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Arts de la rue / Cirque / Marionnette
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Stoyan Dechev - Event Horizon (2019) - aluminium and inox
Crédits
© Olivia Mihaltianu

Open-studios en ligne #5 – Octobre 2021

Quinze résidents du programme de l’Institut français à la Cité internationale des arts accueillis au troisième trimestre 2021 (juillet-octobre) vous emmènent à la découverte de leurs ateliers et de leurs nouvelles créations. Photographies, vidéos, témoignages… la 5e édition des open-studios en ligne offre un panorama sur une pluralité de projets artistiques : cinéma brésilien et sri lankais, illustrations et peintures birmanes ou encore musique folklorique ghanéenne.

Mis à jour le 09/05/2022

15 min

Atelier 1703. Bart (Birmanie – Arts visuels)

Mon œuvre se situe à la croisée entre les illustrations et les posters, les peintures, et les sculptures. Il est difficile de définir précisément le type de support que j’utilise, car je le choisis en fonction des émotions que j’essaie de susciter. La junte militaire a fomenté un coup d’État dans mon pays d’origine, la Birmanie, le 1er février. Les opposants, les civils ou quiconque osait résister se faisait tirer dessus et enfermer. J’ai fui la Birmanie, car je n’y étais pas en sécurité et je suis arrivé à la Cité internationale des arts le 10 juin. J’ai contemplé mon vécu, j’y ai réfléchi et créé toutes mes dernières œuvres en réaction à l’escalade constante d’événements critiques qui se sont enchaînés dans mon pays (des bombardements de la guérilla au gouvernement fantôme du peuple qui a déclaré une guerre défensive contre la junte le 7 septembre).

 

Dancing on Your Grave © Bart
I’ll Bring the Wine_You Bring Extreme Retribution © Bart.jpg © Bart
Light Em Up © Bart.jpg © Bart
Omen 1 © Bart
Omen 2 © Bart
The birth of Nat Thamee © Bart
Triumph © Bart

Atelier 5411. Jules Romain Djihounouck (Sénégal – Danse)

À travers la pièce “Niit” je souhaite mettre en lumière les enfants autistes et trisomiques, pleins de vie, plaider leur cause le temps d’un spectacle en espérant qu’il puisse être vu par beaucoup et participer aux changements de mentalités. J’aimerais faire prendre conscience aux spectateurs que la société délaisse des êtres humains et qu’il faut aujourd’hui cesser de les ignorer, les mépriser mais au contraire, tout faire pour les intégrer à la communauté, leur apporter l’amour dont ils ont besoin, du bonheur et de l’espoir.

Sortie de résidence IF Saint Louis, novembre 2020 © imag'in'action
Sortie de résidence IF Saint Louis, novembre 2020 © imag'in'action
Sortie de résidence IF Saint Louis, novembre 2020 © imag'in'action
Performance à la cité internationale des Arts de Paris
Crédits
jules romain Djihounouck

Atelier 5451. Muvindu Binoy (Sri Lanka – Arts visuels / Cinéma)

« La survie du fragile » est un projet de poème visuel - toujours en cours - dans lequel je parcours Paris avec ma caméra. Une plongée dans la vie de ces jeunes nés en France de parents sri lankais dans les années 2000 ; une rencontre avec les rebelles et les artistes de la nouvelle jeunesse. Il s’agit du journal vidéo que je tiens pour documenter ma vie à Paris. Visions hallucinatoires et images oniriques s’y entremêlent et brouillent la frontière entre fiction et réalité. Une contemplation contemporaine de la fragilité et de la vulnérabilité où la mort est plus près que jamais.

01_Survival of the Fragile © Muvindu Binoy.jpg © Muvindu Binoy
02_a screen grab from the film © Muvindu Binoy
03_a screen grab from the film starring Usha Jey © Muvindu Binoy
04_a screen grab from the film starring Usha Jey © Muvindu Binoy
05_a screen grab from the film © Muvindu Binoy
06_a screen grab from the film © Muvindu Binoy
07_a screen grab from the film © Muvindu Binoy
08_a screen grab from the film © Muvindu Binoy

Atelier 8114. Papa Abdou Gueye (Sénégal – Théâtre)

« Les hommes de la rumeur » (titre provisoire) est une adaptation du bouleversant roman sénégalais De purs hommes, le premier à aborder de manière frontale la question explosive de l’homosexualité en Afrique subsaharienne. En toile de fond le Sénégal, et son lot de paradoxes… Parler d’homosexualité soulève toujours un débat. C’est une question qui touche le cœur même des hommes, à leur être profond, leur identité, leur histoire, leur héritage. Le roman de Mbougar Sarr ne parle pas seulement des homosexuels mais aussi de ceux qui les acceptent, de ceux qui les rejettent, de ceux qui se posent des questions à leur sujet. Il est une description de la société sénégalaise sans jugement, où l’opinion et l’expression de chacun comptent.

