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Suzette Project, WET° 2020
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© Nicolas Verfaillie

La jeunesse théâtrale chaque année au WET°

Le WET° (acronyme de Week-End T°) devait se tenir du 27 au 29 mars pour un enivrant tourbillon de spectacles. Annulé du fait de la crise sanitaire du Coronavirus Covid-19, il est finalement reporté du 16 au 18 octobre prochain. Petit tour d'horizon sur ce festival totalement dédié à la jeune création contemporaine venue de France et d'ailleurs, organisé pendant deux jours au Théâtre de l'Olympia et sur cinq autres scènes de la ville de Tours.

Mis à jour le 30/03/2020

2 min

Au WET° la fraîcheur et l'audace s'affirment dès la première ligne du manifeste de l'évènement : « un festival de jeune création porté par de jeunes créateurs. » La dizaine de spectacles présentés chaque année est ainsi sélectionnée par les membres de l'ensemble artistique du Théâtre de l'Olympia, siège du Centre Dramatique National (CDN) de Tours. Ces cinq comédiens et comédiennes issus des écoles nationales et des conservatoires de la Région Centre-Val de Loire sont accueillis au CDN toute l'année afin de peaufiner leur approche du métier.

Le WET° constitue un moment central où s'affirment leurs choix artistiques et la singularité de leur vision du théâtre. Cet engagement en faveur des jeunes créateurs explique le succès d'un festival foisonnant qui s'est très vite imposé auprès des spectateurs et des programmateurs comme un lieu de découverte majeur.

Émergence et fidélité

Depuis la première édition en 2016, les organisateurs du WET° portent une volonté forte. Au-delà de toute considération technique ou financière, leur credo consiste à ne montrer que des créations proposées par des auteurs de moins de 30 ans, qui en sont souvent aux prémices de leur réflexion théâtrale. Cette démarche constitue parfois une prise de risque en braquant les lumières sur des productions jeunes à tous les sens du terme. Elle s'accompagne aussi d'une réelle fidélité à des auteurs invités à grandir avec le festival.

Venu en 2017, pour présenter Le Roi sur sa couleur, le comédien et metteur en scène Hugues Duchêne devait être accueilli cette année dans une autre configuration, celle de la compagnie Le Royal Velours, pour présenter Je m'en vais, mais l'État demeure. Cette pièce politique, dont le mouvement perpétuel se nourrit des soubresauts de l'actualité, connaît un succès grandissant partout où elle passe. Dans un registre différent, Blaise Pettebone avait fréquenté le festival en tant que comédien au sein du collectif Colette, lors de la présentation de Pauline à la plage (2016). Trois ans plus tard, c'est en tant que metteur en scène qu'il devait revenir pour affirmer un regard tranchant dans un Toi tu creuses aux airs d'enquête sociale, oscillant entre fiction et improvisation. De tels compagnonnages demeurent essentiels pour des auteurs qui peinent parfois à montrer leurs travaux.

Jeunesse(s) d'ici et d'ailleurs

Autre constante du festival, son ouverture sur l'international afin d'offrir un large panorama des préoccupations de la jeune création européenne. C'était le cas lors des précédentes éditions, avec les spectacles de la metteuse en scène belge Justine Lequette (J'abandonne une partie de moi que j'adapte en 2018) ou du collectif bruxellois Wow ! (Piletta remix en 2017). En 2020, la 5e édition ne devait pas faire exception avec la présence d'un des piliers de la nouvelle scène géorgienne, Data Tavadze, qui était invité à présenter pour la première fois en France une de ses créations au sein du Royal District Theatre : l'ambitieux et lyrique Women of Troy.

La géographie du WET° dessine surtout un territoire esthétique inédit où s'expriment les interrogations de la jeune garde. Depuis plusieurs années, le théâtre documentaire, mêlant fiction et documents d'archives venus de différents supports (photos de famille, vidéos, extraits d'actualité, etc.), se taille une place de choix dans la programmation. En 2020, le Suzette project de la Daddy Cie ! ou la Maryvonne du Collectif Nouvelle Hydre devaient s'inscrire dans cette démarche.

D'autres avaient prévu de s'investir sur le terrain de l'intime afin de redéfinir les contours d'un genre, comme l'acteur issu de la classe libre du Cours Florent Simon Falguières, avec son Journal d'un autre qui étire les limites du « seul en scène » pour l'amener loin des conventions habituelles du genre.

Pour tous ses créateurs, le WET° constitue chaque année un écrin inestimable, le lieu d'une reformulation de leur désir. Un moyen surtout d'affermir leur embarcation, avant de partir naviguer sur des eaux plus tumultueuses encore.

L'Institut français et le projet

25 programmateurs étrangers étaient invités par l'Institut français au WET°, dans le cadre de son FOCUS prévu du 25 au 30 mars 2020. Le festival et le Focus ont été reportés du fait de la crise sanitaire du Coronavirus Covid-19.

L'institut français, LAB