Danielle Arbid
Réalisatrice et parfois actrice, Danielle Arbid revendique une certaine forme de liberté avec sa caméra. Avec son dernier film, Passion Simple, cette franco-libanaise est sélectionnée en Compétition officielle au Festival de Cannes en 2020. Cette année elle est marraine de la Fabrique Cinéma de l’Institut français, dont les lauréats développent leur premier ou second long-métrage à Cannes, pendant le Festival.
Mis à jour le 13/07/2021
2 min
Née au Liban en 1970, Danielle Arbid grandit dans la partie chrétienne de Beyrouth, jusqu’à ce que le pays soit secoué par la guerre civile. Pour fuir les conflits, sa famille décide de déménager dans les montagnes isolées. La lycéenne travaille dans un bureau de change mais réalise que cette vie ne lui convient pas et prend le risque de partir en France à 17 ans.
Apaisée, elle se plonge dans la littérature et se rêve journaliste, avant de se tourner vers le cinéma. Dès 1997, elle entame sa carrière de réalisatrice puis signe un premier documentaire, Seule avec la Guerre primé au Festival de Locarno et distingué d’un Prix Albert-Londres en 2000. Forte de cette exposition, elle se lance dans la fiction avec Dans les champs de bataille (2004) puis Un homme perdu (2007), tous deux projetés en avant-première à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.
En seulement une décennie, Danielle Arbid devient une cinéaste accomplie et reconnue par ses pairs. Oscillant entre drames et documentaires, elle est de retour au Festival de Cannes en 2020, malgré la pandémie de covid-19, pour confirmer sa notoriété avec Passion Simple, sélectionné en compétition officielle.
Hantée par la situation instable au Liban, Danielle Arbid commence par interroger la mémoire de son pays lors d’une brève et illusoire période de paix dans Seule avec la Guerre (2000), son premier documentaire. Constamment animée par son passé au Moyen-Orient, elle met souvent en scène des jeunes femmes fugaces et empreintes d’amour comme Dans les champs de bataille (2004), Beyrouth Hotel (2011) ou Peur de rien (2016). A travers ces récits d’apprentissage en proie à l’exil ou au conflit, Danielle Arbid pose également un regard sensuel et cru sur les corps qu’elle filme, de Melvil Poupaud dans Un homme perdu (2007) à Laetitia Dosch dans Passion Simple (2021).
Quand elle n’est pas derrière la caméra ou en train d’écrire ses scénarios, Danielle Arbid est également actrice (Réparer les Vivants, Les Apaches), photographe mais aussi professeure à la Fémis. Figure phare de l’industrie culturelle française, elle défend aussi l’égalité et la diversité dans le monde audiovisuel, à travers son engagement dans le collectif 50/50.
Festival de Cannes, San Sebastian, Festival du film de Toronto, Festival Lumière, NATfilm Festival… Avec chacun de ses films, Danielle Arbid est constamment célébrée dans les plus grands festivals internationaux. Mais bien que sa notoriété dépasse largement les frontières françaises, son œuvre est régulièrement censurée au Liban et au Moyen-Orient. Son pays natal qu’elle a fui à l’adolescence ne tolère pas son esprit libre et provocateur. Face aux nombreuses insultes et menaces de mort qu’elle reçoit, cette progressiste entretient donc une relation d’amour et de haine avec ses origines, qui ne cesse de nourrir son œuvre.
Seul Passion Simple (2021), son dernier film adapté du roman éponyme d’Annie Ernaux prend ses distances avec son passé. Avec cette œuvre de la maturité, la cinéaste s’intéresse au désir des corps et met à l’honneur Laetitia Dosch et le danseur Sergei Polunin dans une romance brûlante.
- 1981
1981
Danielle Arbid quitte le Liban pour la France.
- 2001
2001
Danielle Arbid commence sa carrière de cinéaste avec son premier documentaire "Seule avec la Guerre."
- 2010
2010
La cinéaste reçoit la médaille du Chevalier des Arts et des Lettres.
- 2020
2020
"Passion Simple" est sélectionné en Compétition officielle au Festival de Cannes.
- 2021
2021
Danielle Arbid est marraine de la Fabrique Cinéma de l’Institut français.
Danielle Arbid est marraine de la Fabrique Cinéma de l’Institut français 2021.
Conçu par l’Institut français en étroite collaboration avec le Festival de Cannes, en partenariat avec France Médias Monde, la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (Sacem) et l’Organisation internationale de la Francophonie, la Fabrique Cinéma est un programme visant à favoriser l’émergence de la jeune création des pays du sud sur le marché international.
Découvrez les 10 projets sélectionnés par la Fabrique Cinéma 2021