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© JC LETT

Résidences NAFAS : neuf artistes libanais à l’honneur en Région Sud

Dans le cadre du programme NAFAS, 100 résidences d’artistes libanais en France, l’Institut français vous invite à découvrir les artistes, traducteurs et designers libanais qui seront accueillis en résidence à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Hyères et Cassis, avec le soutien de la Région Sud.

Mis à jour le 09/05/2022

5 min

Trois traducteurs en résidence à l’ATLAS – CITL (Arles)

Collège International des Traducteurs Littéraires © ATLAS-CITL
Vocabulaire européen des philosophies feuilletage © Le Robert
Extrait de la traduction du livre d'Alain Badiou, Métaphysique du bonheur réel © Mohamad Matar © Mohamad Matar
Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours © Albin Michel
Extrait de la traduction de l'ouvrage Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours © Ghazi Berro
Le corps des bêtes, Andrée Wilhelmy © Radio-Canada / Hamza Abouelouafaa

MOHAMAD MATAR

29 novembre 2021 au 26 février 2022

Au cours de sa résidence, Mohamad Matar poursuit deux travaux en cours : la traduction des entrées éthiques du Vocabulaire Européen des Philosophies – Dictionnaire des Intraduisibles, et la rédaction du dernier chapitre de sa thèse sur Alain Badiou visant à traduire en arabe les concepts mathématiques fondamentaux du philosophe. Bien qu’il consacre une grande partie de son temps à la langue française, Mohamad Matar n’a jamais voyagé en France. Cette résidence lui offre une réelle occasion de rencontrer et échanger avec des traducteurs présents à la maison van Gogh, des philosophes et des professionnels du livre implantés dans un territoire prescripteur, avec la maison d’édition Actes Sud notamment, et ainsi prendre part à la vie culturelle de la ville d’Arles et ses environs.

BRUNO BARMAKI

29 novembre 2021 au 26 février 2022

Bruno Barmaki développe un projet de traduction du français vers l’arabe des textes issus de deux ouvrages : la pièce de théâtre Sofia Douleur, de Laurent Gaudé et le roman Le Corps des Bêtes, d’Audrée Wilhelmy. Ces deux textes abordent la question de la découverte de la sexualité, les tabous sociaux qui l'entourent et les dislocations, personnelles et collectives, qui en découlent. Cette thématique est peu explorée dans la littérature du monde arabe, où le corps reste sujet à des violences physiques, verbales et morales souvent indicibles ou inexprimées. Le lauréat envisage une alternance des dialogues, de la narration poétique et de la prose, liant l’oralité́ de la langue vernaculaire libanaise à celle plus littéraire de l’arabe classique.

GHAZI BERRO

29 novembre 2021 au 26 février 2022

Ghazi Berro a pour projet de traduire en arabe l’ouvrage Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours sous la direction d’Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora. Cette encyclopédie a rassemblé cent-vingt auteurs de nationalités diverses afin d’analyser les relations tour à tour fécondes ou tumultueuses entre juifs et musulmans. Ce projet de traduction, mené par un collectif supervisé par Ghazi Berro, se veut en faveur d’une solution équitable et pacifique du conflit palestino-israélien et d’une meilleure compréhension entre les cultures.

 

Art, danse et mer à la Fondation Camargo (Cassis)

Vue de Camargo depuis la mer © Viviana Peretti
Extended Sea, 2017, Video still, Nesrine Khodr © Mark Khalife
Capture d'écran, prise le 21-03-2021 à Ramlet el Bayda, Beyrouth © Alia Hamdan

NESRINE KHODR

5 novembre 2021 au 4 février 2022

Le temps de résidence accordé à Nesrine Khodr au sein de la Fondation Camargo lui permettra d’exploiter le cadre de la mer sur place pour poursuivre son projet de performance vidéo, dans lequel l'immersion dans l'eau est un élément récurrent de ses recherches et une méthode de travail à part entière. Le projet vise à explorer la signification des gestes artistiques pour tisser le contexte et la temporalité d'événements majeurs et traumatiques exprimés par les expériences personnelles et collectives.

ALIA HAMDAN

15 novembre 2021 au 14 février 2022

Alia Hamdan explore également le thème de la mer dans ses recherches. Le musée de la danse et de la mer est un projet pluridisciplinaire, centré sur la danse et la mer comme objets d’une mémoire du présent. Ce projet prend acte de la manière dont le contexte politique libanais affecte les coordonnées spatiotemporelles du geste et propose de conceptualiser un musée immatériel et personnel, orienté vers un temps futur, en guise de réponse à ces altérations. 

