Bassori Timité
Né en 1933 à Aboisso en Côte d’Ivoire, l’écrivain et réalisateur Bassori Timité est une grande figure du cinéma ivoirien et une référence pour les cinéphiles. Engagé dans le développement de la création en Côte d’ivoire, le cinéaste célèbre la force de l’image et revendique l’importance de la technique.
Publié le 31/03/2021
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Bien que Bassori Timité soit marqué dès l’enfance par les films qu’il voit en salles, il étudie d’abord le commerce à Abidjan et poursuit dans cette voie plusieurs années. Lorsqu’il comprend que le théâtre est sa véritable vocation, il arrive à Paris et intègre les Cours Simon en 1956. Un an plus tard, le jeune comédien fonde la Compagnie d’Art Dramatique des GRIOTS avec ses amis étudiants. Dès 1963, il se tourne vers le genre documentaire avec The Foresters, Abidjan-Niger et Amédée Pierre avant de réaliser son premier court-métrage fantastique, Sur la dune de la solitude, un an plus tard. Mais c’est avec La Femme au Couteau (1968) qu’il s’impose comme un réalisateur incontournable dans l’industrie africaine. Le cinéaste publie également des livres tels que Les Bannis du village (1985) ou Les Eaux claires de ma source (1986).
Bassori Timité joue un rôle important dans le cinéma africain et se réclame d’une nouvelle vague, prenant le contre-pied des productions déjà existantes sur le continent. Déçu par la représentation des personnages noirs dans les films, il cherche à réhabiliter une forme de vérité. En donnant une nouvelle vision de l’Afrique au cinéma, il rompt avec les thématiques traditionnelles telles que la polygamie, le colonialisme et les traditions. Après avoir réalisé des films de sensibilisation pour la télévision — aujourd’hui disparus — en France, Bassori Timité œuvre à la restitution de l’univers africain à travers des courts-métrage et un seul long-métrage, La Femme au Couteau (1968), érigé depuis comme un classique du cinéma africain. Défenseur du cinéma de la Côte d’ivoire, il s’efforce d’assurer la diffusion du cinéma dans les quartiers où la culture n’était pas accessible avant de devenir membre de L'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) pour développer la production et encourager les jeunes générations de cinéastes à travailler.
En 2009, le cinéaste a été distingué pour l’ensemble de sa carrière au Festival du cinéma africain de Khouribga avant d’être nommé Président du Jury du Festival, un an plus tard. Cette année-là, il a également été mis à l’honneur au Festival de Rotterdam qui a projeté son film phare La Femme au Couteau (1968). Une décennie plus tard, son film continue de traverser le temps puisqu’il fait partie du projet African Film Heritage Project, une initiative mise en place pour préserver 50 films africains d’importance historique, culturelle et artistique sous la houlette de FEPACI, l’UNESCO, Cineteca di Bologna et The Film Foundation dirigée par Martin Scorsese. En 2021, Sur la dune de la solitude (1964) a été restauré, un court-métrage tiré de la légende de Mamy Watta, la déesse de l'eau qui séduit les humains. D’importance capitale, ce film est considéré à l’international comme le premier film ivoirien jamais réalisé.
- 1933
1933
Bassori Timité naît à Aboisso en Côte d’Ivoire.
- 1957
1957
Le réalisateur devient le Président de la Compagnie d’Art Dramatique des GRIOTS, qu’il fonde avec quatre amis étudiants.
- 1964
1964
Le cinéaste réalise "Sur la dune de la solitude", considéré comme le premier film ivoirien.
- 1968
1968
Bassori Timité réalise son seul et unique long-métrage, "La Femme au couteau".
- 2009
2009
Le Festival du cinéma africain de Khouribga, l’un des plus importants du Maroc, rend hommage à Bassori Timité.
Plusieurs films de Bassori Timité, comme La Femme au couteau et Sur la Dune de la solitude, sont diffusés à l'international par l'Institut français.
L'Institut français propose, avec la Cinémathèque Afrique, un catalogue de plus de 1 600 films africains de 1960 à nos jours. En savoir + sur la Cinémathèque Afrique