
Open-studios en ligne #4 – Juin 2021
À l’occasion de ces open-studios en ligne, parcourez virtuellement les ateliers des treize lauréats de l’Institut français à la Cité internationale des arts du 2e trimestre 2021. Des bijoux en métal au long métrage de fiction, en passant par le théâtre documentaire, découvrez une variété de projets dans toutes les disciplines artistiques, portés par des artistes venus du monde entier.
Mis à jour le 09/05/2022
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Atelier 5451. Brunna Laboissière Ferreira (Brésil – Cinéma)
Dans ses œuvres, Brunna Laboissière s’intéresse particulièrement à l’interaction entre le corps et l'espace, jusqu’à devenir le miroir l’un de l’autre. À travers les deux projets qu’elle réalise pendant la résidence, l’artiste cherche les perceptions qui peuvent émerger du croisement des expériences de personnes qui viennent des « pays du Sud ». Le court-métrage « J’attends le jour de notre indépendance », coréalisé avec Bruna Carvalho Almeida, est une correspondance entre les réalisatrices et une jeune fille rencontrée lors du Hirak en 2019, mouvement contestataire à Alger. Le long-métrage « Entre les temps » (en développement) est une recherche sur les différentes facettes d'une ville : de sa surface à ses souterrains qui connectent les mémoires d'ici et d'ailleurs.
Atelier 8205. Špela Volčič (Slovénie - Photographie)
Les musées, les parcs zoologiques et les jardins, systèmes complexes qui façonnent le monde d’aujourd'hui, n'ont jamais été plus sacrés et divins que leurs modèles originaux. Les méthodes d’aménagement des parcs doivent chercher l’osmose entre l’environnement naturel et artificiel ainsi que la part de naturel dans l'artificiel. Les parcs sont conçus entre architecture et paysage afin de trouver une certaine harmonie et former une symbiose. Le travail s'articule autour de l'idée de la classification du visible comme qualité structurelle de la photographie. Les photographies explorent les thèmes de la création, de l'interprétation et de la réinterprétation de la réalité, de la mémoire et de l'expérience humaine, ainsi que l'impact des hommes sur leur environnement.
Atelier 8207. Catarina Marto (Portugal - Arts visuels)
La réalisation de dessins (en cours), à partir des collections de paléobotanique – des fossiles des premières plantes, en particulier du Carbonifère (entre environ -350 et -300 millions d’années) — du Museu de Geociências (I.S.T.) à Lisbonne et du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, s’inscrit dans la problématique de l’Anthropocène et incorpore un questionnement sensible sur la relation de l’humain avec les plantes, leur histoire et leur statut (dénigré) dans la culture occidentale contemporaine. Les plantes du Carbonifère dormant depuis, dans la Terre, constituent aujourd’hui une partie des énergies fossiles. Elles ont absorbé un excès de CO2 qu’il y avait dans l’air, offrant les conditions pour la vie animale. Il s’agit du même CO2 que l’on relance, par combustion, dans l’air.










Atelier 8209. Hernán Hernández Kcomt (Pérou - Arts visuels)
Contrairement au paradigme moderne, qui sépare le monde naturel et celui des Hommes afin d'instrumentaliser le premier, les pandémies ont montré que la relation entre les corps humains, les animaux et l'environnement est faite de continuités plutôt que de ruptures, d'identités, d'échanges constants et de symbioses. Aujourd'hui, à l'heure où des concepts comme l'immunité collective brouillent les frontières entre les corps, il est nécessaire de considérer la planète comme un organisme faisant partie de l’ère Anthropocène. Je cherche donc à identifier les processus de déforestation et ceux des dommages pulmonaires transmis par l'accélération des échanges mondiaux – comme la Covid19 – à travers des animations générées par des images satellites de la forêt amazonienne. Il s'agit d'un travail en cours pour une installation qui établira différentes relations entre études anatomiques et géographiques.

