Le Pavillon français à la Biennale de Venise
La mise en œuvre du Pavillon français aux expositions internationales d’art et d’architecture de Venise est confiée à l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.
Plus ancienne manifestation artistique mondiale, la Biennale de Venise est également l’une des plus prestigieuses. Cette exposition internationale représente, depuis sa création en 1895, un moment majeur de la scène artistique mondiale où les arts, les idées et la diplomatie se rencontrent. Depuis 1980, Venise accueille en alternance avec l’Exposition Internationale d’Art, l’Exposition Internationale d’Architecture, date de sa création.
Dès la deuxième édition de l’exposition internationale d’art en 1897, le Palais des Arts, construit dans le jardin public de la ville, s’avère trop petit et les nations étrangères, de plus en plus nombreuses à participer à la manifestation, cherchent bientôt à posséder leur propre Pavillon dans le parc des Giardini. Dessiné par l’ingénieur Faust Finzi, le Pavillon français est inauguré en 1912 avec une exposition d’Auguste Rodin.
La Biennale, véritable outil d’influence, est une occasion unique d’exposer sa scène nationale à des centaines de milliers de visiteurs chaque année. À titre d’exemple, 86 pays ont participé à la 60e édition de l’Exposition Internationale d’Art en 2024 qui a attiré 700 000 visiteurs, dont plus de 532 000 ont visité le Pavillon français. Évènement tout aussi incontournable de la discipline, l’exposition internationale d’architecture a rassemblé lors de l’édition 2023, 285 000 visiteurs, dont 180 000 au Pavillon français.
L’Institut français, opérateur du Pavillon français
La mise en œuvre du Pavillon français aux expositions internationales d’art et d’architecture de Venise est confiée à l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.
La présence de la France à la Biennale de Venise participe à la valorisation de la scène française, une des priorités des ministères. Affirmer le rôle de la France comme un acteur majeur de l’art contemporain et de l’architecture implique de valoriser ses artistes et architectes en collaboration avec les opérateurs des filières concernées, tout en soutenant activement leur rayonnement à l’international.
Par ailleurs, l’Institut français développe un programme de « résonance » de la représentation nationale, en amont, pendant et en aval de la Biennale afin de créer du lien et du débat autour des thématiques de l’exposition du Pavillon français portées par l’équipe artistique sélectionnée. Cette offre de programmation culturelle peut prendre plusieurs formes : conversation, atelier, rencontres pédagogiques, tables rondes, résidence ou projet construit en partenariat, avec la possibilité de s’associer avec d’autres pavillons nationaux. Elle place le projet au cœur d’un dispositif plus large de réflexion, de diffusion et d’échange initié par l’Institut français en lien avec le réseau culturel français à l’étranger et en s’appuyant sur des institutions de référence dans les champs de l’art et de l’architecture dans le monde entier.
Pour appuyer cette résonance, l’Institut français élabore un kit ressources, mettant à la disposition des agents du réseau des ressources en lien avec le pavillon et les thématiques qu’il porte afin d’encourager leur programmation locale.
La stratégie bas carbone du Pavillon
Dans le cadre de sa feuille de route en faveur de la transition écologique adoptée en 2022, l’Institut français s’est fixé pour objectif une réduction de l’empreinte carbone de 25 % du Pavillon français à Venise en 5 ans (fin 2026), en cohérence avec les Accords de Paris de 2015 et la Stratégie Nationale Bas Carbone.
L’Institut français a été accompagné dans le cadre de cette démarche, via un mécénat de compétences, par la société ATNA (filière d’ARTER), spécialisée dans l’accompagnement des acteurs de la création vers des systèmes bas carbone et durables. Celle-ci a développé un calculateur spécifique pour mesurer chaque année l’empreinte carbone totale des projets pour les Biennales d’art et d’architecture de Venise.
Le bilan carbone du Pavillon de la Biennale d’art 2019 a été pris comme base de référence avec une valeur estimée à 180 tonnes équivalent CO2 (Teq CO₂). L’analyse des principaux postes d’émissions de GES a permis d’élaborer une feuille de route pour orienter les actions de réduction de l’impact carbone du Pavillon : une production plus locale et responsable, mise en place de pratiques d’éco-design, réduction du nombre de déplacements et voyages en train privilégiés, impression des catalogues de la Biennale en Italie pour limiter le fret, optimisation des performances énergétiques du Pavillon inclus dans le programme de rénovation du Pavillon français en 2025 prévoyant une isolation thermique renforcée, etc.
Après 3 années de mise en œuvre, les résultats obtenus montrent que la trajectoire bas carbone n’est pas linéaire ; le contexte et la nature de chaque projet artistique et les besoins particuliers des artistes et architectes impactent, dans un sens ou l’autre, le bilan carbone du Pavillon français.
Toutefois, les résultats mettent en évidence des progrès significatifs à la hauteur de nos ambitions :
· Bilan carbone 2022 : 110 Teq CO2 à - 39 % par rapport à l’année de référence
· Bilan carbone 2023 : 97 Teq CO2 à - 46 % par rapport à l’année de référence
· Bilan carbone 2024 : 150 Teq CO2 à - 17 % par rapport à l’année de référence
De plus, l’Institut français, à travers le Pavillon français, fait partie du Global Green Lion, une initiative des commissaires des exposition internationales d’art et d'architecture qui intègre des principes de durabilité environnementale dans la conception, l'installation et le démontage de ses expositions.
Découvrir le Pavillon 2025
« Living with » se dévoile à travers un reportage vidéo retraçant l’histoire du projet, de sa conception à sa présentation au public, commenté par les commissaires de l’exposition, les architectes Dominique Jakob, Brendan MacFarlane, Éric Daniel-Lacombe et Martin Duplantier.
Un Pavillon français rénové pour 2026
La 61e Exposition Internationale d’Art marquera le retour du projet de représentation de la France au sein du Pavillon français après une édition de la Biennale d’architecture 2025 hors-les murs. Fermé un an pour des travaux de rénovation, le pavillon accueillera en 2026 le public de la biennale et l’œuvre d’Yto Barrada au sein d’un espace rénové, offrant des améliorations fonctionnelles et énergétiques considérables.
Processus de sélection
Piloté par l’Institut français, le processus de sélection de l’artiste et du projet d’architecture diffère d’une exposition à l’autre. Il est déterminé avec ses deux ministères de tutelle et est susceptible d’évoluer :
Exposition Internationale d'Art : le choix du lauréat ou de la lauréate se fait lors d'une commission de sélection composée de professionnels et professionnelles français et internationaux, de représentants des deux tutelles et de l'Institut français. Sur la base de propositions des professionnels et professionnelles, un choix final a lieu par vote. L’artiste choisit ensuite son commissaire.
Exposition Internationale d'Architecture : le choix du projet et de l’équipe lauréate se fait par la voie d’un concours. Une commission de sélection composée de professionnels et professionnelles français et internationaux, de représentants des deux tutelles et de l'Institut français se réunit afin de choisir un projet qui représentera la France à la Biennale de Venise conçu par une équipe d’architectes et/ou pluridisciplinaire dont la composition diffère selon les projets. Cette équipe est en charge de la conception, la réalisation et la valorisation de l’exposition.