
Saison France-Portugal 2022 - Une rétrospective autour de l'œuvre d’Agnès Varda
Dans le cadre de la saison France-Portugal 2022, mise en oeuvre par l'Institut français pour la partie française, la Fondation Serralves organise à Porto une rétrospective autour de l'œuvre d’Agnès Varda, à partir du 21 juin et jusqu'au mois de décembre 2022. Retour sur le parcours de cette artiste incontournable.
Mis à jour le 17/05/2022
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Née à Ixelles en 1928, Agnès Varda a grandi à Sète, une ville qui revient régulièrement dans sa filmographie, depuis son premier long métrage La Pointe courte (1955), précurseur de la nouvelle vague, jusqu’au très autobiographique Les Plages d’Agnès (2008). Ayant vécu toute sa vie dans sa mythique maison de la rue Daguerre, à Paris, qu’elle achète en 1951, Agnès Varda a d’abord été photographe, notamment auprès de Jean Vilar, avant de s’imposer comme une cinéaste de premier plan avec Cléo de 5 à 7 (1962). C’est le début d’une carrière résolument singulière, où le documentaire et les portraits de gens ordinaires se conjuguent à la faveur d’un style très personnel, qui ne fera jamais de concessions aux normes du cinéma traditionnel. Dès les années 2000, son œuvre prend une tournure plus autobiographique : armée d’une caméra numérique, qui lui permet de tourner à peu de frais, elle consacre alors plusieurs documentaires à sa vie actuelle et passée, à l’image de son dernier film, Varda par Agnès (2019).
Au début des années 2000, à la suite du succès de son film Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), Agnès Varda est invitée à exposer à la Biennale de Venise. Son installation Patatutopia, très remarquée, la voit ainsi déambuler parmi les visiteurs, déguisée en patate géante. Trois ans plus tard, c’est à la Fondation Cartier pour l’art contemporain qu’elle intervient avec l'Île et Elle, une exposition autour de l’île de Noirmoutier. Son œuvre de plasticienne s’y précise, notamment autour de ses célèbres cabanes, qui feront l’objet d’une dernière exposition, Une cabane de cinéma : la serre du bonheur, inaugurée en 2019, le jour même de sa disparition. Le témoignage de deux décennies de création intensive, où la frontière entre photographie, cinéma et œuvre plastique n’aura jamais été aussi ténue dans son travail.
Documentariste engagée et passionnée, Agnès Varda a souvent été le témoin des grands bouleversements politiques internationaux. En 1963, elle consacre ainsi avec Salut les Cubains un court métrage à la jeune révolution cubaine, avant de signer au côté de Chris Marker et de Jean-Luc Godard le documentaire collectif Loin du Vietnam (1967). Ayant vécu plusieurs années à Los Angeles avec son mari Jacques Demy, elle avait également immortalisé le combat des afro-américains dans Black Panthers (1968) ou encore l’Iran pré-révolutionnaire dans Plaisir d’amour en Iran (1976). Cinéaste reconnue à l’international, Agnès Varda aura passé une grande partie de la fin de sa vie à voyager autour du monde, et elle a reçu de multiples distinctions, dont un Oscar d’honneur et une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. La rétrospective qui lui est consacrée à la Fondation Serralves, à Porto, dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022, comportera notamment de nombreuses photographies prises au Portugal.
- 1962
1962
Cléo de 5 à 7, film précurseur de la Nouvelle Vague.
- 1985
1985
Sans toit ni loi, avec Sandrine Bonnaire, son plus grand succès en salle.
- 2003
2003
Patatutopia, sa première grande exposition à la Biennale de Venise.
- 2008
2008
Les Plages d’Agnès, documentaire autobiographique récompensé par un César.
- 2022
2022
Rétrospective à la Fondation Serralves, à Porto, de juin à décembre 2022.

L'Institut français met en oeuvre, pour la partie française, la Saison France-Portugal 2022, durant laquelle la Fondation Serralves propose une rétrospective autour de l'œuvre d’Agnès Varda (21 juin jusqu'à décembre 2022) à Porto.