En 2024, vous avez vécu votre troisième édition à la tête de NewImages Festival. Quel regard portez-vous sur les avancées et les réalisations faites durant les dernières éditions ? 

C'était ma troisième édition, mais seulement la seconde que je programmais moi-même c’est-à-dire où j’ai suivi la programmation de A à Z (de l’ouverture des appels à projets à la sélection des œuvres en compétition et hors-compétition). Nous nous sommes ouverts à d'autres formats que les films en réalité virtuelle (VR), ce qui correspond au développement du marché, mais aussi aux évolutions des formes artistiques. Nous sommes actuellement le seul festival comprenant un marché professionnel dédié à 100% à l'immersion et avons surtout développé le lien avec les lieux culturels, les galeries d'art, les acteurs du spectacle vivant ou encore du jeu vidéo. Nous avons su renforcer et stabiliser ce volet professionnel, notamment avec l’appui de l’Institut français sur la partie internationale. Le challenge va être désormais d'optimiser l'exposition de notre événement pour le grand public : notre festival est gratuit pour lui et le restera. 

Comment jugez-vous la vitalité de la création immersive française actuellement ? 

Dans un contexte international où la concurrence devient de plus en plus forte, la création française a de l'avance grâce à la qualité et à la diversité de ses studios. Il est important de rappeler ici la mise en place des différents dispositifs de soutien du CNC et des institutions publiques, mais il faut néanmoins rallier nos forces pour conserver cette avance. Ces dernières s’appuient sur nos créateurs et notre organisation en réseau : nous travaillons ensemble et c'est cela que j'apprécie à mon poste. 

Parmi d’autres missions, le NewImages Festival souhaite appuyer la visibilité des œuvres à l’international. Vous collaborez d’ailleurs depuis 2018 avec l’Institut français, notamment à travers les Focus qui permettent à des professionnels étrangers de se rendre au Festival pour découvrir la création immersive française et rencontrer les acteurs français dans ce domaine. Quel est l’écosystème autour de NewImages Festival ? 

Nous avons collaboré au départ avec l’Institut français dans la mise en œuvre d’un programme annuel d’invitations de professionnels internationaux intitulé Focus. Cette initiative nous a conduit à développer notre propre dispositif d’invitation de professionnels internationaux : les Paris XN Days, toujours en partenariat avec l’Institut français. D’autres acteurs comme French Immersive Studios ou encore les distributeurs prennent part à cet événement afin d’être le plus pertinent possible par rapport aux besoins et enjeux de l’écosystème français. Environ vingt participants internationaux sont donc sélectionnés afin de participer à ce pré-programme exclusif de deux jours avant le festival. Ils bénéficient de rencontres inspirantes avec des talents français, visites de lieux, studios etc. et de divers moments de networking d’exception. 

En parallèle du Festival, vous déployez tout au long de l’année le NewImages Hub. Pouvez-vous parler de cette initiative ? 

Le NewImages Hub comprend deux volets : le premier volet se déroule à Paris et a pour but de renforcer l'écosystème français avec des ateliers pour les lieux de diffusion, les créateurs et les producteurs afin de les aider à rester à la pointe et vivre des moments d'échanges. Ce dispositif favorise les discussions dans un « safe space », où tout le monde est sur un pied d’égalité. Notre hub constitue une plateforme neutre, dans une logique d’intérêt général.

La deuxième partie porte sur l'international et s’inscrit dans notre partenariat avec l'Institut français et le réseau culturel français à l’étranger et ses partenaires, avec des dispositifs dédiés à la création et à la coproduction via la mise en place de résidences de création. 

Dans ce cadre, vous prenez part à des projets comme le XR Fall Residency – Vancouver 2024 ou la Résidence Quito – UDLA Immersive. Quels sont les avantages de ces résidences pour les lauréates et lauréats ? 

Les résidences sont mises en œuvre en faveur des créatrices et créateurs, avec également une aide à la mobilité et à la participation à des festivals ou tout événement prescripteur à l'étranger. Elles offrent une immersion locale et représentent un moment où il est possible de travailler dans de nouveaux contextes, d'être accompagné et de bénéficier d’une mise en réseau facilitée. 

Pour conclure, quels sont les enjeux auxquels le NewImages Festival va devoir prendre en compte dans les années à venir ? On imagine que vous préparez déjà l’édition 2025, souhaitez-vous nous en dire quelques mots ?

Il est important qu'en tant que réseau français, nous puissions collaborer ensemble pour nous renforcer dans un contexte de plus en plus concurrentiel. Il est également essentiel de rester ouvert à de nouvelles formes de création et modèles de collaboration, notamment avec les lieux de diffusion potentiels. Un autre enjeu est de développer et fidéliser le public. C’est pour cette raison que le festival demeure gratuit pour le grand public et que nous cherchons à obtenir le soutien d’un sponsor plus important. Un tel partenariat nous permettrait de financer l’exposition dans de meilleures conditions, de valoriser davantage les œuvres et d’être davantage attractif auprès des spectateurs - Rejoignez-nous du 9 au 13 avril 2025, au cœur de Paris, pour plonger dans l'avant-garde de la création XR où culture, arts vivants, jeux vidéo, IA et grandes thématiques sociétales contemporaines convergent dans une célébration unique de la créativité et de l'innovation.