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Jardin urbain, Pocket Park
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© Soly Volná

Pocket Park au Burkina Faso

Projet d’espace vert en réponse à la densification urbaine, Pocket Park veut penser l’écologie et l’urbanisme dans une vocation créative et collective. Il entend lier création artistique et respect de l’environnement.

Mis à jour le 11/05/2020

2 min

À l’heure où les grands évènements culturels ne sont pas envisageables, il semble essentiel de se tourner vers des projets à plus petite échelle qui construisent brique par brique le lien social et durable. Pocket Park – le « parc de poche » – en français, est l’un d’entre eux. Ce projet d’espace vert a été lancé en 2018 sur des parcelles réduites ou abandonnées en réponse à la densification urbaine par l’association JUMP (Jeunesse unie pour un mouvement positif).

Réflexion sur les modes de consommation

L’association JUMP introduit dans le dialogue public une réflexion sur les modes de consommation. Elle rassemble des jeunes professionnels de tous horizons : artistes, architectes, artisans, designers, informaticiens, danseurs, jardiniers, sociologues, soudeurs et bien d’autres. Ensemble, ils portent d’une même voix le choix de faire de la créativité un facteur d’intégration sociale, en particulier auprès de jeunes issus de milieux défavorisés. Ils posent un regard panafricain sur l’éducation informelle, l’environnement et les systèmes urbains durables pour une compréhension mutuelle et une unité sociale.

C’est en 2018, dans le quartier de la Patte d’Oie à Ouagadougou, que les membres de JUMP et des volontaires lancent les prémisses d’un premier jardin urbain. Aujourd’hui, le projet a pris une tournure transdisciplinaire et a pour objectif de résoudre un problème majeur du quartier : les inondations saisonnières et l’élévation du niveau de l’eau souterraine.

L’association JUMP lance en 2020 une série d’ateliers participatifs pour amorcer ce chantier et réaliser une création paysagère constituée en de petits aménagements de verdure et de mobilier urbain.

Sensibiliser à l’impact de la pollution

Le premier de ces ateliers est le « Studio Poubelle », en avril 2020. Sous la direction des designers Kader Kaboré et Sahab Koanda, les huit participants conçoivent des poubelles en matériaux recyclés et réutilisables, adaptés au plein air et respectant les règles sanitaires. Des ateliers qui ont permis à la population d’expérimenter et de regarder les outils disponibles sous l’angle de leur potentiel créatif et de leur utilisation durable.

Tout au long de l’année 2020, un travail d’assainissement des réserves urbaines est également mené, avec l’accompagnement de la municipalité de Ouagadougou, pour revitaliser ces espaces publics envahis de décharges illégales. Il permet de valoriser l'espace public et de lui redonner un avantage aux yeux de ses habitants.

Pocket Park se poursuit en octobre avec un atelier organisé en Éthiopie, « Hands on the Pocket Park » à la Ethiopian Institute of Technology à Mekelle (School of Architecture and Urban Planning) et à la Gondar University à l’occasion des ateliers annuels organisés avec le studio unlimitedJCA, sous la direction de Michaela Solnická, architecte, et Souleymane Ladji Kone, co-fondateur de JUMP.

Coopération transafricaine, réponse aux inégalités sociales

De Ouagadougou à la pointe Est de l’Afrique, le projet Pocket Park soutient la coopération transafricaine et met en réseau des architectes et des designers africains. Un programme plus vaste qui vise à promouvoir le verdissement, les liens communautaires, la sécurité et à poursuivre l'assainissement des réserves urbaines.

Agir collectivement pour le bien commun qu’est la santé environnementale, proposer de nouveaux modèles de consommation et des manières d’habiter originales sont autant de valeurs d’exemples et de partage qui résonnent particulièrement aujourd’hui avec l’importance de repenser nos habitudes et de faire face à l’insécurité en maintenant les libertés.

À son échelle, Pocket Park nous montre qu’il est possible d’adresser une réponse aux inégalités sociales indissociables des inégalités environnementales. Un exemple encourageant pour une pensée globale.

L'Institut français et le projet

Le projet Pocket Park bénéficie en 2020 du soutien de l’Institut français dans le cadre de son dispositif Appui aux opérateurs de la société civile Afrique et Caraïbes.

L'institut français, LAB