
Lancement du Festival International de théâtre de Milos
Dédié à la jeune création, le Festival international de théâtre de Milos se déroulera du 11 mai au 9 juin 2019. Un Centre européen de la jeune création théâtrale verra le jour au même moment.
Mis à jour le 07/05/2019
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Le théâtre antique de Milos, restauré en 2015, et qui fait face à la baie et aux montagnes ; les mines de soufre de Thiorikia, aujourd’hui abandonnées ; les mines de soufre d’Aggeria, l’une des plus grandes mines du monde, toujours en exploitation : ce sont ces trois lieux, mêlant civilisation et industrie, qui accueilleront, au cœur de l’archipel des Cyclades, du 11 mai au 9 juin, les cinq compagnies européennes qui participent à la première édition du Festival international de théâtre de Milos. Trois des cinq pièces présentées ont été créées pour le festival : elles sont le fruit de 99 jours de travail en résidence, depuis décembre 2018, avec les acteurs non professionnels du Théâtre d’Adamatas.
Un théâtre participatif
À la tête du festival se trouve Solal Forte, jeune comédien formé au cours Simon, à l’école Florent puis au Conservatoire National de Paris, qu’il termine en 2017. Ce jeune acteur de 26 ans a déjà une riche carrière cinématographique et théâtrale à son actif, sous la direction notamment de Florian Pautasso, Zabou Breitman ou François Cervantès.
Le festival dont il assure la direction artistique est centré sur une réflexion sur le « mouvement » : « Je souhaite en tant qu’artiste questionner la question du Mouvement et du rapport à l’autre : celui qui vient, celui qui part et celui qui reste. » L’idée est de rassembler, au sein d’un théâtre participatif, tourné avec bienveillance vers le spectateur, de créer, sur le plateau et autour, un espace ouvert de partage et d’échange, et de renouer le lien social fragilisé par les inquiétudes de notre époque. Solal Forte cherche ainsi à redonner au théâtre sa forme de communauté et à raviver cette force individuelle et collective d’agir sur le monde.
Collectif et mouvement
Cette volonté de collectif s’incarnera dès l’ouverture du festival, les 11 et 12 mai, avec Rûya, une création du Français Tolgay Pekin réalisée en collaboration avec huit interprètes amateurs de l’île, plongés dans un univers surréaliste où masques et formes plastiques déploient le thème du mouvement.
Le 18 mai, ce mouvement sera géographique, avec Clean City, d’Anestis Azas et Podronos Tsinikoris. Ce premier spectacle invité porte la parole des existences chahutées de cinq migrantes venues à Athènes pour chercher un avenir meilleur, qui se retrouvent femmes de ménage malgré leurs diplômes, leurs métiers et leurs talents d’avant.
Ces différents rapports d’éloignement et de rapprochement seront explorés dans Ne vois-tu rien venir ?, création de Solal Forte, programmée les 24 et 25 mai, réalisée à partir d’une compilation de textes inspirés par la distance entre l’intime et l’ailleurs.
Transit Cabaret, de la compagnie belge Six Faux Nez, mêlera, les 1er et 2 juin, théâtre, musique et danse pour mettre au jour, sans mots, les étrangetés de la condition humaine quand celle-ci oublie la nécessité de vivre avec l’autre.
Enfin, La Mémoire des mythes, mis en scène par Roman Jean-Elie et inspiré de deux œuvres grecques, La Meurtrière d’Alexandre Papadiamantis et Léthé de Dimitri Dimitriadis, achèvera les 8 et 9 juin, cette exploration du mouvement avec un questionnement sur la place qu’occupent les morts en nous. Troisième et dernière création du festival, le spectacle est basé sur la recherche corporelle et le travail vibratoire de la voix.
Tout au long du festival, le public sera accompagné dans son trajet jusqu’au théâtre antique par une performance – promenade : Je suis le concept / des morceaux tombants, par la Cie Performance Project du Centre de la Danse & du Théâtre de Milos.

Soutien d’une nouvelle scène de créateurs
Solal Forte et l’équipe qui l’entoure – Federico Rinaldi, coordinateur, Roman Jean-Elie, metteur en scène et Nikolitsa Angelakopoulo, assistante mise en scène et traductrice – ne visent pas seulement la création d’un festival pérenne. Ils cherchent également le développement sur le long terme de résidences de création, avec pour ligne d’horizon le tissage d’un réseau européen plus vaste. Le Centre européen de la jeune création théâtrale a été mis sur pied dans cet objectif : construire un maillage de résidences européennes pour promouvoir un nombre croissant de créations, de collaborations, de coproductions, et devenir une référence internationale pour les jeunes créateurs.
Le choix d’établir en Grèce cette première pierre d’un théâtre qui tente d’interroger le monde n’est pas anodin : l’envie sans doute pour l’équipe de replonger aux racines sociales et politiques du théâtre antique et faire de la scène un lieu qui ne soit pas que divertissement mais aussi questionnements et échanges.


Le Festival international de Milos bénéficie du soutien de l’Institut français.