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La Petite vendeuse de soleil, de Djibril Diop Mambéty
Des garçons vendent des journaux à la sauvette quand, tout à coup, une petite fille s’en mêle… Une fable lumineuse à la portée universelle où le féminisme s’exprime à travers des actes de bravoure, et où le cinéma porte une vision du monde pleine d’espoir. Un film qui, vingt ans après la mort de son réalisateur, est devenu un classique du cinéma africain.
Le cinéaste de Dakar
Réalisateur né en 1945, mort à 53 ans, Djibril Diop Mambéty a tout au long de sa carrière promu et défendu le cinéma sénégalais. Issu du théâtre, pour lequel il a longtemps joué, le réalisateur tourne ses premiers courts-métrages — Contras’ city (1969) et Badou boy (1970) — avec l’aide du Centre culturel français de Dakar. Son premier long-métrage, Touki-Bouki (1973), décroche le Prix de la critique au Festival de Cannes l’année de sa sortie. Sorti après la mort de son réalisateur en 1998, La Petite vendeuse de Soleil paraît en 1999.
L'histoire d'une petite fille
À Dakar, la vente de journaux est réservée aux petits garçons. Mais Sili, jeune fille handicapée qu’un garçon bouscule, a soudain l’idée de braver les codes et de vendre, elle aussi, des journaux dans la rue. S’engage alors une lutte âpre et sans merci, pleine de rebondissements, où l’espoir, l’amitié et la solidarité finissent toujours par triompher.
Un conte social
Initialement pensé comme le deuxième volet d’une trilogie que Djibril Diop Mambéty n’aura pas eu le temps de terminer, La Petite vendeuse de Soleil s’inspire du conte populaire de Hans Christian Andersen La Petite Filles aux allumettes (1845) et de son adaptation en moyen-métrage par Jean Renoir La Petite Marchande d’allumettes (1928). Mêmes métaphores cachées dans l’apparition de personnages secondaires décisifs, mêmes ressorts quasi fantastiques venant bousculer un penchant assumé pour le réalisme social.
Un film qui s’adresse à tous les âges, où l’enfance n’est pas synonyme de naïveté, mais de force, d’amour et de volonté ; où le féminisme et le handicap ont tant de choses à nous apprendre ; où la misère n’est pas une fatalité.
Un succès posthume
Paru après la mort de son réalisateur, La Petite vendeuse de Soleil continue à être largement diffusé dans le monde. Présenté à Berlin en 1999, le film est aujourd’hui une référence du cinéma sénégalais et fait également partie des classiques du cinéma recommandés auprès des jeunes publics, tant pour sa représentation de l’enfance que pour les valeurs universelles qu’il véhicule.
La petite vendeuse de soleil, a été restauré par le CNC et la Cinémathèque Afrique qui en assure également sa diffusion. La Cinémathèque Afrique rassemble, à l'Institut français, un catalogue de plus de 1 600 films africains de 1960 à nos jours.