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Les Divas du Taguerabt, de Karim Moussaoui
Dans son dernier court-métrage, Karim Massaoui tire le portrait des Divas du Taguerabt. Ces fascinantes chanteuses du désert apparaissent comme un mirage au cinéaste, en quête de saisir les pratiques culturelles de l’Algérie.
Karim Moussaoui
Fils d’une professeure de français et d’un ingénieur en chauffage et climatisation, le cinéaste Karim Moussaoui naît en 1976 à Jijel en Algérie. Il grandit dans une cité en banlieue d’Alger et assiste, adolescent, aux premières violences de la guerre civile. Il étudie le commerce et l’anglais, tout en cultivant sa cinéphilie au vidéoclub qu’il fréquente assidûment. En 2003, il réalise son premier court-métrage, Petit Déjeuner, assiste au tournage de Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004) et monte un ciné-club avec ses amis.
Sa carrière décolle véritablement avec son moyen-métrage Les Jours d’avant (2015), sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, dont Locarno et aux César. Fort de cette exposition il signe en 2016 son premier long-métrage En attendant les hirondelles, présenté en avant-première à Cannes. Considéré depuis comme un cinéaste prometteur, Karim Moussaoui devient l’un des représentants d’une nouvelle scène cinématographique indépendante en Algérie. Il a également été responsable de la programmation cinéma à l'Institut français d'Alger pendant plusieurs années.
Une réflexion polyphonique
Avec les Divas du Taguerabt, Karim Moussaoui entame une quête dans le désert. Caméra à l’épaule, il poursuit des chanteuses mystérieuses qui se mettent en scène dans des grottes. Au gré de ses rencontres, il va assister à un spectacle sonore inédit. Ce portrait documentaire de 15 minutes est l’un des quatre courts-métrages qui composent Celles qui chantent (2020), un film sur le thème de la voix de la femme, réalisé par Jafar Panahi, Sergei Loznitsa, Julie Deliquet et Karim Moussaoui. Ce programme permet de donner la voix aux femmes de l’ombre tout en mettant en lumière différentes interprétations féminines, souvent méconnues.
Un contexte politico-culturel
En 2016, la Chine offre un Opéra à l'Algérie afin de consolider la coopération économique des deux pays. Karim Moussaoui reste perplexe face à cette offrande de 30 millions d’euros qu’il juge inadéquate. Avide de découvrir la culture musicale algérienne, le cinéaste s'interroge alors sur les traditions de son pays. En discutant avec une de ses amies, il découvre les pratiques des chanteuses de Timimoun, réputées pour chanter le Taguerabt dans des grottes. Fasciné par ce chant majoritairement féminin, il embarque son équipe de tournage dans le désert à la recherche de ces impériales Divas du Taguerabt.
Une œuvre accessible à tous
Créé dans le cadre de la « 3e Scène », Les Divas du Taguerabt connaît une grande résonance internationale. Cette scène digitale de l’Opéra national de Paris œuvre depuis 2015 à la démocratisation des productions de la prestigieuse institution. Soucieux de conquérir un public toujours plus large, cet espace numérique dédié à la création est disponible gratuitement. Les Divas du Taguerabt est donc accessible à toute personne dotée d’une connexion internet.
Les Divas du Taguerabt, de Karim Moussaoui, est diffusé à l'international par l'Institut français. L’Institut français propose un catalogue de plus de 2 500 titres permettant au réseau culturel et à ses partenaires de diffuser des films français dans le monde.
L'oeuvre est également disponible sur IFcinéma à la carte, du 10 juin au 10 juillet 2021, à l'occasion de la Fête de la musique. Avec IFcinéma à la carte, l’Institut français propose une offre en ligne de films à découvrir gratuitement partout dans le monde (hors France) tout au long de l'année 2021.
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