Majnun
Né au sein d’une fratrie de musiciens, Majnun est un chanteur orléanais au style inclassable et éclectique. Son but : élever les esprits et les faire communier à travers la musique.
Mis à jour le 07/09/2021
2 min
Djibril Sarr, alias Majnun (« le fou », en arabe) est né en 1981 au Sénégal, au sein d’une famille de musiciens. Il est âgé de dix-sept ans quand son grand frère, le philosophe et économiste Felwine Sarr, lui envoie une guitare depuis la France. « Mon frère et moi avons appris à jouer avec. C’est le moment où la musique a vraiment commencé pour nous ». Deux ans plus tard, Majnun quitte le Sénégal pour Orléans dans le but de poursuivre ses études de droit, qu’il abandonne aussitôt pour se consacrer à la musique.
Il intègre alors le groupe de reggae Dolé, mené par son frère Felwine Sarr, ce qui lui permet de tisser son réseau au sein de la scène éclectique orléanaise. Bien décidé à tracer son propre chemin, il adopte par la suite le nom d’artiste Majnun, se concentrant désormais sur ses propres compositions. Petit-à-petit, il réunit autour de lui un casting de musiciens d’origines et de styles très divers, les Black-Magic Sofas Sofas, avant de sortir son premier album, Kindépili (« cœur pur » en dogon), en 2017.
Son nom, le musicien Majnun l’a emprunté à la littérature soufie, et il évoque l’idée d’un homme épris d’absolu. Persuadé que la musique permet de rassembler les gens, bien plus que les idées, Majnun considère ses concerts comme des « cérémonies de guérison ». Les Black-Magic Sofas Sofas, le groupe qui l’accompagne en concert, font ainsi office de « guerriers guérisseurs » : leur nom évoque les guerriers Mandingues qui gardaient les frontières de l’Empire du Mali sous l’autorité de Soundiata Keïta.
Quant à leur musique, elle donne à entendre un joyeux mélange de langues (wolof, sérère, français, lingala) et de styles. Pour autant, Majnun refuse de se laisser enfermer dans une identité, et considère que l’étiquette « musique du monde » enferme les artistes dans des productions trop normées. Réaffirmant à de multiples reprises sa volonté de rester indépendant, il a jusqu’à présent refusé de travailler avec les majors.
En 2019, Majnun entame le « Décolonial Tour » en Afrique de l’Ouest, une tournée collaborative et participative. Elle va le mener dans plusieurs Instituts français, où il prend en charge des ateliers et des masterclass. Ces initiatives, destinées à un public plutôt jeune s’inscrivent dans sa volonté de « décoloniser les esprits », qu’il ne conçoit pas comme un projet politique mais comme un chemin spirituel, et comme une nécessaire reconnexion avec ses propres racines. Sur scène, il joue ainsi avec le visage à moitié maquillé pour symboliser la dualité du monde : ses aspects positifs et négatifs. Les concerts enregistrés du « Décolonial Tour » doivent à présent donner lieu à un album live qui devrait sortir cette année.
- 1981
1981
Naissance au Sénégal.
- 1998
1998
Son frère, le célèbre musicien et économiste Felwine Sarr, lui envoie une guitare depuis la France.
- 2000
2000
Majnun arrive à Orléans et abandonne ses études en 2008 pour se consacrer à la musique.
- 2017
2017
Sortie de son premier album, Kindépili.
- 2019
2019
Le « Décolonial Tour » fait étape dans plusieurs Instituts français d’Afrique de l’Ouest.
Accompagné par l'Institut français, Majnun effectuera pour la Fête de la musique la première étape de sa tournée en Afrique.
Majnun participera également à la création de l'auteur Felwine Sarr, Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir, mis en scène par le Rwandais Dorcy Rugamba, lors du Festival d’Avignon où l'Institut français organise son Focus "spectacle vivant" du 7 au 11 juillet 2021.