
DJAZAÏR’DOCS
KRYSALIDE DIFFUSION (Lille, France) et NVA - NOUVELLE VAGUE ALGERIENNE (Souk Ahras, Algérie) ont initié le programme DJAZAÏR’DOCS pour renforcer et valoriser la création documentaire innovante en Algérie. L’Institut français et la Ville de Lille ont soutenu ensemble ce projet dont la résidence d’écriture qui s’est tenue à Tlemcen (Algérie), ville partenaire de Lille, en juillet 2022.
Mis à jour le 19/12/2022
2 min
DJAZAÏR’DOCS cherche à renforcer la professionnalisation de talents algériens émergents dans le cadre d’un programme complet, de l’écriture au montage, jusqu’à la diffusion et l’accompagnement des films lors de débats citoyens en Algérie, en France et dans de nombreux festivals partenaires dans le monde. C’est un programme collectif qui s’appuie sur la participation de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel algériens, sénégalais et français expérimentés dans le champ du documentaire pour accompagner tous les stades de cette action. « DJAZAÏR’DOCS » est une proposition alternative et complémentaire de soutien à la création documentaire existante en Algérie.
Cette année, ce sont 6 auteurs-cinéastes algériens qui ont été sélectionnés pour leur engagement personnel, la qualité de leur projet et leur potentiel cinématographique : Allia Louiza BELAMRI, Ghyzlène BOUKAÏLA, Mourad HAMLA, Rima KERKEBANE, Assia KHEMICI, Khaled KHEMIS.
Lors de la résidence d’écriture à Tlemcen, les quatre autrices et les deux auteurs algériens ont été accompagnés par le réalisateur et producteur sénégalais Mamadou Sellou Diallo tout au long de leur processus créatif pour les mener de l’intuition d’une forme à l’élaboration d’un film à réaliser.
D’une durée d’une semaine, les tournages se sont déployés successivement dans plusieurs villes d'Algérie. Les cinéastes étaient accompagnés par une équipe technique de professionnels expérimentés de l’image et/ou du son documentaire.
Les films issus du programme DJAZAÏR’DOCS 2022 vont constituer une première collection unique d’oeuvres permettant d’accéder à de nouveaux regards sur l’Algérie contemporaine. Ensuite, ils seront largement diffusés en Algérie dans le cadre d’un plan de valorisation des œuvres en 2023. Les films seront également proposés à des festivals partenaires au Canada, en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne, au Portugal, en Egypte et au Sénégal.
DOCUMENTAIRES DJAZAÏR’DOCS #1
CE QUE L’ART NE DIT PAS
Réalisation : Mourad Hamla
Image : Mourad Hamla / Son : Houcine Mellal
Tournage à Azzazga et Alger
Synopsis : Remdane, Nassim et Amina sont trois artistes, différents dans la discipline et dans leur démarche. Ils parcourent tout de même des cheminements psychologiques semblables lors de leur activité artistique. À travers leur parcours, nous allons découvrir ce qui se passe chez l’artiste au niveau psychologique pendant la réalisation de son œuvre jusqu’arriver à sa forme finale où l’artiste devra faire face à une audience quasi absente en Algérie. « Ce que l’art ne dit pas », est un besoin personnel de faire un film qui dénonce l’hypocrisie du public, et met en lumière la fragilité de l’acte de créer, et la vulnérabilité de l’artiste. Le film va suivre trois protagonistes qui composeront un seul avatar (le personnage du film), il représente les créateurs des œuvres et l’œuvre elle-même qui dit tout haut ce que l’on pense tout bas.
KHAMSINETTE
Réalisation : Assia Khemici
Image : Sonia Kessi / Son : Assia Khemici
Tournage à Timimoun
Synopsis : « khamsinette » est un voyage retour à Timimoun au sud saharien Algérien. J’ai rencontré cette ville dans une expérience de documentaire sonore. Je reviens pour mettre des images sur ses sons. Je rentre à Timimoun par la grande rue principale el Mendjour qui m’appelle encore, où j’entends les voix de l’Hadja Meryama et ses voisines qui après les travaux du jardin potager m’accueillent dans leur cercle. C’est une première rencontre avec la culture Zénète et une langue qui disparaît faute de transmission.
AMANI
Réalisation : Khaled Khemis
Image : Khaled Khemis / Son : Azdine Abdessalem
Tournage à Batna
Synopsis : Amani c’est une jeune femme forte : Elle est albinos et elle est mal voyante Le film raconte une histoire humaine particulière qu’elle veut entamer une expérience sociale dans le cadre d’une installation et qui raconte son parcours mais qui met à l’épreuve des gens pour qu’ils essayent de ressentir dans cette installation sonore, visuelle et tactile ce que c’est que perdre la vue. Le film permettra aussi de raconter le parcours d’une jeune femme, Amani, qui est aller au-delà de son handicap, a su contourner la difficulté d’être albinos pour devenir une femme d’exception.
EL BARAKA
Réalisation : Rima Kerkebane
Tournage à Alger
Synopsis : Estere est une jeune femme de 24 ans, c’est la maman de David 6 ans et Rose 1 mois. Elle est congolaise et habite à Alger. Elle est venue à l’âge de 14 ans en Algérie en traversant le désert. Elle habite maintenant au milieu des siens dans une grande maison regroupant la communauté congolaise et camerounaise. Ce film nous livrera le doux témoignage de cette maman courage remplie d’espoir à travers ce lieu fragile, chaleureux et plein de solidarité, d’humanisme et d’ambiance.
JBALIQS
Réalisation : Allia Louiza Belamri
Tournage à Alger
Synopsis : Ce film fait le portrait de Jbaliqs un jeune artiste Algérien, étudiant et passionné de sociologie linguistique, au look tout droit sorti d’une photo du vieil Alger. Suivit sur les réseaux sous le pseudo de Jbaliqs, il remet au goût du jour la musique traditionnelle Andalouse et Chaabi en y apportant la fraîcheur et l'audace de sa jeunesse grâce à des mises en scènes originales, drôles et décalées. En suivant Jbaliqs dans ses randonnées et ses rencontres musicales on découvre le vieil Alger, son âme profonde, ses vestiges, sa jeunesse décalée, ses vieux qui préservent tant qu’ils peuvent des musiques et des traditions de paroles vivantes mais méconnues, l’on rencontre aussi Wassim, le jeune homme qu’il est ; tiraillé entre son amour des traditions et du patrimoine et sa soif d’inconnu et de renouveau... Le désir d’exil est une brûlure que l’artiste vit quand la solitude l’envahit et qu’il se sent rejeté et incompris par ses parents et par sa famille, son cas n’est pas isolé. Wassim représente à lui seul la tourmente de grande partie d’algériens tiraillés entre amour des traditions et du patrimoine et quête d’inconnu et de renouveau.