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C'est beau, la guerre, de Youssouf Amine Elalamy
Avec son dixième roman, C'est beau, la guerre (2019), Youssouf Amine Elalamy évoque la tragédie de conflits qui conduisent à l'exil. Par l'entremise de son personnage principal, des défunts reviennent à la vie et transforment l'art scénique en processus cathartique. Le livre a reçu le prix Orange du Livre en Afrique 2020.
Écrire et enseigner
Né en 1961 au Maroc, docteur en communication, Youssouf Amine Elalamy reçoit, en 1991, la prestigieuse bourse Fulbright pour poursuivre ses recherches sur le discours publicitaire. En association avec la New York University, il réalise en parallèle une formation en conception-rédaction publicitaire au Fashion Institute of Technology et à Parsons School of Design à New York. Après avoir séjourné trois années dans la Big Apple, il rentre au Maroc et publie son premier livre, Un Marocain à New York, en 1998.
Écrivant d'abord en français, puis en arabe et en anglais, Youssouf Amine Elalamy remporte, en 1999, le grand prix de littérature marocaine d'expression anglaise, puis le prix Grand Atlas pour son roman Les Clandestins, en 2001.
Auteur de plusieurs ouvrages (Paris mon bled, Même pas mort), il publie C'est beau, la guerre, en 2019 et poursuit, en parallèle, sa carrière de professeur en stylistique et médias à l'Université Ibn Tofail de Kenitra.
Un comédien en exil
Dans C'est beau, la guerre, Youssouf Alamine Elalamy narre le destin d'un jeune comédien qui embarque sur un bateau de fortune pour fuir son pays en guerre. Bientôt exilé, il est envoyé dans un camp de réfugiés où il rencontre des personnalités aussi diverses que variées. Il s'aperçoit très vite que toutes les femmes qu'il croise ont perdu un proche pendant le conflit.
Avec pour seule camarade d'infortune une poule, son expérience d'acteur en bandoulière, il décide d'utiliser son art pour réparer l'âme et le cœur de ces migrants. En visitant ces êtres déracinés, le héros s'emploie à faire revivre leurs disparus pour mieux tenter de les accompagner durant leur travail de deuil.
Une fiction polyphonique
Pour son dixième roman, Youssouf Amine Elalamy renoue avec les questions de deuil et d'honneurs rendus aux morts souvent présentes dans son œuvre. Tandis qu'il faisait renaître dans son précédent texte, Même pas mort, en 2018, son père disparu, il poursuit ici sa narration de l'exil, entamée dès la parution de son second roman, Les Clandestins, en 2000.
C'est beau, la guerre et sa polyphonie de ses protagonistes sont pensés comme un hommage aux réfugiés. L'auteur souhaitait y décrire une réalité différente des images destructrices de conflits publiées sur Internet en incarnant la conscience de ces femmes et de ces hommes chassés de leur quotidien.
Un auteur à la reconnaissance internationale
Depuis le début de sa carrière, les textes de Youssouf Amine Elalamy ont été traduits en arabe, anglais, espagnol, allemand, grec ou encore néerlandais et se sont imposés comme le point de départ de différents projets artistiques : alors que Paris mon bled a connu une adaptation musicale, Nomade, roman inédit, a été mis en scène sous le titre Un roman dans la ville, sous la forme d’une installation littéraire urbaine.
Récipiendaire de nombreux prix (Prix Grand Atlas, Prix Le Plaisir de Lire), l'auteur a reçu en juin 2020 le prix Orange du Livre en Afrique pour C'est beau, la guerre. Cette récompense a pour but de mettre en valeur l'édition africaine en accompagnant la promotion et la diffusion du roman au-delà de ses frontières.
L'Institut français est partenaire du Prix Orange du Livre en Afrique.