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Ivoire, de Niels Labuzan
Alors que le rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémique) a révélé qu’un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction, Ivoire propose un « instantané » du trafic de défenses qui décime les éléphants, soulevant la possibilité d’un monde sans « interdits » et sans « grâce », comme le craint l’héroïne du roman.
Ivoire et Colonisation
Dans son premier roman Cartographie de l’oubli, Niels Labuzan racontait les massacres perpétrés sous le IIème Reich en Namibie à la fin du XIXe siècle. Ivoire souligne que la colonisation s’est souvent faite « au prix des éléphants » — bien avant le trafic de manganèse et d’uranium — et questionne l’histoire de l’Afrique et de ses régions australes.
Un roman en trois dimensions
Alors qu’une conférence internationale sur le commerce illicite d’espèces sauvages se prépare au Botswana, une opération visant à exposer une filière de trafic d’ivoire voit le jour, sous l’impulsion d’Erin, responsable d’une réserve naturelle, Bojosi, ancien braconnier devenu ranger, et Seretse, agent du ministère de la faune sauvage. Grâce à de fausses défenses équipées d’un système de traçage, l’équipe espère parvenir à reconstituer une carte des routes de l’ivoire.
Tout en soulevant des questions géopolitiques et philosophiques, Ivoire s’impose comme un roman à suspense, porté par une dimension poétique.
Voyage au cœur du Botswana
Après de longues recherches, Niels Labuzan s’est rendu au Botswana en 2017. Il y a découvert une terre inspirante, reconnue pour sa gouvernance et sa transparence, accueillant et protégeant plus de 130 000 éléphants. Au terme du voyage, l’auteur s’est rendu compte qu’il n’était pas venu comprendre le trafic d’ivoire, mais questionner le rapport de l’homme à l’animal sauvage, en regardant vivre les éléphants sur un territoire protégé.
Préserver l’équilibre du monde
On estime qu’il reste aujourd’hui moins de 450 000 éléphants en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du XXe siècle. Pourtant, Niels Labuzan souhaite garder espoir et met en valeur les mesures prises en faveur de la préservation de la faune sauvage. Ainsi, depuis 2016 le Botswana continue de mener une politique anti-braconnage active, soutenue par les associations locales, et la Chine a interdit le commerce de l’ivoire depuis 2018.
Niels Labuzan a séjourné au Bostwana grâce au programme Stendhal de l’Institut français en 2017. Le programme Stendhal permet à des auteurs français ou résidant en France de partir dans un pays étranger travailler à un projet d’écriture en lien avec le pays.