Léa Mazé
Couronnée en 2018 d’un prix jeunesse de l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée pour son album Les Croques, Léa Mazé explore un univers noir et détonnant, en rupture avec l’atmosphère plus souvent euphorique de la bande dessinée jeunesse. D’albums en albums, son trait fin et détaillé s’empare d’histoires macabres pour en tirer toute la richesse poétique, presque mystique.
Publié le 19/05/2020
2 min
Née en 1990 dans le Finistère, Léa Mazé étudie les arts appliqués au lycée et intègre la prestigieuse école Estienne, spécialité cinéma d’animation, avant de poursuivre sa formation plus spécifiquement orientée bande dessinée au lycée Auguste-Renoir à Paris. Elle en sort en 2013 avec son projet de diplôme, qui deviendra son premier album, Nora, qu’elle publie en 2015 aux Éditions de la Gouttière.
Reconnue parmi les auteurs prometteurs, Léa Mazé entame deux collaborations en tant que dessinatrice : avec Jérémie Semet, qui signe le texte de La Porte des pluies (2017, Éditions La Marmite à mots) et avec Ingrid Chabbert, qui écrit le scénario d’Elma, une vie d’ours (2018, Éditions Dargaud). Le premier volume de sa trilogie réalisée en solo, Les Croques (Volume 1, Tuer le temps, Éditions de la Gouttière), paraît en 2018 et rencontre un succès critique et public immédiat.
S’emparer de thèmes a priori sombres et réputés ne pas correspondre à un public enfant, tel est le défi que Léa Mazé relève de livres en livres en plaçant la mort au cœur de son œuvre.
Déjà présente dès son premier album, Nora, la mort occupe une place centrale dans La Porte des pluies, album sur le deuil à l’adresse des plus de 6 ans, et surtout dans Les Croques, sa première trilogie.
Racontant les aventures de Céline et Colin, jumeaux qui se font cruellement moquer à l’école à cause de leur maison collée au cimetière, et de leurs parents à la tête d’une entreprise de pompes funèbres. Léa Mazé construit un thriller au milieu des tombes, expliquant avoir enquêté sur les coulisses du métier et travaillé sur l’opposition entre le caractère joyeux de ses deux héros, et le décor macabre qui se prête à quelques prouesses en termes de dessin…
Si Léa Mazé a grandi en lisant des bandes dessinées d’aventures et de gags, la découverte du Combat ordinaire de Manu Larcenet (2003, Éditions Dargaud), a changé sa manière d’aborder une histoire, découvrant la possibilité de construire des récits intimistes à la narration lente et contemplative, de même qu’elle dit s’inspirer du côté polar noir de Blast (2009, Éditions Dargaud), série du même auteur.
La publication de son premier album, Nora, vaut à Léa Mazé sa première récompense, avec le prix Tibet 2016 décerné par le département de l’Aube à l’occasion du Salon régional du livre pour la jeunesse de Troyes, avant que la série Les Croques ne marque un véritable tournant dans sa carrière.
Le premier volume des Croques, Tuer le temps – qui figure dans le classement des « 10 meilleures BD de l’année 2018 » du Monde des ados – décroche le prestigieux Prix Jeunesse-ACBD 2018 et le prix littéraire Du vent dans les BD 2019.
Son album Nora est sorti en Espagne et les deux albums de la série Elma, une vie d’ours, dont elle signe les dessins, ont été traduits en anglais.
- 1990
1990
Léa Mazé naît à Crozon, dans le Finistère.
- 2013
2013
Elle propose son travail de diplôme, L’Âge de raison, aux Éditions de la Gouttière, qui sera publié deux ans plus tard sous le titre Nora.
- 2018
2018
Les Croques, volume 1 (Tuer le temps) reçoit le Prix Jeunesse-ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée).
- 2019
2019
Parution du deuxième volume des Croques (Oiseaux de malheur) et du deuxième volume d’Elma, une vie d’ours (Derrière la montagne) aux Éditions de la Gouttière.
En 2020, Léa Mazé fait partie des auteurs mis à l'honneur lors de l'exposition «Le renouveau de la BD jeunesse ».
Cette exposition soutenue par l'Institut français, permet de découvrir les œuvres de la nouvelle génération des auteurs de BD français et francophones dont le talent est reconnu en France mais également à l’étranger.
En savoir + sur l’exposition « Le renouveau de la BD jeunesse »