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Louise en hiver, de Jean-François Laguionie
Avec le film d'animation Louise en hiver, Jean-François Laguionie livre une réflexion sur la vieillesse et l’oubli, en forme de douce escapade balnéaire. Un écrin parfait pour le graphisme délicat du cinéaste
Jean-François Laguionie
Cinéaste discret, auteur, en plus de 50 ans de carrière, d’une poignée de films à peine, Jean-François Laguionie est un des trésors de l’animation française. Il débute sous le parrainage prestigieux de Paul Grimault qui produit ses premiers courts-métrages au sein du studio Les Gémeaux.
Primé à Cannes pour La Traversée de l’Atlantique à la rame (1978), Jean-François Laguionie livre au compte-goutte des films dont le trait éclatant sert des histoires où les aventures enfantines (L’Île de Black Mor, 2003) côtoient les rêveries picturales (Le Tableau, 2011). Pour beaucoup, Louise en hiver (2017) reste son film le plus abouti.
Éloge de la vieillesse
L’intrigue du film de Jean-François Laguionie s'égrène au fil des saisons. À la fin de l’été, dans une station balnéaire, Louise rate le dernier train pour retourner chez elle. Isolée dans une ville fantôme, la vieille dame est livrée à elle-même alors que se profilent les tempêtes de l’hiver. Pourtant, elle ne perd pas espoir, construit une cabane et s’improvise en Robinson Crusoé. Accompagnée par « Pépère », un chien philosophe, Louise peint, rêve et se souvient de son enfance. Dans ces images qui s'assemblent, elle trouvera la réponse à son isolement. Juste avant le retour des vacanciers.
Nostalgie(s)
Jean-François Laguione décrit volontiers Louise en hiver comme son « film le plus intime ». De la technique d’animation aux lieux traversés par les personnages, le cinéaste imprègne ses images de nostalgie.
Désireux de revenir aux sources de ses premiers films, il a peint chaque décor à la gouache avant de les mêler à des techniques plus modernes. Ce choix offre un rendu singulier où l'on distingue le trait de crayon de l’auteur. La station imaginaire où s’ébat Louise est quant à elle une réminiscence des vacances que le jeune Jean-François passait sur les falaises du Calvados.
Icône de l’animation en Europe
L’aura internationale de Jean-François Laguionie, récompensé par de multiples prix de Cannes à Bratislava, est particulièrement importante. Chacun de ses films est accueilli comme un événement par les amateurs du genre, notamment dans des festivals spécialisés et reconnus comme celui d’Annecy.
Louise en hiver ne fait pas exception, avec, entre autres, deux nominations aux Emile Awards 2017 (qui récompensent les meilleurs films européens d’animation), et une large diffusion dans une quarantaine de pays à l'occasion de la 16e édition de la Fête du cinéma d’animation.
Louise en hiver (2015) est diffusé à l’international par l’Institut français.
L’Institut français propose un catalogue de plus de 2 500 titres permettant au réseau culturel et à ses partenaires de diffuser des films français dans le monde.
Le film a été mis en avant pour La fête du cinéma d’animation 2017 au sein d’un focus « Création récente ».