 

Du 3bisf et Seconde Nature – Zinc (Aix-en-Provence) à la Villa Noailles (Hyères) : commissariat d’exposition, mode et jeune création

3bisf © JC LETT
MarMikhael Village © Ghassan Salameh
Clos Saint-Bernard dit Villa Noailles © Olivier Amsellem
“You become what you believe” © Mohamad Kishli

GHASSAN SALAMEH

10 janvier au 10 avril 2022

Pendant sa résidence au 3bisf et à Seconde Nature – Zinc, Ghassan Salameh développe un projet de recherche pluridisciplinaire intitulé « Distorsion », en réflexion depuis 2016, visant à remettre en question la représentation du monde par des pratiques cartographiques subjectives et altérées. En mettant en évidence la distorsion des cartes, Ghassan Salameh cherche à questionner les distorsions du monde faisant référence à la fracture sociale, coloniale, ou encore environnementale. Il souhaite produire un ensemble d’œuvres collectives avec des artistes en exil, dont le nombre s’accroit de jour en jour au vu du phénomène migratoire actuel dans le monde arabe, et réfléchir sur la signification de la solidarité internationale aujourd’hui.

MOHAMAD KISHLI

13 octobre 2021 au 10 janvier 2022

Le projet de résidence de Mohamad Kishli résulte de son expérience personnelle : un combat constant contre les stéréotypes omniprésents dans la société libanaise, en particulier dans les médias, qui affectent l’épanouissement des jeunes générations. Le titre de son projet “Fadi did not fail” est tiré d'une publicité libanaise qui raconte la réussite professionnelle de Fadi, un personnage fictif devenu ingénieur. Mohamad Kishli tourne en dérision cette publicité stéréotypée en réalisant un travail autobiographique qui met en exergue sa propre perception de la réussite loin des pressions sociales. Sa résidence à la Villa Noailles lui permettra de poursuivre ses recherches sur une collection personnelle, libre et colorée, et de rencontrer des professionnels de la mode. 

 

Les arts vivants à l’honneur aux Rencontres à l’échelle – B/P (Marseille)

Le Toit-terrasse de la Friche la Belle-Mai, Marseille © Caroline Dutrey
Eau De Toilette, Petra Serhal © Tara Sakhi
Performance "This is not a memorized script, this is a well-rehearsed story", Dima Matta, Beyrouth, février 2020, Zoukak Theatre © Madonna Adib © Madonna Adib

PETRA SERHAL

Janvier à mars 2022

Petra Serhal nous parle de l’odeur. « Eau de Toilette » est un projet artistique multidisciplinaire qui explore le pouvoir de l'odorat humain pour agir et communiquer avec le monde. L'odorat, opprimé par les États violents et instables, étouffé sous les masques en temps de pandémie, et oblitéré par la technologie, devient un acte politique. À travers le processus de recherche et l’installation de la performance, ce projet est pensé comme un moyen d'étudier les possibilités de l'odorat et la façon dont le sens et l'odeur peuvent entraîner le public vers une certaine narration.

 

DIMA MATTA

Janvier à mars 2022

Dima Matta qui puise, elle aussi, sa réflexion dans l’intime. La lauréate écrit une pièce autobiographique intitulée « An Uncurated World » qui aborde de façon très personnelle la violence conjugale au sein d’un couple homosexuel. La pièce questionne la fiabilité de la mémoire et le doute qui s’installe dans le récit d’une histoire toxique. L’impossible vérité se reflète également dans la structure de la pièce, prenant la forme d’une fiction.

L'Institut français et le programme

En soutien à la scène culturelle libanaise, l’Institut français, l’Association des Centres culturels de rencontre et l’Institut français du Liban se sont associés pour inviter 100 artistes libanais en résidence en France, au travers d’un programme d’urgence « NAFAS ». Co-financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de la Culture, et conçu en partenariat avec six collectivités territoriales, le dispositif de l’Institut français soutient la venue de résidents libanais au sein d’un réseau de structures hôtes. La Région Sud a souhaité s’investir dans cette opération d’urgence dans le cadre des liens de coopération méditerranéenne qui unissent de longue date le Liban et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quatre résidences de ce programme sont soutenues par le partenariat entre l’Institut français et la Région Sud.

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L'institut français, LAB