
Le projet "Situations" représente la France lors de la 23ème Triennale de Milan 2022
Invitée par le ministère italien des affaires étrangères et de la coopération, la France est représentée, lors de la 23e édition de l’exposition des Arts Décoratifs et de l’Architecture Moderne de la Triennale de Milan (15 juillet - 11 décembre 2022), par un projet porté par les designers Pablo Bras, Juliette Gelli et Romain Guillet. Organisée par l’Institut français, la section française s’intitule Situations. Stratégies pour habiter l’instable : phénomènes, événements, coïncidences.
Mis à jour le 25/08/2022
5 min
« Unknown Unknowns. An Introduction to Mysteries »
Placée sous le commissariat de l’astrophysicienne Ersilia Vaudo, la Triennale de Milan a cette année pour thème Unknown Unknowns. An Introduction to Mysteries (Inconnus inconnus. Une introduction aux mystères). Il s’agit d’une invitation à faire discuter les arts et les sciences, à détourner notre regard des certitudes anthropocentriques, à se laisser surprendre et à se sentir fragiles devant l’immensité́ des mystères de l’univers, des océans, de la conscience mais aussi de nos corps, des villes ou encore des forêts.

Une nouvelle génération de designers français
Constituée autour du designer Pablo Bras, l’équipe pluridisciplinaire lauréate du concours lancé par l’Institut français pour la section française de la Triennale est également composée de Juliette Gelli (graphiste, plasticienne et scénographe) et de Romain Guillet (scénographe et designer). Après avoir esquissé un principe de commissariat et un concept scénographique, Pablo Bras a invité Juliette Gelli et Romain Guillet pour formaliser à « six mains » sa pensée initiale.
Le résultat est un espace crée à trois, qui véhicule l’esprit d’une nouvelle génération de designers français pour qui le design va au-delà de l’objet et permet d’interroger le monde qui nous entoure.

Situations. Stratégies pour habiter l’instable : phénomènes, événements, coïncidences.
En réponse à la thématique de la 23e édition de la Triennale de Milan, le projet présenté par la section française veut trouver des pistes pour habiter l’instable. Pour Pablo Bras, Juliette Gelli et Romain Guillet, il faut avant tout observer l’actuel afin d’en épuiser toutes les combinaisons possibles plutôt que de se tourner vers l’inconnu ou inventer de nouveaux mondes.
Situations s’intéresse aux interactions entre les objets. Que se passe-t-il lorsqu’ils sont combinés ? Si l’on peut facilement connaître un objet – sa forme, sa teinte, son poids – il est en revanche bien plus difficile de déterminer ce qui se passe lorsqu’il se trouve à côté d’un autre élément. Cette incertitude est rendue visible par la section française en montrant les objets comme des stratégies, alors que le design les montre généralement comme des produits censés résoudre des problèmes identifiés.
La sélection des objets s’est effectuée selon différents critères : en premier lieu leur utilité au sein de l’exposition, deuxièmement, l’économie de matière ou de geste qu’ils représentent, et troisièmement leur provenance d’entreprises françaises, qu’elles soient individuelles (designers indépendants et indépendantes) ou collectives (entreprises).
Cette sélection s’appuie sur deux volontés fortes :
- Faire cohabiter des pièces industrielles anonymes et des pièces dites « d’auteur », afin de réconcilier deux types de design qui se côtoient peu ;
- Mettre sur un même plan des éléments naturels et des objets industriels.
L’exposition s’articule autour de trois grands moments. L’introduction est avant tout une invitation à considérer l’idée de « situations ». La seconde partie, elle-même composée de plusieurs sous-espaces, présente des objets disposés sur un décor de briques. Enfin, la troisième partie documente la fabrication de la scénographie et de certaines pièces.

Une exposition responsable
Toute l’exposition a été pensée, de son approvisionnement à son démantèlement, de manière réflexive et économe. Elle est un moment de convergence, où se retrouvent à un moment donné des objets en attente de leurs vies futures.
L’exposition comporte notamment un citronnier, qui, s’il pousse convenablement, permettra à l’installation d’atteindre un jour la neutralité carbone. Les dépenses énergiques sont d’ailleurs recensées dans un bilan carbone, qui clôt le recueil d’exposition.