Née en 1985 à Paris, Manon Recordon est une artiste et vidéaste dont les films et le travail spéculent sur la relation entre soi et l'autre, le mythe et l'histoire. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2009. Auparavant, elle obtient une maîtrise en études cinématographiques à l'Université Paris VII, et a étudié à la Villa Arson. Résidente de l'Académie française de Rome - Villa Médicis en 2012-2013, les intérêts et la pratique artistique de Manon Recordon s'étendent à l'histoire, au texte, au cinéma et à la photographie. Sa dernière exposition personnelle " A qui veut " aux Limbes (St Etienne), proposait une réflexion sur la mémoire des traumatismes, tels qu'ils affectent, par des jeux de miroirs, tant l'individu que la collectivité. Son travail est exposé en France et dans des institutions internationales telles que le Musée du Louvre Lens, (France), le centre d'art Image/Imatge, Orthez (France), la Galerie Mur Nomade (Hong Kong), le Musée archéologique de Bibracte (France), la Villa Medicis (Italie). En 2020, elle réalise en collaboration avec Olivier Vadrot, la production de mosaïques et vidéos pour le centre aquatique de Dax dans le cadre d’un 1% artistique.

Take root among the stars est un projet photographique et vidéo développé sur un arc de deux mois en Californie. Les recherches que Manon Recordon va réaliser portent sur la vie et l’œuvre d’Octavia Estelle Butler, première auteure de science-fiction afro américaine, féministe et visionnaire décédée en 2006. Fascinée par la manière dont ses textes l’ont éclairé sur cette période de pandémie mondiale — en particulier La parabole du semeur (1993) et La parabole des talents (1998), romans dystopiques d’une Amérique effondrée — elle souhaite mettre en perspective l’œuvre de Butler au regard de notre monde actuel. Par cette enquête qui prendra la forme d’un film-essai (tel que pensé par Chris Marker) enrichi par d’autres supports visuels et sonores, elle donnera vie aux souvenirs d'un avenir à travers le concept d’espérance au cœur du parcours de Butler. Ce projet se déploie en trois axes, une immersion dans la Californie que Butler a considéré comme architecture-mère-porteuse de l’espérance, un deuxième sera concentré à la Huntington Library (Los Angeles), lieu de conservation des archives ; et enfin, cette recherche glissera au cœur de l’actualité, portée par les voix de femmes, féministes, afroféministes et afrofuturistes, qui considèrent et vivent le concept d’espérance de Butler tel un héritage.