Ce que j’aime dans le cirque, ce n’est pas tant l’aspect gymnique avec de grandes figures, que ces petites figures qui font que, d’un coup, un espace extraordinaire s’ouvre.

Un artiste inventif

Artiste de performance physique, créateur, ainsi que compositeur de musiques pour ses propres pièces, Tsirihaka Harrivel a suivi des études au Centre National des Arts du Cirque. Il a ensuite intégré le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris avant de démarrer une collaboration fructueuse avec la metteuse en scène et actrice Vimala Pons. Depuis 2006, ils se sont lancés dans des créations aux formes spectaculaires, qui tentent d’explorer les possibilités, les interdictions et les limites de la prise de parole mises en relation avec l’action physique, l’acte de cirque et son Histoire. 

Tsirihaka Harrivel et Vimala Pons sont artistes associés à Nanterre-Amandiers et au Centquatre-Paris, où ils ont présenté, de 2017 à 2019, une série de TESTS annonçant leurs prochaines pièces, Explosion, Slave to the Hit, Angela & Stephan, Tranquille, Conférence et Collection. En 2017, ils imaginent ensemble le spectacle GRANDE, qui devient un réel succès. Spectacle contemporain, créé avec la poésie d’images inédites et une écriture incisive, GRANDE a inventé des images, des humeurs et des musiques dans une performance aussi créative qu’étonnante. 

De nouvelles formes d’écriture

Tsirihaka Harrivel a mis en place un langage, qui a pour point d’ancrage le cirque et sa variété, notamment la variété des moyens, la variété des champs ou encore la variété des contraintes. En 2017, il est victime d’une chute accidentelle de 8 mètres survenue en plein spectacle lors d’une représentation de GRANDE. Sorti miraculeusement indemne de cet accident, il remonte sur scène un mois plus tard pour poursuivre la tournée de GRANDE. Sous l’influence de cet événement, il se met ensuite à explorer d’autres formes d’écriture. 

À partir de 2021, il élabore La Dimension d’Après, qui transfère le vertige du risque physique au dispositif mis en place. Ici, ce sont une vidéo de chute, un écran qui tombe, une précision de partition ou encore un détournement de séquenceurs dédiés à la musique électronique, qui s’expriment sur scène. Depuis 2020, Tsirihaka Harrivel travaille sur l’idée d’un spectacle sans acteur.ice à travers le cycle Arcade | Sentimental, un ensemble d’installations immersives à la frontière des jeux d’arcade, des jeux de massacre, de l’agrès de cirque et de la voyance. 

Un artiste lauréat de la Villa Kujoyama

Dans Arcade | Sentimental, Tsirihaka Harrivel déploie sept installations aux scénographies et machineries propres, qui invitent le spectateur à entrer, à presser le bouton et à crier le plus fort possible. L’artiste veut créer de l’interaction avec les spectateurs et les faire devenir acteurs de l’installation. Il entend également continuer à questionner le corps via les nouvelles technologies, à travers notamment ses réactions aux vibrations des machines. 

Tsirihaka Harrivel est lauréat dans la section cirque de la Villa Kujoyama 2024. Durant sa résidence, il a créé un spectacle, qui a été joué à la Ménagerie de Verre les 6 et 7 février 2025. Au cœur de cette œuvre, il a cherché à étudier le lien entre cirque et arts martiaux à l’endroit de la violence convoquée, ou magnifiée dans une transformation radicale mais aux traces toujours visibles.