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Titus n'aimait pas Bérénice, de Nathalie Azoulai
Dans Titus n’aimait pas Bérénice, Nathalie Azoulai explore la sensibilité d'une femme d’aujourd’hui qui purge sa souffrance amoureuse à travers la figure du grand tragédien du XVIIe siècle, Jean Racine.
Une romancière reconnue
Normalienne et agrégée de lettres modernes, Nathalie Azoulai commence par enseigner avant de se lancer dans l’édition et l’écriture. En 2002, elle publie Mère agitée, un premier roman qui annonce son thème de prédilection : la maternité déroutante.
Cet ouvrage sera suivi de plusieurs romans qui oscillent entre discours intimes (C'est l'histoire d'une femme qui a un frère, 2004 ; Les filles ont grandi, 2010) et considérations politiques (Les Manifestations, 2005).
Saluée par la critique, Nathalie Azoulai remporte le prix Médicis avec Titus n'aimait pas Bérénice (2015).
Une Bérénice d'aujourd'hui
Titus est un homme contemporain qui rompt avec sa maîtresse Bérénice pour se consacrer pleinement à son épouse légitime, Roma, et à sa famille. Tourmentée par son chagrin d'amour, Bérénice se confie à ses proches et trouve le réconfort dans les vers de Racine. C'est ainsi qu'elle se met à lire les pièces du tragédien français, tout en se rapprochant intimement de ses héroïnes.
Pour comprendre ses lectures, dont la langue résonne encore aujourd'hui, la narratrice abandonnée se lance dans une enquête passionnante sur la vie de l'auteur d'Andromaque, de Phèdre et de Bérénice.
Un hommage romanesque à Racine
Ayant découvert l'œuvre de Racine lors de son entrée dans l'âge adulte, Nathalie Azoulai lui rend hommage dans son sixième roman, en y mêlant deux récits : la rupture amoureuse d'une Bérénice contemporaine et l'histoire revisitée du tragédien français.
À travers la vision subjective de sa narratrice, la romancière imagine un Racine proche des femmes et assume les inexactitudes biographiques et l'invention romanesque.
L'écrivaine entend ainsi, comme elle le dit au Monde en 2015, « empoigner le marbre » de ce grand homme du XVIIe siècle, tiraillé entre l'intégrisme janséniste de Port-Royal et son ambition démesurée qui l'entraîne dans le décor fastueux du Versailles de Louis XIV.
Un roman universel
S'appuyant sur les vers poignants des tragédies raciniennes, Nathalie Azoulai rationalise la souffrance amoureuse, dont le langage universel traverse les époques et les frontières.
Titus n'aimait pas Bérénice a été traduit dans de nombreux pays, de l'Allemagne à la Corée, en passant par la Russie et le Liban.
En 2016, ce roman à la sensibilité lumineuse fait l'objet d'une lecture (en français et en hébreu) à l'université Bar-Ilan, en Israël, à l'occasion de la 5e édition du festival littéraire Livres en scène.
Titus n'aimait pas Bérénice a été traduit en arabe, serbe et russe avec le soutien de l'Institut français.
Par ses programmes d'appui à la traduction, l'Institut français participe à la diffusion de la littérature de langue française dans le monde entier.