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Tempête, de J.M.G. Le Clézio
Paru en 2014 aux éditions Gallimard, Tempête constitue à plus d’un titre une œuvre marquante de J.M.G. Le Clézio. Cette novella se compose de deux courts romans, se situant l’un au Japon, l’autre en Afrique de l’ouest et en Europe, avec pour fil conducteur l’enfance et la quête d’identité.
Le Clézio, un voyageur littéraire
La vie de J.M.G Le Clézio est elle-même un roman pour cet auteur né en 1940 dans une famille bretonne émigrée à l’île Maurice, il se définit lui-même comme un écrivain de culture mauricienne et de langue française. Évoluant de la recherche formelle de son premier roman Le Procès-verbal, (1963) qui résonne tant avec L'Etranger d’Albert Camus et qui s’inscrit dans le mouvement du Nouveau Roman, à l’écriture d’œuvres intimistes et d’exploration culturelle débutant dans les années 1970, la création de Le Clézio s’inscrit dans cette dichotomie. De par son architecture en deux parties, Tempête porte la marque de ce style si singulier.
Entre Japon, Afrique et Europe
La première histoire se situe au Japon et met en scène un vieil homme qui rencontre une adolescente, June. Ensemble, ils dévoilent leur histoire personnelle et familiale. Ils confrontent leurs rêves comme leurs désillusions au cours d’échanges souvent émouvants sur leurs souvenirs. La seconde histoire, quant à elle, commence en Afrique de l’Ouest. La narratrice, Rachel, née d’un viol, est rejetée par sa mère. À la suite de difficultés financières, la famille s’exile en Europe et Rachel fait la douloureuse expérience du déracinement.
Quête de soi et quête de l’Autre
Tempête évoque deux femmes et les récits de leur vie. Au Japon, en Afrique ou en Europe, le lecteur voyage au fil des pages à travers le monde et découvre l’universalité de la quête d’identité. Chez Le Clézio, chaque rencontre est l’occasion de se découvrir soi-même et de partir à la découverte de ses origines, souvent marquées par l’absence et le rejet.
De Hemingway à Le Clézio
Le genre littéraire de la « novella », très populaire aux Etats-Unis, qui se situe entre la nouvelle et le roman , cherche à unir les lieux et l’action à un ton unique, comme dans La Ferme des animaux de George Orwell ou Le Vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway. En l’adoptant pour composer Tempête, Le Clézio aborde et raconte l’invariable et l’universel au cœur d’expériences existentielles particulières.
Tempête, a été traduit en lituanien, avec le soutien de l'Institut français.Par ses programmes d'appui à la traduction, l'Institut français participe à la diffusion de la littérature de langue française dans le monde entier.