Les hommes de la rumeur - Papa Abdou Gueye

Atelier 8123. Yunis (Égypte – Musique)

J’explore dans le projet « Orouj » la structure musicale unique et la forme visuelle distinctive qui pourrait dériver des chants Takhmir et rituels patrimoniaux (Zār), par l’alliage des instruments et rythmes traditionnels avec les sons et effets électroniques modernes, ainsi que par l’analyse des éléments de l’esthétique visuelle et leur recréation sous une forme authentique et contemporaine. La question principale soulevée dans ce projet est le traitement du patrimoine artistique dans ses périmètres de simulation et de reproduction.

Yunis et une cinquantaine de danseurs professionnels, scène ouverte
Yunis et une cinquantaine de danseurs professionnels, scène ouverte
YUNIS © Alessandra Carosi
YUNIS © Alessandra Carosi

Atelier 8124. Tjaša Črnigoj (Slovénie - Performance)

Tjaša Črnigoj est metteuse en scène de théâtre. Elle a lancé et dirigé un laboratoire transdisciplinaire appelé THROUGH THE EYES OF THE OTHERS organisé à la Cité internationale des arts en août et en septembre, suivi d’une présentation publique le 22 septembre. Des artistes de différentes disciplines ont exploré de manière créative le même sujet. Chacun d’entre eux a présenté ses œuvres de façon périodique et les autres ont apporté une réponse aussi bien verbale que créative. L’objectif du laboratoire pour les artistes était d’envisager leurs propres créations du point de vue de leurs pairs et de prendre plus de distance par rapport à leurs propres œuvres afin de les voir telles qu’elles sont. Le thème abordé était l’AMOUR. L’amour comme construction sociale contraignante, comme source de pouvoir et comme phénomène biologique et corporel. 

© DR Cité internationale des arts
Les artistes qui ont participé au laboratoire : Designer graphique, Illustratrice & Printer Cristina Rosenberg (Argentine), actrice Garance La Fata (Suisse), Tjaša Črnigoj, musicien & chanteur Gethcé Pierre (Haïti) et l'artiste Grace Grothaus (USA). © Grace Grothaus
© DR Cité internationale des arts
© DR Cité internationale des arts
© DR Cité internationale des arts
© DR Cité internationale des arts
© DR Cité internationale des arts
© DR Cité internationale des arts

Atelier 8205. Stoyan Dechev (Bulgarie - Arts visuels)

« Le zèbre » est un projet collaboratif mené par Stoyan Dechev et Olivia Mihaltianu. Il suit le sentier précédemment battu par d’autres couples d’artistes comme Cristo et Jeanne Claude, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely et bien d’autres artistes qui ont travaillé et vécu à Paris pendant un moment. Le projet fait également écho à la culture cinématographique et aux techniques de tournage des films qui utilisent Paris comme décor, de la nouvelle vague aux productions récentes. Il s’inspire aussi d’autres événements historiques et culturels qui ont eu lieu dans la ville ces derniers temps. Au cours de leur résidence à la Cité internationale des arts, les deux artistes ont exploré la ville pour observer les objets et récupérer les matériaux, les gestes, les attitudes et les pratiques communes des Parisiens dans leur relation aux espaces publics : leurs promenades en ville, leurs flâneries, leurs sessions de shopping, leurs pique-niques, leurs danses, les sans-abris, la circulation et le stationnement, les véhicules de tournage, les manifestations de rue... Tout cela a été assemblé dans « Le zèbre », un projet hybride qui mélange performances, installations, dessins, photographies et vidéos. 

