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To Da Bone, de (La)Horde
Spectacle de danse bruyant, mais non assourdissant, To Da Bone, du collectif (La)Horde, plonge dans l'univers de la hardtek et interroge la dimension politique du jumpstyle.
Un collectif avant-gardiste
Créé en 2011, le collectif (La)Horde rassemble deux plasticiens, scénographes et vidéastes, Marine Brutti et Jonathan Debrouwer, et un chorégraphe et danseur, Arthur Harel. Leurs projets, très éclectiques, mêlent chorégraphies, performances et vidéos, à l’image de Mutant Stage 7 : Cloud Chasers, série chorégraphique explorant des « sculptures de fumée », produite en 2016 pour Lafayette Anticipation – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. L’éclectisme du trio attire le monde de l'art, qui salue chez eux leur esprit d'équipe. Les projets, décidés collectivement, cherchent le dialogue entre leurs disciplines respectives.
Sauter, un geste politique ?
Le titre du spectacle To Da Bone (« jusqu'à l'os » en anglais) est une référence au morceau éponyme de Master of Ceremony, un titre emblématique de la hardtek, techno née dans les campagnes post-industrielles des Pays-Bas et de la Belgique à la fin des années 1990. La hardtek a elle-même donné naissance à une danse, faite de sauts frénétiques, sur place : le jumpstyle. Cette danse est au cœur de To Da Bone, qui réunit 11 performeurs venus de toute l'Europe.
Le jumpstyle revêt dans le spectacle une dimension politique. Les mouvements cadencés créent une tension qui, lorsqu'elle s'achève, apparaît comme un exutoire à un quotidien sombre, intense et singulière dépense de toute une énergie et toute une rage intérieure.
De YouTube aux scènes de théâtre
À l'origine de To Da Bone, il y a le fascination de (La)Horde pour la façon dont le jumpstyle est redevenu populaire sur les réseaux sociaux. Les jeunes qui s'y filment forment une véritable communauté.
(La)Horde décide alors d'inviter plusieurs jumpers de Lyon et de la région de l'Ain à les rejoindre sur un court projet pour la Biennale de design de Saint-Étienne en 2013 : la performance donnera naissance au film Nocaciéres.
Forts de cette première expérience, ils réunissent sur scène 11 danseurs des quatre coins de l'Europe et leur demander de danser ensemble pour la première fois pour To Da Bone en 2017.
Une danse sans frontières
Depuis sa création, To Da Bone s'exporte à l'international. Au printemps 2017, la troupe visite ainsi le Portugal (Théâtre Rivoli) mais aussi Montréal (Théâtre Rouge du Conservatoire) dans le cadre du festival TransAmériques.
Ignorant les frontières, leur spectacle dévoile une danse dont les influences voyagent elles aussi d'un pays à l'autre, notamment en Europe de l'Est où le genre est réputé pour ses spins et sauts aériens réalisés avec un talent rappelant les ballets russes et la danse classique.
Produits d'un monde connecté, les mouvements hybrides du jumpstyle se transmettent par vidéos interposées et dessinent une danse post-internet : les répétitions deviennent des performances devant des milliers de spectateurs, un mode de transmission inédit en comparaison des entraînements traditionnels en conservatoire.
En 2018, La Horde a réalisé, avec le soutien de l’Institut français, en partenariat avec la Ville de Paris, une résidence de création à Tbilissi, en Géorgie.
L’Institut français s’associe à 21 collectivités territoriales pour le développement des échanges artistiques internationaux.
En savoir + sur les programmes d'aide à projet en partenariat avec les collectivitiés territoriales.