Iman Mersal
Elle compte parmi les figures majeures de la poésie contemporaine égyptienne : Iman Mersal est l’auteure d’une œuvre intime et féministe abordant tour à tour l’amour, l’amitié, le deuil. Salués à l’international, ses textes ont été traduits dans plus d’une douzaine de langues.
Mis à jour le 12/04/2021
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Née en 1966 dans le gouvernorat de Dakhleya, en Égypte, Iman Mersal publie ses premières œuvres dans des revues locales alors qu’elle est au lycée. Et, convaincue d’avoir trouvé sa vocation dans les lettres, elle prépare une licence d’arabe à l’Université de Mansoura. En parallèle, l’auteure lance en 1986 une revue féministe : Bint al-ard (Les Filles de la Terre). Son diplôme obtenu, elle s’établit au Caire pour poursuivre un master littéraire. L’artiste y fréquente les cercles de jeunes poètes, et publie en 1990 son premier recueil, Ittisafat (Caractérisations), suivi d’un second cinq ans plus tard, et d’un troisième en 1997. Iman Mersal quitte l’Égypte l’année suivante pour s’installer aux États-Unis puis au Canada, où elle enseigne la littérature arabe en université sans abandonner sa plume, puisqu’elle publie trois autres recueils dans son pays d’accueil, tous caractérisés par un regard féminin assumé, en contraste avec une littérature égyptienne dominée par l’androcentrisme.
Iman Mersal a grandi dans une Egypte traversée par de grands bouleversements socio-politiques. Notamment l’implosion du bloc soviétique, et la lutte de l’ancien président Hosni Moubarak contre l’opposition islamiste. La poésie nationale d’alors se veut idéologique, elle vise à embrasser de « grandes causes ». Dans ce paysage littéraire, Iman Mersal fait entendre une voix singulière : celle d’une femme à l’œuvre étonnamment prosaïque. Souvent autobiographiques, ses premiers textes traitent d’années de formation passées en compagnie d’amis, que ce soit dans Un corridor sombre adapté à l’apprentissage de la danse (1995), ou Marche aussi longtemps que possible (1997). Après une émigration au Canada, Iman Mersal traite dans sa poésie l’expérience subjective du départ.
S’émancipant d’une certaine tradition de la poésie égyptienne aspirant à un renouveau sociétal, Iman Mersal s’est employée à livrer une littérature sans frontières, basée sur des vécus communément partagés : les virées amicales, l’arrachement au pays natal, l’absence d’un proche… Ce parti pris a séduit par-delà l’Égypte, puisque les écrits d’Iman Mersal ont fait l’objet de nombreuses traductions. Côté français, Iman Mersal est l’une des premières poètes égyptiennes dont une anthologie, Des Choses m’ont échappé (2018), a été publiée.
- 1986
1986
Iman Mersal lance la revue féministe Bint al-Ard (Fille de la Terre).
- 1990
1990
Publication d’un premier recueil de poésie, Ittisafat (Caractérisations).
- 2004
2004
Parution de Mamarr mu'tim yasluh lita'allum al-raqs (Un corridor sombre adapté à l’apprentissage de la danse).
- 2018
2018
Les éditions Actes Sud publient Des Choses m’ont échappé, une anthologie des poèmes d’Iman Mersal.
Iman Mersal a participé à la Nuit des idées 2021.
Rendez-vous annuel consacré à la libre circulation des idées et des savoirs, la Nuit des Idées est coordonnée par l’Institut français.