 

Image
Le zèbre, Paris 2021 ( Zèbre de Paris)
© Stoyan Dechev et Olivia Mihaltianu

Atelier 8209. Wiyaala (Ghana – Musique)

« Lantaa, Suntaa, Nuntaa » était le thème d’un atelier de fusion organisé le 15 septembre 2021 à l’auditorium de la Cité internationale des arts par Wiyaala (Ghana), Viktoriia Vitrenko (Ukraine) et Felipe Rossi (Brésil). Traduit du waale, la langue du nord du Ghana, ce thème signifie « Venez ensemble, aidez-vous les uns les autres, aimez-vous les uns les autres ». C’est dans cet état d’esprit que les artistes ont collaboré afin de donner naissance à un camaïeu mêlant musique folk africaine, techniques vocales abstraites et jazz.

 "Lantaa Suntaa Nantaa" - a fusion workshop with Viktoriia Viktrenko Ukraine, Wiyaala Ghana and Feli

8211. Jared Onyango (Kenya – Danse)

Pendant ce séjour, je me suis interrogé sur différents états de mon corps : l’immobilité, et les mouvements (particulièrement les spirales). J’ai aussi exploité le concept des chemins : ce qu’ils peuvent être, ce qu’ils signifient. Je les représente par des spirales, des vagues et des mouvements elliptiques. J’ai observé la manière dont le corps crée des formes et les propage dans l’espace sous forme de gestes, de pas, de promenades et de courses qui se dirigent vers les chemins ou en repartent. J’ai tracé des chemins qui partent de la direction opposée au sol et se croisent au centre avant de repartir vers leur point de départ, suivant toujours le même itinéraire. Je les ai reproduits encore et encore jusqu’à ce qu’ils convergent vers le sol et forment des motifs géométriques semblables à des spirales. Je les fais passer les uns sur les autres là où chacun d’entre eux ouvre un horizon particulier qui est modifié, sinon complètement brouillé par les chemins successifs. Ils se déploient de manière fragmentée, hésitante, mais persistante ; suivant une trajectoire circulaire et spiralée.

Atelier 8211. Jared Onyango (Kenya – Danse)

Atelier 8305. Flávia Neves (Brésil – Cinéma)

Dans le premier traitement du scénario de Temps Du Pouvoir, le monde post-apocalypse peut être envisagé comme un nouvel âge d'or pour la vie, qui renaît, invincible, et regagne des territoires que l'humanité, dans son invasion impitoyable et prédatrice, avait transformé en désert. Des survivants du peuple Xavante se déplacent à travers les étendues arides de la région Centre-Ouest afin de reprendre possession de leurs terres ancestrales, du Cerrado et de leur vie. La rencontre avec le monde indigène ne nous remet pas à un passé, mais nous transporte vers l'avenir.

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Amanajé o mensageiro do futuro, 2018 © Kam Filmes.png
© Kam Filmes

Atelier 8324. Leor Grady (Israël – Arts visuels)

« Souvenirs parfumés » (titre provisoire) est le prolongement de ma recherche sur les plantes odorantes (et d’une série de bouquets floraux composés précédemment) et de l’Architecture. Le projet inclut la production de parfums réalisés à partir de ces plantes, un flacon de parfum en verre inspiré de dessins d’une maison, et une vidéo. Les bouquets d’herbes parfumées et de plantes médicinales, telles que la Ruta chalepensis, le myrte et le basilic sont cultivés dans les arrière-cours de nombreux Juifs arabes (Mizrahi) en Israël. Ils les utilisent chez eux au quotidien et lors de rituels traditionnels. Cette œuvre renferme une tradition migratoire culturelle liée à la terre. Le plan de la maison s’inspire des souvenirs d’enfance de mon défunt père. C’est celui de sa maison d’enfance au Yémen - après l’avoir quittée en 1949, il n’a jamais pu la revoir. Le plan est constitué à partir du souvenir d’un enfant de 10 ans mis à l’échelle. Un autre élément s’ajoutera plus tard au projet : une vidéo artistique reposant sur des impressions de tissus inspirées des bouquets floraux. 

Réaliser ce projet revient à extraire un parfum qui a migré pour en imprégner l’architecture. « L’architecture » des flacons de parfum m’inspire. Ces objets que l’on emporte avec nous et qui portent en eux des souvenirs, une identité.

