
Remarqué pour ses installations complexes mêlant vidéo, sculpture et peinture, l’artiste franco-algérien Neïl Beloufa joue entre le documentaire et la fiction, le vraisemblable et l’irréalisme. Avec Brune Renault il met en scène la conversation amicale d’un groupe de jeunes gens dans un road-movie qui se révèle pourtant statique : la voiture est découpée et arrêtée, comme dans un voyage vers nulle part, ou plutôt vers soi-même.

Avec ses dessins, ses installations de tissu et ses performances, Ulla von Brandenburg nous invite à voyager dans le temps et dans l’espace. Dans sa création très théâtrale Two Times Seven II, elle met en scène un cheminement au sein de la couleur : le visiteur traverse des rideaux de tissu mystérieux, sans savoir ce qui se dévoilera au bout du chemin.

Artiste nomade et se revendiquant sans ancrage, Mircea Cantor crée des œuvres à la fois minimales, poétiques et métaphysiques. Sa nouvelle création Aquila non capit muscas (2018) donne vie au proverbe latin signifiant “l’aigle ne chasse pas les mouches”. Il y met en scène la course entre un aigle et un drone. Qui gagnera ce combat entre les forces de la nature et celles de la culture ?

Clément Cogitore s’empare du premier opéra-ballet de Rameau Les Indes Galantes (1735), œuvre-phare de l’Opéra français. Il signe un film dans lequel la danse baroque rencontre la culture urbaine avec l’aide de chorégraphes et de danseurs de Krump, une danse des quartiers populaires de Los Angeles.

Engagé et subtil, le travail de Latifa Echakhch explore les liens entre réalité politique et socioculturelle. À chaque stencil une révolution est une installation murale où l’encre bleue du papier carbone, dont la fonction initiale est la copie et l’écriture, s’écoule sur les murs et le sol. Cette œuvre invite le spectateur à pénétrer un espace où les textes des révolutions sont restés muets.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige sont devenus cinéastes et plasticiens au lendemain de la guerre civile libanaise. Dans un projet au long cours, ils explorent l’aventure de la Lebanese Rocket Society : au début des années 60 à l’Université arménienne Haigazian de Beyrouth, un groupe d’étudiants et un professeur lancent la première fusée de la région. L’œuvre Restaged montre l’étonnant déplacement de la fusée à travers la ville et le curieux contraste entre la réalité urbaine et le rêve de l’espace.

Récompensée du Lion d’or de Venise en 2013 pour sa vidéo Grosse fatigue, Camille Henrot explore les références anthropologiques, les frontières culturelles et l’exotisme, mais aussi l’érotisme ou encore le langage à l’ère d’internet. Dans Arrivals / Departures, le paysage de l’aéroport est présenté comme le lieu de tous les possibles, emprunt des rêves de contrées inconnues et mythiques dont il regorge.

Bertrand Lamarche déconstruit le monde contemporain et les formes qui le composent pour en proposer une version transformée. Dans un univers proche de la science-fiction, il reproduit des immeubles, des trains, ou encore une tornade grâce à des maquettes. Dans The Funnel Stage, les images qui semblent montrer la traversée d’un tunnel sont en réalité issues d’une captation en direct de l’expérience miniature qui se déroule devant.

Installée à Londres, Zineb Sedira, née en France de parents algériens, s’intéresse à l’histoire individuelle et à l’intime, pris dans le cours de la grande histoire, notamment celle de l’Algérie. Dans les œuvres présentées, on suit le personnage principal qui voyage sur un ferry entre Marseille et Alger dans un périple fait de beauté et de références culturelles, avec la mer comme lieu de transit habituel mais aussi inconnu.