La chorégraphe et interprète Leïla Ka est lauréate du concours « Danse élargie »
Publié le 26 septembre 2022
Révélée en 2018 grâce à son éblouissant solo Pode ser, la chorégraphe et interprète Leïla Ka vient de remporter le concours Danse Élargie, organisée par le Théâtre de la Ville avec le soutien de l’Institut français. Elle a été récompensée pour sa nouvelle création, Bouffées, où l’on découvre cinq femmes en lutte avec un chagrin à la fois immense et libérateur.
En mettant des mots sur ce que l’on ressent, on devient assez fragile.
De l’interprétation à la chorégraphie
Après avoir débuté avec la danse urbaine, Leïla Ka participe à un tremplin organisé par l’Adami qui lui permet d’être repérée par Maguy Marin qui la recrute pour reprendre la mythique pièce May B. Cette expérience lui donnera envie d’enchaîner immédiatement sur la création de son propre spectacle.
Créé seule en studio à Saint Nazaire, d’où elle est originaire, Pode ser est un solo où elle explore différents genres et traite du thème de la difficulté à se libérer des carcans pour se révéler à soi-même. Un spectacle intense, où elle apparaît dans une iconique robe rose, qui sera primé cinq fois à l’international dès sa création en 2018. S’y déploie une forme de théâtralité sans paroles autour de laquelle elle poursuivra ses expérimentations avec sa seconde création en duo, C’est toi qu’on adore, qu’elle interprète avec Jane Fournier Dumet, et qui sera souvent présentée en diptyque avec Pode ser.
Ressaisir le mouvement à travers ses limites
Autodidacte, Leïla Ka, dont le parcours détonne au sein d’un milieu très structuré et codifié, aime raconter des histoires sans mots, à la fois intimes et collectives. Elle explique ainsi que sa pratique explore le fait « les corps parlent de carcans, d’oppressions, de dominations, de classes, d’assignations », et découle d’une « envie d’envoyer balader tout ce qui m’entrave ». D’où l’envie de se déprendre du langage pour en inventer un nouveau, grâce au mouvement.
La danse de Leïla Ka transforme ainsi le plateau en un lieu où désirs et identités entrent en conflit et tentent de se déprendre d’eux-mêmes pour se ressaisir. Dans ce théâtre de l’âme féminine, la chorégraphe déploie une poétique du mouvement qui montre le corps « se battre avec et contre ses limites ».
Une nouvelle création pour la rentrée
Accompagnée par le réseau Tremplin, qui soutient les chorégraphes émergents, jusqu’en 2024, Leïla Ka est également artiste associée au Centquatre et au Théâtre de l’Etoile du Nord. Pour le concours Danse Élargie, organisé par le Théâtre de la Ville de Paris et soutenu par l’Institut français, elle a créé le spectacle Bouffées, qu’elle interprète au côté de quatre autres danseuses. Vêtues de robes à fleurs, elles essuient leurs joues inondées de larmes, porteuses d’un chagrin à la fois profondément intime et à la portée universelle. Un spectacle dénué de musique, car la chorégraphe considère que « le souffle est chargé d’un sens dramaturgique fort et fait entendre l’intime, il rend palpable ce territoire ». Présenté seul ou en dyptique avec les précédentes créations de Leïla Ka, Bouffées entame une longue tournée à la rentrée prochaine.
Leïla Ka dans ARTE en scène
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