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PLANET ∞, de Momoko Seto
Planet ∞ (2017), de la réalisatrice franco-japonaise Momoko Seto, est le quatrième film de sa série Planet. Dans cette expérience en réalité virtuelle, le spectateur se retrouve plongé dans une fantasmagorie peuplée d’énormes champignons.
Une formation de plasticienne
Née en 1980 à Tokyo, Momoko Seto est scolarisée au Lycée français de la ville. Elle poursuit son parcours en France, à l'École supérieure des beaux-arts de Marseille, puis au Fresnoy. En parallèle, elle réalise des courts-métrages et des documentaires pour le CNRS. Sa pratique artistique l’amène à privilégier des films hybrides, tournés vers la matière, la nature et les expérimentations techniques. Tout en privilégiant toujours une approche humoristique et décalée, comme dans sa série « Porno fruits de mer », qui met en scène des amourettes entre crustacés.
Fantasmagories
Planet ∞ est le quatrième épisode de la série de courts-métrages Planet, dans laquelle la réalisatrice Momoko Seto fabrique et filme des planètes composées de cristaux de sel, de moisissures ou de jeunes pousses. Grâce à des techniques comme le timelapse, elle joue sur des effets de gigantisme et d’accélération pour mettre en scène des guerres entre choux fleurs ou des ballets d’insectes. Dans Planet ∞, une planète recouverte d’immenses champignons et de criquets traverse un bouleversement météorologique, déclenchant une pluie de coccinelles qui seront ensuite dévorés par des têtards géants. Entièrement réalisé en VR, le spectateur y évolue dans un univers immersif, à la fois familier et étonnant.
Une plongée déroutante
La quadrilogie Planet de Momoko Seto, dont Planet ∞ est le dernier épisode, s’inspire du film d’animation Nausicää, du réalisateur japonais Hayao Miyazaki, qui mettait en scène un monde envahi par des moisissures et des insectes géants. Dans cette série, Momoko Seto utilise le timelapse, une technique de prise de vue qui consiste à monter une série de photographies prises à des moments différents pour créer l’impression d’un laps de temps court. Elle lui permet d’observer des phénomènes invisibles à l’œil nu : cristallisation, sporulation, moisissure. Le format est volontairement court, pour proposer au spectateur un film qui se vit avant tout comme une expérience. Pour la première fois, avec Planet ∞, la réalisatrice franco-japonaise a également eu recours à la réalité virtuelle.
Les mystères du cosmos
Les courts-métrages et les documentaires de Momoko Seto ont été primés et montrés dans de nombreux festivals internationaux. Planet ∞ met en scène une pluie diluvienne qui s’abat sur une planète composée d’immenses champignons, dans un univers qui évoque l’album L’étoile mystérieuse, de Hergé. Momoko Seto joue ainsi sur des effets d’échelle et d’agrandissement pour mieux nous désorienter et nous plonger dans une expérience immersive. Planet ∞ provoque ainsi l’émerveillement, en nous confrontant à un cosmos à la fois inconnu et pourtant si familier.
L'oeuvre PLANET ∞, de Momoko Seto, fait partie de Culture VR - la sélection, une offre de contenus en réalité virtuelle destinés à la diffusion au sein des espaces du réseau culturel français à l'étranger ou de leurs partenaires.
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