Atelier 8211. Martha Bouziouri (Grèce - Théâtre)
« La Cité des enfants perdus » est un projet de théâtre documentaire s'intéressant à la radicalisation de jeunes Français et Belges à travers le regard de leurs mères. Qui sont ces jeunes garçons et filles ? À quoi ressemblait leur vie avant qu'ils ne quittent leur foyer pour la Syrie et d'autres pays déchirés par la guerre ? Comment en sont-ils arrivés à s’engager dans une cause faussée, ancrée dans la haine et la violence aveugles ? Quelles promesses leur a-t-on faites et quelles désillusions ont-ils vécues ? Que pouvons-nous faire, en tant que société, pour assurer un avenir plus solidaire et optimiste aux citoyens de demain ? S’appuyant sur les témoignages de mères de jeunes radicalisés, « La Cité des enfants perdus » sera interprétée par de jeunes artistes qui suivront le parcours de ces « enfants perdus » et raconteront l’histoire de ces enfants ordinaires qui auraient pu être les nôtres.

Atelier 8215. Bonaventure Madjitoubangar (Tchad – Théâtre)
« Les Cris du Silence » est un projet qui a pour objectif de faire un focus sur deux grandes villes-capitales : N’Djamena et Paris, via le regard de jeunes femmes tchadiennes. Les barrières invisibles, construites sur les préjugés religieux, économiques et ethniques, baignent dans le quotidien des citoyens et particulièrement celui des plus fragiles. En France, dans un contexte économique tendu, l’arrivée de migrants, plus ou moins légitimes, n’est pas forcément vue d’un bon œil par la population française. Pour ces nouveaux et nouvelles venu-e-s, de divers horizons, l’Eldorado européen ne tient pas toujours ses promesses et des rêves de retour s’installent. La nostalgie culturelle et identitaire envahit celles et ceux qui n’arrivent pas à trouver leur place et à réagir de façon constructive, jusqu’à une profonde dépression parfois.

Atelier 8218. Cristina Rosenberg (Argentine – Design graphique )
« L’acte de dessiner par écrit n’est pas d’inclure le noir mais de soustraire et d’éliminer la lumière », dit Adrian Frutiger. Les caractères d’imprimerie qui ont habillé l’Histoire ont laissé dans l’ombre des personnes, événements et lieux. Ma recherche entend se concentrer sur l'histoire des femmes qui ont travaillé sur ces caractères et qui, malgré cela, sont restées invisibles, et privées de leur profession à différentes époques. Sur la base de cette recherche, je m’efforcerai de créer une typographie expérimentale, prenant les « contre-formes » des lacunes de l'Histoire et en les faisant dialoguer avec les voix typographiques des femmes, dans les rues d'aujourd'hui.







Atelier 8305. Rudolf Samohejl (République Tchèque – Arts visuels)
« J’écrivais mon projet et repérais des lieux de tournage pour ma nouvelle vidéo Les Châteaux de l’Union européenne. L’objectif de la vidéo est la recherche artistique mesurant combien l’existence du monde virtuel est affectée par les conditions physiques et historiques du site et vice versa. Pour mieux aborder le sujet, j'ai conçu un plateau de jeu pour figurines de 35 mm. En outre, j’ai mis en place une intervention publique pour la construction de la Cité. Présentation publique de mon livre artistique Plane Dreams (Artmap2019) à La Maison de l’Ours et, en parallèle, exposition à la Galerie Jocelyn Wolff suite à la visite de l’atelier par la galeriste. »










Atelier 8324. Marwah AlMugait (Arabie Saoudite – Arts visuels)
« Un chat, six chiens et quatre anges » est une nouvelle qui tourne autour de la notion de perte, de la capacité à s'adapter et de l'idée d'aller de l'avant, soulevant des questions sur l’attachement. Cette histoire explore comment, nous, humains, sommes souvent incapables de nous détacher de notre passé. Qu'est-ce qui nous ramène sans cesse à ce passé ? Nous complaisons-nous dans notre propre vulnérabilité ? Comment traiter tous ces flux d'émotions contradictoires dans un mode de vie au rythme effréné ? Comment chacun a une manière différente de s'exprimer ? Et surtout comment passer à autre chose ?
Ce projet de recherche a donné lieu à une performance à la Cité internationale des arts, en collaboration avec Anelisa Stuurman aka Annalyzer, Abo Gabi, Lisa Boostani, Babi Fontana, Wenke Schladitz, Sbusiso Gumede, Mona Varichon, Xabiso Vili, Victor Costa, Špela Volčič, Samira Saidi et Andreas Gogol. La performance a été filmée simultanément par 5 caméras différentes.










