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Crowd, de Gisèle Vienne
Dans Crowd, la chorégraphe Gisèle Vienne met en scène 15 danseurs au cœur d’une fête déformée par la violence. Un spectacle de danse radical et polyphonique où le mouvement devient jubilatoire et cathartique.
Une artiste transgressive
Artiste-chorégraphe, Gisèle Vienne naît en 1976 à Charleville-Mézières. C’est dans sa ville natale qu’elle se forme en philosophie et en musique avant de s’inscrire à l'École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM). Sur place, elle rencontre le chorégraphe Étienne Bideau-Rey. Ensemble, jusqu’en 2004, ils signent des premières pièces de danse dont Showroomdummies (2001) qui entrera au répertoire du Centre Chorégraphique National (CCN) - Ballet de Lorraine douze ans plus tard.
Depuis, Gisèle Vienne ne cesse de s’entourer d’artistes aux qualités très différentes : le dramaturge Dennis Cooper, les musiciens Peter Rehberg et Stephen O’Malley ou encore l’éclairagiste Patrick Riou. Ses spectacles sont parcourus par des thèmes tels que l’art et le sacré, la mort ou encore le désir sexuel ; des motifs qu’elle questionne souvent avec subversion.
Histoire de la violence
Pièce de danse contemporaine, Crowd (2017) invite sur scène une quinzaine de danseurs à une fête improvisée. Scènes de rites, sacrifices, moments de séduction ou d’extrême violence : ensemble, le groupe expérimente différents états. En fond sonore, le set électro signé Peter Rehberg puise son inspiration dans la musique synthétique des années 1990.
Le nouveau Sacre du printemps
Pour écrire Crowd, Gisèle Vienne s’est réapproprié les thèmes qui traversent le ballet russe de 1913, Le Sacre du Printemps, d’Igor Stravinsky et Vaslav Nijinski, comme l’expression exacerbée de la violence et du désir. Pour cela, elle a travaillé avec minutie chaque mouvement. Les gestes des danseurs sont « retouchés » : ils sont saccadés, parfois racontés au ralenti, et souvent interrompus.
En empruntant un vocabulaire proche du hip-hop, Gisèle Vienne retranscrit physiquement des effets cinématographiques : le découpage, la saccade ou encore le slow motion prennent vie ; ils deviennent gestes.
Cap vers l’Asie
La création Crowd a été présentée au Singapour International Festival of the Arts/SIFA du 1e et 2 juin 2019. Le SIFA est le plus important festival des arts vivants à Singapour, avec 200 artistes de 15 pays accueillis en 2018 et plus de 55 000 spectateurs sur 17 jours. Le SIFA a aussi invité Gisèle Vienne à animer des master classes et à donner une conférence publique.
Gisèle Vienne est également invitée au Rohm Theater de Kyoto au Japon en vue de la transmission de Showroomdummies à des danseurs japonais à l’horizon 2020.
L’œuvre Crowd de Gisèle Vienne bénéficie de l’aide à projet IF Tournée qui vise à accompagner à l’étranger les tournées de compagnies ou d’artistes basés en France réunissant au minimum cinq dates, soit à l’échelle d’un pays, soit à l’échelle d’une région géographique (Asie, Océanie, Amérique du Nord, Amérique Latine, Europe, Afrique et Moyen-Orient). En savoir + sur l’aide à projet IF Tournée