Hugo Capron
Artiste plasticien, Hugo Capron pratique la peinture. Guidé par les standards et les archétypes de la peinture occidentale, Hugo Capron s’intéresse aux phénomènes d’absorptions culturelles dans l’art, à l’instar du Japonisme.
Publié le 15/12/2020
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Né en 1989, formé aux techniques de l’imprimerie, puis à l’École Nationale Supérieure d’Art (ENSA) de Dijon, ville où il réside et travaille, Hugo Capron est un artiste ayant choisi de développer sa matière plastique entre peinture conceptuelle et abstraction gestuelle.
Exposé au Consortium de Dijon en 2015, au FRAC Bourgogne en 2017, mais aussi au Japon au centre d’art contemporain MAT (Minatomachi Art Table) à Nagoya en 2016, il a été résident de la villa Kujoyama à Kyoto en 2019.
Célébré aussi bien en France (Troyes, Paris, Forbach, Vichy) qu’à l’étranger (Bruxelles, Amsterdam, Dallas), les toiles du peintre se donnent à vivre comme des expériences intérieures.
Il ne s’agit pas pour Hugo Capron de figurer quelque dimension extérieure à la peinture, mais bien au contraire de célébrer le médium en tant que tel, ses composantes premières, sa présence.
Il y a chez lui une volonté de questionner la dialectique du plein et du vide. Dans la série Rendements (2018), l’artiste peint sa toile jusqu’à l’épuisement de la quantité de matière qu’il avait choisie en fonction des indications fournies par le fabricant sur le pot de peinture. Par les aléas du geste et les divers degrés d’absorption du support, la peinture vient à manquer, la richesse de l’œuvre provenant de cette insuffisance très belle arrêtant le geste. Les bombes aérosol sont entièrement vidées, mais il y a un reste, un blanc, très signifiant.
Sa résidence à la Villa Kujoyama, à Kyoto, en 2019 a marqué un important tournant dans sa pratique, bien que le sujet de ses peintures reste finalement le tableau en tant qu’objet.
Hugo Capron s’intéresse également au Japonisme et aux diverses influences de celui-ci sur la peinture occidentale. Inspirées d’estampes, les peintures de feux d’artifices ou de poissons colorés répondent ironiquement aux attentes d’un spectateur face à la peinture. Le choix du sujet n’étant pas anodin, la distance mise avec celui-ci et le travail en série permettent à Hugo Capron une grande liberté de pratique de ce médium, un plaisir de la couleur et du geste. La peinture se libère d’un carcan pour mieux se révéler comme pratique. Hors des considérations dichotomiques entre abstraction et figuration, la peinture devient alors, au travers de contraintes et de gestes mécaniques une voie à suivre.
Si l’Histoire de l’art s’est toujours nourrie des échanges culturels, la notion d’identité à travers l’art paraît plus trouble que jamais. L’art contemporain comme pratique mondialisée a lissé les enjeux de la peinture pour mieux la célébrer. Néanmoins, à travers ses dernières peintures, Hugo Capron nous pose la question de ce que peut être le Japonisme aujourd’hui. Quels en sont les équivalents matériels et esthétiques, mais aussi, que signifie aujourd’hui l’appropriation culturelle si celle-ci peut encore apporter à la peinture ? Le voyage et la découverte sont des aspects essentiels pour l’artiste, tant dans l’inspiration que dans la pratique.
- 1989
1989
Hugo Capron naît à Bois-Guillaume, en Seine-Maritime.
- 2015
2015
Il obtient son diplôme de fin d’études à l’ENSA de Dijon. . Il est sélectionné pour le premier programme de résidence et d’exposition Dijon/Dallas, projet international à dimension professionnalisante.
- 2017
2017
L’artiste réalise sa première exposition personnelle à la galerie Barnoud (Quetigny).
- 2018
2018
Hugo Capron réalise sa première exposition personnelle dans une institution, au Centre d’art contemporain Passages.
- 2019
2019
Hugo Capron entre en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto.
En 2019, Hugo Capron a été lauréat de la Villa Kujoyama, résidence d’artistes au Japon soutenue par l’Institut français.
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