Atelier 8401. Marie-Clémentine Dusabejambo (Rwanda – Cinéma)
BENIMANA est un long-métrage fiction, dont l’histoire se déroule en 2012 au lendemain du génocide des Tutsi de 1994. Une période où le pays sort du silence pour juger les criminels dans les procès traditionnels : la parole de la victime contre celle de son bourreau. Ce projet est une tentative visant à comprendre les retombées émotionnelles et psychologiques des générations plus âgées sur les plus jeunes lorsque les stéréotypes et les hypothèses se heurtent à la réalité, ainsi que le coût des efforts à fournir pour coexister à nouveau dans une ère post-conflit.

Atelier 8408. Bastien Kebert (Haïti – Musique)
BARIKAD LANMOU est un récit d'histoire immédiate sur les derniers évènements politiques en Haïti. Ce projet met l’emphase sur l’affectivité et la solidarité dans les lieux de revendications et propose quelques notes d'érotisme. « J’ai pris la décision de décrire la raison pour laquelle les militants populaires n’ont pas peur de donner leur vie : l’amour pour leurs proches et l’amour du pays. Ce projet a été réalisé avec une guitare basse, un saxophone, une trompette, des percussions que nous avons confectionnées nous-mêmes et ma voix. » Cet album contient 13 musiques.

Découvrez l'album "Barikad Lanmou"
Atelier 8415. Rodriguez Tankoua Nganji (Cameroun – Théâtre)
Rodriguez développe une pièce de théâtre futuriste, nommée Dark City, qui projette le spectateur à l’année 2200. L’argent n’existe plus. La rareté de l’air fait de l’oxygène la nouvelle monnaie. En effet, tous les problèmes actuels des villes liés à la préservation de l’environnement, à la pollution, et à la gestion des ressources ont conduit les politiques à prendre des décisions radicales sur les usages des populations. C’est un dialogue entre deux personnages asymétriques en tous points. L’un détenteur du droit de vie ou de mort (parce que possédant des réserves d’oxygène), et l’autre dépourvu de tout, sinon de sa conscience des conditions drastiques de vie auxquelles les populations défavorisées sont confrontées.

Atelier 8510. Philisa Zibi (Afrique du Sud – Pluridisciplinaire)
Philisa Zibi est une artiste multidisciplinaire qui utilise photographies, bijoux et sculptures en métal tissé. Son travail explore le symbolisme sacré, la géométrie, et la recherche sur les cosmologies africaines constitue une part importante de son art. Le projet, réalisé lors de sa résidence à la Cité internationale des arts, explore le symbole de la spirale dans la nature et se dirige vers la physique et le fonctionnement de l'univers. Son processus artistique s’intéresse aux formes asymétriques et symétriques pour examiner les schémas mathématiques d'ordre et de chaos sous-jacents à la création d’objets physiques. Les représentations visuelles sont des explorations de la mythologie, des théories de la négritude et des invocations. La combinaison d'objets métalliques miniatures et de photographies permet une approche surréaliste et une liberté d'imagination. L'interaction entre l’orfèvrerie et le langage visuel est une conversation qui explore les perspectives métaphysiques africaines.

Lauréats du programme de résidences de l'Institut français à la Cité internationale des arts, les treize artistes sont en résidence à Paris au 2ème trimestre 2021 (avril – juillet). Chaque année, près de 70 artistes sont accueillis en résidence avec le soutien de l’Institut français sur le site du Marais, à Paris.
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