1 min
Fin de l'Europe, de Rafael Spregelburd
Dans Fin de l'Europe, Rafael Spregelburd se joue du thème de la fin en usant d'un humour qui mêle ironie et cynisme : ne vaut-il pas mieux rire de tous ceux qui annoncent la fin pour tirer profit de la terreur qu'elle suscite ?
Auteur d’avant-garde
À la fois dramaturge, metteur en scène, producteur et acteur, Rafael Spregelburd est l'auteur d'un théâtre d'avant-garde, très reconnu en Argentine. Né en 1970 à Buenos Aires où il devient l'une des figures nationales du théâtre argentin d'après la dictature.
L'Argentin a depuis publié plus d'une trentaine de pièces de théâtre qui n'hésitent pas à mêler l'humour à de grandes questions politiques et sociales au sein d'univers de fiction délirants et grotesques. La plupart sont traduites en français aux éditions de l'Arche et représentées dans de nombreux théâtres mondiaux comme L'Entêtement jouée au festival d'Avignon et au Festival d'Automne à Paris en 2011.
Cette pièce venait alors clôturer L'Heptalogie, un ensemble de sept pièces inspiré des Sept Péchés capitaux de Jérôme Bosch, que Rafael Spregelburd revisite avec L'Inappétence, La Modestie, L'Extravagance, La Connerie, La Panique et La Paranoïa.
En finir avec la fin
Écrit et mis en scène par Rafael Spregelburd, Fin de l'Europe est un diptyque. La première partie, « L'Europe en pièce », fait de l'Europe une série télévisée sur le point d'être déprogrammée. La deuxième partie, « Autres pièces d'Europe », aborde en 10 petites scènes le thème de la fin – fin de la famille, fin de l'État-Providence, fin de la science, fin de la réalité... Chacune interroge à sa manière le mythe et le discours de la finitude mis au service d'intérêts politiques.
En déconstruisant ce discours, le dramaturge argentin interroge la complexité du monde, irréductible à tout discours simplificateur.
Le fruit d'un travail d'expérimentations
L'idée de Fin de l'Europe naît en 2012 alors que Rafael Spregelburd coordonne, à l'École des maîtres, à Udine, en Italie, le travail du laboratoire de recherche dramaturgique internationale.
Avec ses étudiants, le metteur en scène argentin choisit de travailler sur deux imaginaires : d'une part, la théorie du chaos, que Rafael Spregelburd place au cœur de son écriture, et d'autre part, la fin de l'Europe, une thématique encore très présente dans les médias en 2012 à la suite de la crise économique et institutionnelle dont le continent sort alors tout juste. Cette idée a surtout eu pour finalité, selon lui, de terroriser les gens. Fin de l'Europe et est le produit de cette période d'expérimentation théâtrale.
Une tournée européenne
Jouée par une troupe plurilingue, mêlant acteurs belges, italiens, français et portugais, Fin de l'Europe représente une Europe en action, différente de celle qui s'offre à voir dans les médias, celle-là même que le regard extérieur de Rafael Spregelburd scrute et dénonce : car l'Argentin estime qu'il a l'audace de poser à l'Europe des questions que les dramaturges européens n'osent peut-être pas aborder.
Créée en octobre 2017 à la Comédie de Caen, Fin de l'Europe a entamé une tournée européenne de six mois, du Teatro Stabile de Gênes au Théâtre de Liège, en passant par Le Manège à Maubeuge, la Comédie de Reims et, pour finir en mars 2018, au théâtre MC93 de Bobigny.
La création de Fin de l'Europe a été soutenue par l'Institut français en partenariat avec la région Normandie.
L’Institut français s’associe à 21 collectivités territoriales pour le développement des échanges artistiques internationaux.
En savoir + sur les programmes d'aide à projet en partenariat avec les collectivitiés territoriales.