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Le capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty
Critique fournie de l'inégale répartition des richesses produite par le capitalisme, le livre de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, est devenu un véritable best-seller et une référence économique dans le monde entier.
Économiste et enseignant
Après une formation à l'École normale supérieure, Thomas Piketty soutient à 22 ans sa thèse de doctorat en sciences économiques, « Essais sur la théorie de la redistribution des richesses », préparée à l’École des hautes études en sciences sociales, dont il deviendra directeur de recherche en 2000. Depuis 2014, il enseigne à l'École d'économie de Paris, qu'il a contribué à créer.
Auteur de nombreux travaux sur les inégalités économiques (Les Hauts Revenus en France au XXe siècle, 2001 ; Le Capital au XXIe siècle, 2013), l'économiste français reçoit en 2013 le prix Yrjö Jahnsson pour sa contribution à l'étude de l'économie européenne.
Le capitalisme, créateur d'inégalités
Le problème de la répartition des richesses suscite de vifs débats dans notre monde actuel – un débat qui remonte au XVIIIe siècle et aux prémices du capitalisme. Certains pensent que les inégalités se creusent à mesure que la dynamique du capitalisme s'intensifie. D'autres avancent qu'une intervention contre l'accumulation du capital bouleverserait la réduction naturelle des inégalités, résultat d'un équilibre entre croissance, concurrence et progrès technique.
Au cours de cette étude érudite, Thomas Piketty montre que le développement du capitalisme, du fait d'une rémunération du capital plus élevée que la croissance économique, engendre mécaniquement des inégalités qui compromettent durablement les valeurs démocratiques de mérite et de justice sociale.
Un vaste travail statistique
Entendant se baser sur des chiffres précis plutôt que sur des arbitrages théoriques, l'économiste a consacré 15 années de recherche à la rédaction du Capital au XXIe siècle.
Remontant jusqu'au XVIIIe siècle, il examine l'évolution historique de la répartition des revenus et des patrimoines en analysant les données statistiques d'une vingtaine de pays répartis dans le monde, tels que la France, le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore le Japon. Sa conclusion va à l'encontre de la courbe de Simon Kuznets qui établissait, dans les années 1950, une relation harmonieuse entre le développement économique d'un pays et la réduction de ses inégalités.
Pour pallier les inégalités produites par l'accumulation du capital, Thomas Piketty préconise la création d'un impôt mondial sur le capital, ainsi qu'une estimation de la valeur des hauts patrimoines dans le but de les taxer.
Un succès planétaire
Sorti en France en 2013, Le Capital au XXIe siècle est traduit en anglais dès l'année suivante chez Harvard University Press sous le titre Capital in the Twenty-First Century.
Avec plus de 2,5 millions d'exemplaires vendus dans le monde en quatre ans, le livre devient un véritable best-seller, fait rare pour un essai d'économie comptant près de 1 000 pages.
Considéré comme une nouvelle référence économique sur le thème du partage des richesses, l'ouvrage de Thomas Piketty soulève les réactions des plus grands économistes de la planète, à commencer par l'Américain Paul Krugman, Prix Nobel d'économie 2008, qui qualifie l'ouvrage dans un article du New York Times « d'étude la plus importante de l'année 2014, voire de la décennie ».
Le Capital au XXIe siècle a été traduit en serbe, polonais, bulgare, albanais, espagnol, néerlandais, letton, hindi, tamoul, mongol, tchèque, finnois, arabe et bengali avec le soutien de l'Institut français.
Par ses programmes d'appui à la traduction, l'Institut français participe à la diffusion des sciences humaines de langue française dans le monde entier.