Leor Grady © DR
Leor Grady © DR
Leor Grady © DR
Leor Grady © DR
Leor Grady © DR
Leor Grady © DR

8414. Gethcé Pierre (Haïti – Musique)

Durant ma résidence artistique à la Cité internationale des arts j’ai travaillé sur plusieurs projets personnels et collectifs en collaborant avec d’autres artistes résidents. J’ai co-écrit et composé une chanson intitulée « Se zantray nou kap Rache », rendant hommage aux victimes des catastrophes naturelles et humaines qui ont eu lieu ces dernières années partout dans le monde et en particulier à Haïti. J’ai également composé trois chansons originales pour le projet « Through the eyes of others » mené par Tjaša Črnigoj, et collaboré avec l’artiste slameuse congolaise Orakle à l’occasion du festival les traversées du Marais.

Atelier 8414. Gethcé Pierre (Haïti – Musique)

Atelier 8415. Staloff Tropfort (Haïti – Théâtre)

« Nan Govi : Cathédrale des cochons » est un projet qui consiste à créer une mise en scène sur le texte Cathédrale des cochons partant du rituel vodou haïtien « Rele Nan Govi ». C’est une expérimentation de rencontre entre vivant et mort. Ce rituel permet à un oungan, prêtre vodou, de faire réapparaitre en esprit, à l’aide de prières et de chants, un être mort après une année et un jour. Mon travail laboratoire consiste à interpréter l’aspect physique et sonore d’un esprit ou de l’esprit d’un mort. Ceci avec comme matière, les mythes créés autour de la mort en Haïti. Un mort a sa manière de parler, de pleurer, de marcher…

 

« Nan Govi : Cathédrale des cochons »
Crédits
© Orion Média Group

Atelier 8503. Tinno Circadian (Uruguay – Arts visuels)

Le projet de résidence (travail en cours) est une installation. Il s’agit de la suite d’une enquête et d’une expérimentation menées à Montevideo autour de l’œuvre de Lautréamont « Los cantos de Maldoror ». Mon œuvre associe des assemblages, des sculptures, des peintures numériques, des éléments audiovisuels et des installations. Je travaille avec des matériaux de récupération très variés : des déchets technologiques et industriels, des déchets biologiques, des archives digitales. Les pièces qui composent l’œuvre sondent les limites de l’organique et de l’inorganique et opèrent dans une frontière floue entre le monde « réel » et « virtuel » en existant à la fois sous forme physique et sur internet. Hybrides de matériaux organiques et technologiques, ces assemblages symbiotiques tentent de désactiver une rationalisation anthropocentrique et dualiste, et de remettre en question nos certitudes sur les choses qui nous entourent. 

 

Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress @ Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian
Tinno Circadian studio view-work in progress © Tinno Circadian

Atelier 8510. Orakle Ngoy (République Démocratique du Congo – Musique)

Le projet « plume d’orakle » a pu être réalisé grâce à un temps d’isolement nécessaire à la réflexion, à l’approfondissement de recherches et à la connaissance de mes propres aspirations. J’ai mis à profit cette résidence pour m’immerger dans mes créations, explorer diverses pratiques, faire des rencontres pour ouvrir mon champ de création et développer de nouvelles idées, de nouveaux projets d’écriture. Le projet s’est concrétisé par une performance à l’auditorium de la Cité internationale des arts, le 4 septembre 2021, dans le cadre du programme les traversées du marais, avec le collectif LA BUSE et en collaboration avec les artistes résidents de la cité : le danseur Jules Romain Djihounouck (Sénégal) et le guitariste Gethcé Pierre (Haïti).

Atelier 8510. Orakle Ngoy (République Démocratique du Congo – Musique)
Crédits
© Orakle Ngoy, Gethcé Pierre
L'Institut français et les artistes

Chaque année, près de 70 artistes venus du monde entier sont accueillis en résidence avec le soutien de l’Institut français à la Cité internationale des arts, sur le site du Marais à Paris. À la fin de chaque résidence, les artistes ouvrent virtuellement les portes de leur studio pour partager leurs recherches artistiques et leurs créations. Les open-studios en ligne offrent un témoignage d’une grande variété de résidences dans toutes les disciplines artistiques.

En savoir + sur le programme de résidences à la Cité internationale des arts

 

L'institut français, LAB