivre étaient très intéressants. J’ai pu régulièrement me rendre aux Émirats arabes unis, mais, comme c’est une zone qui bouge très vite, cela nous a permis d’être à jour et de comprendre ce qui avait changé, mais aussi comment les choses se passent aujourd’hui. J’ai pu obtenir des informations intéressantes sur la manière de faire du business à cet instant aux Émirats Arabes-Unis et entrer en relation avec des acteurs à l’avance.

Éric Grebille : Toute cette phase d’ateliers nous a permis de nous acclimater au pays dans lequel on allait être envoyé en immersion, de comprendre tous les aspects et les acteurs. Cela nous a aussi offert une rencontre, même si c’était virtuel, avec tous les membres de la cohorte qui allaient partir aux Émirats Arabes-Unis, mais aussi l’observation des différentes facettes des ICC françaises et de ce qui pourrait intéresser nos contacts internationaux. Ce n’est que rétrospectivement, une fois qu’on est allé au pays, que je me suis rappelé tous les ateliers et que toutes ces informations ont fini par prendre toute leur dimension et tout leur sens.

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David-Alexandre Chanel (Augmenta) - ICC Immersion
A droite de l'image : David-Alexandre Chanel © DR

Quels ont été les temps forts de l’immersion sur place ? Quel type de structure visitée ou événement organisé vous a le plus marqué ? 

David-Alexandre Chanel : J’aimerais saluer le travail formidable de l’équipe qui nous a accompagnés sur l’immersion aux Émirats Arabes-Unis. J’ai également vécu de très beaux moments avec toute la cohorte, ainsi que l’équipe d’organisation. Nous avons visité des acteurs, des industries créatives très différents, des théâtres, des musées, même des endroits plus métavers, ou encore des cinémas indépendants. Le choix des endroits était diversifié, ce qui a, je pense, permis à tout le monde d’y trouver son compte et d’avoir un paysage global. 

Éric Grebille : Je partage tout ce qu’a dit David-Alexandre. Si je devais retenir quelque chose, ce sont quelques sites culturels visités, qui donnaient vraiment le niveau et la qualité de ce qui se passait aux Émirats Arabes-Unis. On peut penser, en premier lieu, au Louvre Abu Dhabi, qui est un élément assez exceptionnel et très inspirant, mais il y a d’autres structures hyper intéressantes, que ce soit à Charjah ou encore au Jameel Arts Centre à Dubaï. Nous avons pu constater que le pays était déjà très avancé, engagé, et qu’il s’y passait des choses à la fois challengeantes et sophistiquées. Il fallait donc que notre offre et notre travail soient à la hauteur du niveau qui est déjà en place, que l’on soit en capacité de créer une offre différenciante avec nos propres apports. 

 

De manière concrète, quelles ont été les actions mises en place afin de vous accompagner au mieux dans cet écosystème au fonctionnement spécifique ? 

David-Alexandre Chanel : Par rapport à l’accompagnement, il y a eu beaucoup de répondant sur les acteurs précis que l’on voulait voir et les rendez-vous étaient bien choisis. J’étais très content de ceux qui ont été dénichés et même impressionné par certains rendez-vous, notamment une des personnes très haut placées chez Emaar, qui est un organisme énorme à Dubaï. Sur place, même s’il y avait d’autres demandes au cours de la semaine, elles étaient entendues et j’ai beaucoup apprécié cette partie de l’accompagnement personnalisé. 

Éric Grebille : Je rejoins ce que dit David-Alexandre, c’était un peu de la haute couture pour nous, car les rendez-vous étaient bien préparés en amont par toute l’équipe de l’Ambassade, de l’Institut français et de Business France. Quand on arrivait aux rendez-vous, les gens en face de nous étaient bien informés de qui on était et avaient déjà des idées sur ce qu’on pouvait faire ensemble. Dans le pré-accompagnement, en tant qu’institution française, c’était intéressant de se familiariser à cette culture anglo-saxonne de savoir présenter un projet, d’être dans l’efficacité, d’aller droit au but sur les concepts et sur les projets pour être efficace. 

Si je devais retenir quelque chose, ce sont quelques sites culturels visités, qui donnaient vraiment le niveau et la qualité de ce qui se passait aux Émirats Arabes-Unis.

Une troisième phase du programme prévoit une immersion individuelle complémentaire au second semestre 2024. Avez-vous prévu d’y participer ? Augmenta a déjà effectué cette troisième étape pour le programme Canada, qu’en retenez-vous ? 

David-Alexandre Chanel : Pour le Canada, effectivement, j’ai fait la phase 2 et la phase 3. La phase 2 était similaire à celle des Émirats arabes unis et j’en garde aussi un bon souvenir. La phase 3 était un peu plus compliquée car je pensais que l’accompagnement serait similaire à la phase 2 et je n’ai pas pu en profiter aussi bien que je l’aurais voulu. Pour les Émirats Arabes-Unis, je ne pense pas que l’on fera les prochaines phases, car justement, grâce à la phase 2, on a pu se rendre compte des besoins, et, dans notre cas, ça ne justifiera pas d’ouvrir un vrai bureau sur place. On a plutôt envie de développer des partenaires dans la région et d’avoir une présence sans la nécessité de déployer une grande structure. 

Éric Grebille : Tout ça est en réflexion, car, que ce soit pour la Corée du Sud ou les Émirats Arabes-Unis, on a développé pas mal de contacts assez sérieux et on rentre maintenant dans un temps un peu long pour préciser les idées, les projets et faire le tri dans les contacts. Je ne peux pas dire à l’heure actuelle si l’on va s’engager sur la phase 3 immédiatement ou si l’on finira par l’activer un peu plus tard. Il y a aussi un travail de faisabilité en interne pour voir quelles équipes on peut mobiliser et je suis ça de près car ça nous intéresserait de poursuivre sur cette démarche-là. 

 

Avez-vous déjà des options de développement suite au programme ICC Immersion ? Vous a-t-il apporté des contacts et des opportunités pour le futur ? 

David-Alexandre Chanel : On est toujours en discussion avec certaines personnes, notamment le Museum of the Future, un acteur qu’on a visité durant la phase d’immersion collective. On a un gros projet avec un artiste très connu, qui va se passer entre octobre et novembre et qui va rejoindre le musée pour les années à venir. Nous sommes encore en lien avec quelques autres acteurs et avons de potentiels projets à Dubaï, mais pour l’instant, il n’y en a pas d’autres qui ont été signés. 

Éric Grebille : Il y a de vraies opportunités qui peuvent se créer et nous sommes en discussion depuis plusieurs semaines avec deux acteurs rencontrés grâce à ce programme-là pour la partie Émirats Arabes-Unis. C’est la même chose pour la partie Corée, où nous échangeons avec trois acteurs actuellement. C’est encore un peu tôt pour dire ce que ça va donner mais, en tout cas, les contacts sérieux et les opportunités offertes sont les fruits de ce programme. 

A propos du programme ICC Immersion

Piloté par l'Institut français et Business France, ICC Immersion est un programme destiné aux entrepreneurs de la culture qui portent un projet innovant et souhaitent le développer à l’international sur un marché cible.

Les appels à candidature Danemark/Suède, Afrique du Sud et Mexique sont en cours. 

En savoir plus 

L'institut français, LAB