
Cette fontaine évoquant le sein maternel, symbole de féminité et d’énergie vitale, est au cœur de l’exposition « Sing and Drink for Trespassing » présentée au Palais de Tokyo en 2018. Dans le cadre d’une architecture circulaire, l’œuvre invite le visiteur à la pause, dans son parcours à travers le jardin d’Éden post-apocalyptique que constitue l’exposition.

Avec ses mots de bienvenue semés sur les sols de marbre et les vitres des fenêtres, l’exposition « Softer and Rounder so as to Shine Through Your Smooth Marble » a métamorphosé le Salt Galata d’Istanbul. Autant de trompe-l’œil destinés à évoquer les employés invisibles et ignorés qui assurent l'entretien du lieu.

« The Wet Wet Wanderer » a fait du rez-de-chaussée du Witte de With de Rotterdam un bar subaquatique , le temps de l’exposition en 2017. L’installation est inspirée de The Wanderer, long-métrage réalisé par Laure Prouvost en 2012, et lui-même basé sur la traduction anglaise d’une nouvelle de Kafka produite par Roy Macbeth, qui ne connaissait pas l’allemand et n’a utilisé aucun dictionnaire. En mêlant sculpture, vidéo et son, Laure Prouvost créé une ambiance kafkaïenne, où tout est illusion et tromperie. La littérature s’y métamorphose en films et sculptures.

L’exposition « Dropped Here and Then, to Live, Leave it All Behind » proposait en 2016 au visiteur du Consortium de Dijon une série d’expériences immersives et sensorielles. À travers la mise en scène d’objets du quotidien, dans une ambiance faite de lumières et également d’odeurs, il était invité à se perdre dans un environnement inattendu le renvoyant à son identité et ses racines.

Dans un labyrinthe composé de réminiscences de l’existence quotidienne et d’évocations de mythes familiaux – grand-père artiste disparu dans le tunnel qu’il creusait entre la France et le Maroc, grand-mère usurpatrice qui s’est appropriée son œuvre pour la détourner –, l’exposition du MMK de Francfort égarait le visiteur dans l’univers alternatif et onirique de Laure Prouvost.

Par cette exposition, conçue comme un musée idéal, dans lequel le bâtiment s’adapte aux œuvres, Laure Prouvost a voulu rendre hommage à son grand-père artiste, à travers diverses installations, peintures, vidéos et sculptures.

Évocation d’une piscine dévastée après une nuit de tempête, « A Way to Leak, Lick, Leek » met en regard des déchets manufacturés et organiques jonchant un sol de résine bleue, et la vidéo d’une performance improvisée sur fond de hip-hop d’un groupe d’adolescents de Los Angeles, Lick. Laure Prouvost a réalisé cette installation au cours de sa résidence à la FLAX Foundation, dirigée par Martha Kirzenbaum, en 2016.

Première exposition de Laure Provost en République populaire de Chine, « Into All That Is Here » poursuit sa série centrée sur la figure du grand-père – fictionnel – qui disparut dans le tunnel qu’il était en train de creuser pour rejoindre le Maroc. L’installation pénètre dans un monde souterrain chaotique dans lequel on creuse droit vers l’inconnu, pour dépasser notre condition de prisonnier de l’existence humaine et de l’idée de la mort.

Ultime manifestation des recherches de Laure Prouvost sur le thème de l’adolescence et du voyage, du flou des identités, de la communication interindividuelle, de l’image, du monde idéalisé et de la liberté de se perdre, l’exposition, présentée au Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, comprenait notamment The Smoking Image, installation inédite.

Dans « For Forgetting », sa première exposition américaine, Laure Prouvost poursuit son travail de déstructuration des bâtiments, de recomposition des rapports entre langage, image et perception sensorielle et de remise en question de la relation entre réalité et imagination. Associant un mur de collages, une installation vidéo multicanal, diverses sculptures et le film How to Make Money Religiously, l’installation évoque les différences de perception, de mémorisation et d’occultation en fonction des rapports au pouvoir et à l’argent.